White Knight Chronicles était à sa sortie en 2010 en Europe, un mauvais jeu et un cas d'étude. Avec son intrigue insipide, ses personnages cliché, ses combats mollassons, ce titre développé par Level-5 (hé oui...) ne proposait qu'un maigre intérêt avec son multi en ligne et se posait donc comme un spécimen parfait de la déliquescence du JRPG. 2011, si les amateurs du genre attendent fébrilement la rentrée pour pouvoir s'essayer à l'excellent Xenoblade Chronicles, White Knight Chronicles II se pointe sur PS3, identique au premier volet... Pitié...
Dans White Knight Chronicles II, tout commence (ou presque) par la création de son avatar. Les possibilités de création sont nombreuses et on s'amuse vite à créer le personnage le plus laid du monde, affectueusement baptisé Pardaillou dans mon cas. Seulement, un conseil, ne passez pas des heures sur votre avatar en imaginant qu'il sera le héros de l'aventure. Il le sera lors des parties multi en ligne mais dans l'intrigue, il fera seulement partie du groupe de héros dirigé par le jeune Léonard, le héros du premier épisode. Car oui, cet épisode est la suite directe de son prédécesseur, à tel point que le premier titre vous est offert sur le disque de WKC2 et que vous démarrez directement votre aventure au niveau 35, si vous ne possédez pas de sauvegarde du premier jeu. Les fans, auxquels le jeu est exclusivement destiné, apprécieront, mais une question se pose : comment peut-on laisser filer quelques précieuses minutes de sa vie là-dessus ?
... et on recommence !
Si on pourra incarner sa création (votre Pardaillou à vous) muet et relégué au second rôle, c'est bien cette tâche de Léonard, le héros jeune, capillairement fantasque du premier volet, qui sera le protagoniste principal de cette intrigue même pas risible et à la mise en scène clicheton comme pas deux. C'est la guerre, faut sauver la princesse Bidule et... j'ai rien retenu, j'ai rien suivi. On me dira ce que l'on voudra, mais un RPG, c'est avant tout une histoire, des personnages, un univers, et quand ceux-ci sont complètement surannés, quid de l'intérêt du titre ? Ah oui : le moteur du jeu est identique au premier (donc pas terrible) et le chara design est toujours aussi cliché et fade. Hum... Mais c'est un DLC en fait, nan ? Un add-on peut-être ? NAN.
Ouais, et le gameplay boulet ?
Mon intertitre se fait l'écho du commentaire que vous pourriez vouloir me soumettre et la réponse est claire : les combats sont mous du genou, le gameplay ne sauve rien. Si a priori ce système avec des actions à déterminer en combat, qui en plus sont nombreuses, et s'appliquent après un petit temps de chargement, n'est pas une mauvaise idée et fait de WKC une hybridation entre temps réel et tour par tour, ça ne marche que sur le papier. Dans les faits, c'est bancal, ça ressemble à des mécaniques de MMO mais en solo, c'est lent, chiant, mou. Jamais épique. Même la transformation-robot comme je l'appelle (on combat avec Le Chevalier Blanc, sorte de grand mécha puissant, un pouvoir de Léonard), ne fait pas décoller l'action. Alors oui, comme dans l'épisode PSP que je me suis aussi coltiné, y'a un tas d'objets, beaucoup de capacités à attribuer à votre perso et son équipe, mais finalement, si c'est pour s'ennuyer sec en combat (surtout que l'aventure est facile et dirigiste), à quoi bon ? Certes, la création de combos est plutôt agréable mais même là où l'on trouverait l'once d'une qualité, pléthore de défauts plus grands se bousculent. Sachez par exemple que vous serez baladés en d'incessants allers-retours dans des environnements que vous connaissez tous déjà du premier épisode.
L'argument du multi
C'est déjà sur ce seul aspect que White Knight Chronicles avait gardé sa dignité : le mode multi. Toujours pas de PvP dans ce deuxième épisode mais toujours ces lobbys, sous forme de petits villages, que le héros crée a sa guise et qui peuvent souvent être bien jolis. Et là, avec les nombreuses quêtes et du leveling à foison, on peut trouver son bonheur, débarrassé de l'intrigue nullissime du solo et accompagné de compagnons, un peu à la manière d'un Phantasy Star Online. Certains peuvent aimer se retrouver en plus petit comité (12 par lobbys), loin de ce qui se fait dans les MMO les plus prisés (WoW, Rift, etc.). Cependant, le système de combat, même s'il semble plus rapide dans ce deuxième épisode et plus adapté au jeu multi, n'en est toujours pas pour autant bien folichon. Mais comme me le disait jacksontheo, notre stagiaire de l'enfer qui avait passé beaucoup de temps en ligne sur le premier, il y a quelque chose qui peut s'avérer addictif et moi-même (y a 10 ans...), j'adorais PSO. Christian (jacksontheo), cette étoile, White Knight Chronicles 2 te la doit.
On va faire un truc : comme pour Indiana Jones IV, on va oublier que Level-5 nous a livré deux épisodes canoniques de White Knight Chronicles, pour se rappeler tendrement de Rogue Galaxy par exemple. On oubliera donc le recyclage du premier épisode pour commettre ce deuxième, ses dialogues, son intrigue, ses persos tellement surannés, son système de combat mou du genou et son aspect piteux. On aura une fugace pensée pour le online, et point, on tournera la page. Tout ceci bien sûr, à une seule condition : on ne veut jamais voir de troisième épisode. Merci.