Envie d'aventure ? Besoin d'argent facile ? Rejoignez la corporation minière de Ganymède ! Devenez transporteur de fret entre notre planète et la lune de Jupiter pour contribuer à la prospérité de la Terre ! Parcourez l'espace tel un pionnier et gagnez une fortune en dormant ! Quoi de plus simple ? (Risque quasi nul d'accident vous propulsant à des milliers d'années-lumière, dans une zone de la galaxie inconnue et remplie d'aliens)
Qu'y a-t-il là haut, loin dans l'espace ? Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'on voudrait y trouver ? Des découvertes scientifiques ? Des êtres intelligents ? Il faudrait surtout qu'on y déniche des vraies réponses au sens de la vie et de l'univers. Mais j'en doute. Dans Out There, de Mi-clos Studio, on les voit de près, les étoiles, et à défaut de réponses, on nous offre quelques histoires à méditer. Lorsqu'à la suite d'une défaillance de votre système d'hibernation vous vous réveillez dans un endroit inconnu, à bord de votre minable petit vaisseau de transport de minerais, les considérations philosophiques ne sont pas ce qui vous saute à l'esprit, c'est vrai. Cela viendra, lors de votre fabuleux périple, mais au début et jusqu'à la fin, c'est la survie qui prévaudra.
Le cercle vital
Premier coup de chance : une épave vous procure une technologie de pli spatial qui vous permet de sauter d'étoile en étoile. De plus, un signal étrange vous indique un système où il semble bon de se rendre pour en savoir plus. Mais les dangers sont nombreux sur la route et le travail ne manque pas : assurer, d'une part, les réparations de la coque de votre navire avec du fer miné sur des planètes stériles, renouveler d'autre part vos stocks d'oxygène sur des planètes "jardins", qui abritent aussi des formes de vie intelligentes dont il faudra apprendre le langage intergalactique mot à mot... Et surtout, vous n'irez pas bien loin sans carburant, que vous récupérerez principalement à la surface de géante gazeuse (un lieu stressant pour votre coque, justement).
J'appuie sur le bouton rouge
Tout un tas d'événements vont venir perturber votre joyeux voyage solitaire : météorites baladeuses, phénomènes inexpliqués, structures antiques flottantes dans l'espace, invasions d'insectes aliens, monstres de l'espace... À chaque saut, vous aurez des décisions à prendre vis-à-vis de ces rencontres, et des conséquences à subir, parfois bénéfiques, parfois mortelles. À chaque fois, il sera de bon aloi de prendre une bonne douche froide avant de cliquer sur un des choix. L'important n'est pas forcément ce que vous pouvez gagner dans telle ou telle situation, mais plutôt ce que vous pouvez risquer de perdre. La plupart des textes (en français, puisque Mi-Clos est un studio du cru) glissent quelques indices vous laissant imaginer ce qui pourrait vous arriver : perte de carburant ou d'oxygène, dégâts... Il suffit d'un peu de bon sens. D'autres fois, c'est un peu au petit bonheur la chance, surtout que les véritables bonnes options ne peuvent apparaître qu'une fois la technologie adéquate installée sur votre vaisseau.
MacGyver dans l'espaaaace
En effet, vous ne survivrez pas longtemps avec votre coque de noix low-tech. Il est impératif de trouver une épave en bon état de marche à aborder lors de votre périple. Cela arrive assez souvent heureusement. Entre les rencontres avec les extra-terrestres, que vous comprendrez de plus en plus, et diverses possibilités, vous allez apprendre de nouvelles technologies à construire sur votre vaisseau : boucliers, sondes spéciales, voiles solaires, etc. Le but étant d'améliorer les performances (consommation en carburant et distance de saut), l'écologie (utilisation d'oxygène) ou la sécurité (protection contre les dégâts). À vrai dire, certains navires spatiaux (aux looks très hétéroclites) possèdent de base d'excellentes statistiques. Non seulement il faut les trouver, mais en plus ils ont souvent très peu de soutes pour rajouter des modules. Sans compter le stockage de minéraux, d'oxygène et de carburant. On a vite fait de sombrer dans un casse-tête d'inventaire si on ne garde pas une idée claire de ce que l'on souhaite faire.
La fin dont vous êtes l'anti-héros
En fait, il existe quelques fins possibles à Out There, la plus simple consiste à rejoindre une étoile précise et basta. Ça peut se faire en rushant et en négligeant d'autres éléments du gameplay. Les autres fins sont plus compliquées : le mystérieux objet Omega et des techno très particulières de destruction ou de terraformation seront de la partie. Cela vous demandera plus de maîtrise, pour découvrir diverses facettes d'Out There. Déjà, à la moitié du jeu, vous verrez que la navigation se complique, avec des systèmes solaires de plus en plus éloignés les uns des autres : trouver le bon chemin, améliorer son moteur... L'expérience vous dictera les meilleurs stratégies, selon l'objectif que vous vous êtes fixé et les hasards de la vie.
Même si certains événements ressortent assez souvent (malgré une grosse quantité de texte écrit !), Out There possède donc une bonne rejouabilité. Le temps de finir la quête la plus simple devrait déjà vous occuper un moment ! Out There reste un rogue-like, n'espérez pas avoir toujours de la chance. Plutôt le contraire. La collecte perpétuelle des ressources peut sembler un peu répétitive, mais cela apporte une tension qui vous rappellera que la moindre erreur se paye (tout comme un risque pris peut rapporter). Côté réalisation, un peu plus de diversité dans les décors n'aurait pas fait de mal, mais bon... budget, budget. En parlant de ça, pour une poignée d'euros sur iOS et Android, il serait dommage de ne pas coller Out There sur vos tablettes.