Si vous lisez assidûment Gameblog, même les obscures interview fleuves de développeurs indé, vous devez connaître Xenonauts, le clone du XCOM original. Eh bien il est à présent dispo en version finale (plus les patchs à venir bien sûr) ! Difficile de ne pas le comparer à Enemy Unknown de 2K Games, alors qu'il était en développement bien avant... Mais le plus dur, c'est de savoir lequel on préfère.
« Quand je joue à Xenonauts, j'ai envie de jouer à XCOM, et quand je joue à XCOM, j'ai envie de jouer à Xenonauts ». C'est ce que j'écrivais sur Twitter pendant mes parties, pour ceux qui ne me suivent pas (sur @magicalypse), et je le recolle ici parce que ça correspond tellement bien à la situation d'un gros joueur du titre de 2K qui se met à celui de Goldhawk Interactive. Les moins perdus seront les anciens fans du XCOM original, qui retrouveront des sensations très, très proches de ce qu'ils ont vécu dans les années 1990 avec le titre de MicroProse. Pour les autres... Il va falloir développer un peu.
Welcome back, commander
Vous êtes donc à la tête de l'organisation XCOM, qui doit repousser une attaque extraterrestre avec une équipe montée grâce à des fonds soulevés auprès de différents groupements de nations (Europe, Amérique du nord, Amérique centrale, Australasie, Moyen Orient, etc.). Oui, la Terre est sur les rotules, mais pas question de mettre tout le paquet pour survivre, on va juste filer de la thune à des contractuels, et on pourra toujours s'en servir comme bouc émissaire si ça tourne mal. Haaa, l'humanité... Mais l'invasion commence lentement, et votre petite équipe va vite s'agrandir. Et puis les méchants petits gris, sauriens et autres bestioles bizarres, ne semblent pas là pour exterminer tout le monde. Ça vous laisse un peu de temps, peut être ?
Fin de mois difficileCOM
La suite de l'histoire, vous la connaissez si vous jouez à Enemy Unknown. Mais contrairement à ce dernier, le déroulement du jeu va vous demander des galons de gestionnaire. Vous aurez en effet plusieurs bases à construire et à défendre, et un budget serré à tenir. Le plus grand ennemi dans Xenonauts, ce ne sont pas les aliens, mais les factures. Il faut des scientifiques pour étudier les nouvelles technologies, des ingénieurs pour construire de l'équipement de science fiction, mais aussi des véhicules, des avions... Et tout cela possède un coût d'achat et de maintenance. En maintenant de bonnes relations avec les forces qui vous soutiennent, vous pourrez augmenter votre budget, mais pour cela il faut les défendre efficacement. Et vous ne pouvez pas être partout.
Sur tous les fronts
Ou presque. Dans XCOM : Enemy Unknown, vous jouez rarement avec plus d'une équipe de mercenaires, et vous ne jouerez qu'une mission à la fois. Xenonauts reprend la stratégie globale de l'original et vous laisse gérer de nombreuses escouades, ce qui multipliera les occasions de combats. On aborde alors l'invasion différemment : on peut bombarder le site d'un crash d'alien pour aller plus vite tout en gagnant un peu d'argent. Ou aller sur place pour récupérer plus de matos, ou alors si on a besoin d'un équipement spécifique à étudier, voire d'une créature à interroger. On peut aussi suivre les vaisseaux ennemis au lieu de les combattre, pour voir où ils atterrissent : sur place, le danger est plus grand, car il y a moins de pertes chez l'adversaire, mais le matos sera en meilleur état. Il n'est donc pas rare de gérer quatre attaques aériennes et deux ou trois interventions au sol à la suite. Et même plus. Si les dogfights peuvent être résolus en automatiques, ce n'est pas le cas des escarmouches. Il faut donc beaucoup aimer le combat au tour par tour.
Les sacrifiables
Xenonauts est forcément plus sobre dans sa réalisation que XCOM, mais tout aussi violent côté tactique. Si le côté RPG se retrouve dans l'équipement et les stats des soldats, ceux-ci ne gagnent pas de compétences spéciales en montant en grade. C'était une des innovations de XCOM qui me manque un peu dans Xenonauts, la contrepartie étant que l'aspect "chair à canon" de vos troupes ressort mieux. Vous pleurerez toujours lorsqu'un de vos vétérans aura la cervelle plombée plasmée (plamaisée ?) à bout portant, mais vous aurez moins de scrupules à envoyer un noob se faire tuer par les tirs réflexes à la place des gens importants. La tactique est donc bel et bien présente, et même plus complexe que dans Enemy Unknown, avec une équipe de 8 soldats, du combat de nuit, plusieurs niveaux de verticalité, des soins difficiles et une gestion des points d'action aux petits oignons. Au final, si vous retrouvez quelques frustrations comme les tirs qui ne passent pas malgré 95% de chance de toucher, vos savez au fond de vous même que chaque perte reste due à vos erreurs.
Malgré ses grandes qualité, Xenonauts est dans une position précaire. Il fait bien tout ce qu'il a promis de faire, mais le XCOM original n'est finalement pas si éloigné du XCOM de 2K games, surtout si on a acheté le supplément Enemy Within, et encore plus si on essaye le mod gratuit Long War (absolument fantastique). C'est un très bon jeu et il mérite sa note, mais la concurrence est rude. Comme il n'est pas tout à fait donné non plus (23 euros dans Steam), il sera recommandé aux fans du XCOM de Microprose qui ont snobés Enemy Unknown, et au gros joueurs de la licence qui n'hésiteront pas à alterner une partie de l'un et une partie de l'autre. C'est vrai qu'on se prend à rêver à une version qui soit pile entre les deux : ce serait le XCOM parfait.