Un DLC un mois et demi après la sortie officielle d'un jeu, ça sent aussi mauvais qu'un DLC le jour de la sortie, si vous voulez mon avis, mais puisqu'on parle de l'un des meilleurs titres de l'année et sans aucun doute de l'un des meilleurs Assassin's Creed de la série, il fallait se pencher sur le cas d'Adewalé, le second d'Edward Kenway dans Assassin's Creed IV Black Flag, qui s'émancipe enfin dans cette aventure en téléchargement. Et force est de constater qu'il a quelque chose à raconter, cet homme-là.
Si vous avez terminé la campagne d'Assassin's Creed IV, vous le savez, Adewalé est un ancien esclave qui a regagné sa liberté grâce à Edward. Au cours des quinze années qui ont suivi le dernier épisode de la saga, il a été formé par les Assassins et les pirates, afin de devenir un redoutable traqueur de Templiers. Et c'est justement là-dessus que Le Prix de la Liberté, DLC vendu un peu moins d'une dizaine d'euros (ou intégré au Sesaon Pass), débute.
Adewalé est un boucher
Ade, on va l'appeler comme ça, a aujourd'hui son propre navire et est un Assassin à part entière, détachée d'Edward , dans cette épopée de 3 à 4 heures en ligne droite et d'un peu plus de 5 heures si vous fouillez partout en prenant votre temps. Reparti équitablement entre terre et mer, le voyage d'Ade propose des activités déjà largement connues des amis de Kenway, mais l'ancien esclave se distingue par un tromblon, qui fait un carton au corps à corps, et des talents en boucherie tant il manie bien la machette. Les contremaîtres des plantations d'esclaves en chauchemardent encore la nuit, et ça tombe bien puisque cela constituera une grande partie de vos activités. En effet, le principe du DLC est le suivant : vous libérez un maximum d'esclaves pour alimenter la communauté des "esclaves libres", les Marrons, et vous pouvez alors progresser dans le scénario. Ainsi, on passe son temps à poursuivre les maîtres ayant la main lourde, les marchands qui manquent de principes et les contremaîtres violents pour libérer nos frères. Pour cela vous pouvez évidemment recourir à la machette, mais on peut aussi acheter la liberté de ses frères moyennant finance, histoire d'éviter le bain de sang. Je ne vous cache pas que l'ambiance est un peu lourde mais on ne s'y attarde finalement pas trop pour éviter les dangers d'un sujet sensible. Certains diront qu'Ubisoft à évité le fond du problème, moi je dirais qu'au contraire les développeurs et autres scénaristes ont finement joué pour proposer un jeu et pas un docu. Et puis bon, nous sommes loin des délires à la Washington d'Assassin's Creed III, et rien que pour ça je dis bravo.
Une histoire d'envergure
Vous l'aurez compris, le contexte de cette aventure d'Ade lui est propre, et c'est agréable, mais dans les faits, vous ferez tout ce que vous faisiez déjà avec Edward, sur une surface plus petite et souvent moins bien pensée. Non pas que les missions soient mauvaises, en bateau comme à pieds, au contraire même, mais sur 4 heures de jeu, proposer plusieurs fois les mêmes séquences (libération d'esclaves, infiltration, etc.) ne donne pas le même résultat que sur une aventure de 50 ou 60 heures dans laquelle il y a toujours moyen de se changer les idées. Pour résumer, on s'amuse et on apprécie l'histoire (même si elle n'est pas dingue non plus), mais on ne peut s'empêcher de se dire que c'est la même chose qu'avec Edward, l'envergure en moins. C'est idiot, d'autant qu'avec ce système d'esclaves à libérer on récupère de nouveaux objets de customisation pour le bateau ou pour Ade, et qu'il y a un réel intérêt historique et ludique à participer à tout cela, mais rien n'y fait, on a cette terrible impression de "petite aventure" qui tranche radicalement avec le côté grandiose de celle d'Assassin's Creed IV.
Même si ce n'est pas l'aventure la plus palpitante que j'ai connu dans un Assassin's Creed jusqu'ici, j'ai apprécié ce DLC. D'abord parce que si on compare son prix au temps de jeu qu'il propose (presque autant qu'un FPS moderne en solo, oui, j'exagère un peu) on se rend compte que l'offre est plutôt bonne et qu'Ubisoft ne se moque pas de nous. Ensuite, l'histoire d'Adélawé est sympa, les rares nouvelles mécaniques, avec les esclaves à libérer, le tromblon, la machette, les pétards et les plantations à assainir, amusent un temps, et l'ensemble est appréciable même si tout cela manque d'ampleur par rapport à l'immensité de la campagne originale du jeu...