Normalement, on joue aux jeux vidéo pour échapper un peu au quotidien, aux choix permanents, à l'emprise de la société régulière... Avec Always Sometimes Monsters, c'est tout le contraire. Ce jeu d'aventure aux nombreuses variations vous embarque pour l'histoire la plus déprimante de notre beau média. Prêt à prendre la route ?
Tout commence par une conclusion, mais avant de la connaître, il faudra déballer toute l'histoire. Donc tout commence réellement dans l'appart de Larry, un éditeur en quête de la prochaine perle de littérature. Parmi tout un panel de gens au bon potentiel, il va en choisir un, qui va devenir le "héros" de cette aventure. Maintenant que vous dirigez ce personnage, vous allez aussi choisir une autre figure, qui sera l'amour de votre vie. Le décor est posé, la fête bat son plein, tout va bien...
Dans quelle étagère ?
Bien plus tard, vous n'avez toujours pas fini le livre que vous deviez fournir à l'éditeur. Les avances ne tombent plus, vous n'avez plus de fric et ça fait un bail que votre copain/copine vous a quitté. Il va donc falloir trouver du blé pour payer le loyer et découvrir ce qu'il se passe au quotidien dans votre banlieue un peu pourrie. Et comme tout va de mal en pis, vous recevez une invitation pour le mariage... de l'amour de votre vie. Rude. Vous avez un mois pour trouver des solutions, si vous voulez vous y rendre. Chaque étape apportera de nouvelles histoires à démêler et de nombreux choix à effectuer.
First World Drama
Pourquoi aller au mariage ? Qu'avez vous l'intention de faire ? Ces intentions vont-elles perdurer au fil des rencontres ? Qui sont vos amis, vos ennemis ? Comment gérer toutes ces situations ? C'est ce que vous propose de découvrir Always Sometimes Monsters. En gros, vous aurez souvent le choix d'être plutôt sympa et empathique, ou au contraire égoïste et sans scrupule. Et ce, jusqu'au bout. Vous écrirez dans journal, vous ferez des petits boulot, vous retrouverez de vieilles connaissances, vous mettrez même le nez dans une élection louche, vous aurez de multiples occasions d'arnaquer des gens ou non...
Jekyll & Hyde
Même si l'histoire générale est un peu tirée par les cheveux, surtout sur la fin, les différentes situations se montrent vraiment humaines et intéressantes, avec quelques errances un peu trop pseudo-philosophiques, mais rien de grave. On s'attache énormément au personnage principal, mais le jeu ne fait aucune concession et l'histoire peut virer rapidement au totalement déprimant pour peu que vous soyez un peu investi émotionnellement. Bien entendu, il est toujours possible de rejouer une partie pour découvrir un autre aspect de votre aventure, d'autres conséquences et d'autres fins. Le possibilités sont vraiment nombreuses, très nombreuses.
Sometimes Always Bugs
Evidemment, il faut supporter la réalisation indé de type JRPG, qui reste tout de même d'assez bas niveau. Qu'est-ce que je n'aime pas ce déroulement des dialogues où il faut constamment appuyer sur une touche pour avoir la suite ! Et mis à part les musiques et les illustrations des personnages, le reste n'est pas très joli, même si on s'y fait. Dommage aussi que pas mal de bugs soient encore présents dans la version finale, de toute évidence rushée. Un patch ou deux ne feront pas de mal. N'espérez pas non plus une VF, je pense que la masse de texte est bien trop importante pour que cela se fasse un jour, même avec des bénévoles.
Drôle d'histoire que ce Sometimes Always Monsters, qui peut rester très terre à terre et touchant, ou partir en vrille façon road movie tarantinien, selon vos choix. Pour 10 euros via Steam ou sur le site officiel, c'est un titre à posséder pour les amateurs d'histoires d'amour compliquées, un peu comme du Scott Pilgrim sérieux.