Vous aimez les jeux de plate-formes ? Vous aimez les casse-têtes ? Vous aimez Tetris et, plus généralement, les blocs ? Alors il semblerait que les petits gars de Swing Swing Submarine soient comme vous, et qu'ils vous aient concoctés de quoi vous dégourdir les pouces et les méninges !
Si vous suivez un peu les blogs VIP chez nous, vous avez forcément remarqué les aventures du petit sous-marin jaune depuis un moment, et suivi les quatre mois du développement de Blocks That Matter. Une réalisation qui fut express pour ce mash-up de plusieurs genres, tournant tous autour de blocs de différentes matières. Dans BTM, Tetrobot, un petit robot sur pattes équipé d'une foreuse, devra rejoindre ses créateurs Alexei et Marcus (Pajitnov et Persson, inventeurs de Tetris et Minecraft), kidnappés par un mystérieux "Boss" et enfermés dans une cabane quelque part en Suède.
Tri sélectif, collecte et recyclage
Tetrobot va très rapidement posséder plusieurs capacités qu'il faudra combiner afin de résoudre la quarantaine de tableaux le séparant des prisonniers. Il pourra tout d'abord, avec sa tête ou sa foreuse, briser des blocs de pierre, sable, bois, etc... et récupérer les matériaux. Il pourra ensuite assembler n'importe où sur l'écran des tetrominos avec quatre de ces blocs à la fois, pour peu qu'un bloc au moins soit en contact avec le décor. Et enfin, il pourra détruire toute ligne de huit blocs consécutifs, ce qui sera par exemple l'unique moyen de se débarrasser des blocs d'obsidienne, impossibles à forer.
Une grande partie de l'astuce de BTM vient en effet des propriétés des matières des blocs : le sable tombe, le bois brûle, la glace glisse, mais explose au contact du feu... et il faudra jouer efficacement de toutes ces propriétés pour réussir à traverser les niveaux. Bon, la déjà, on se dit qu'il faudra se creuser un peu le crâne, mais si on ajoute à ça la présence de slimes parcourant les plate-formes, de chutes de flammes, d'explosifs, et de timings au micropoil de destructions et autre chutes du décor, on comprend très vite qu'il faudra en plus être adroit et vif sous peine de voir son petit robot exploser ou se retrouver coincé.
Sado-masochisme tétraédrique
Mais ce n'est pas tout ! Quoi, c'est encore plus compliqué ? Eh oui ! Chaque niveau dispose en plus d'un coffre contenant un de ces fameux "blocks that matter", correspondant à un autre jeu utilisant également des blocs, et globalement en rapport avec le tableau en cours. Récupérer ce coffre vous obligera bien souvent à revenir visiter les niveaux précédents, avec de nouvelles capacités débloquées de Tetrobot, et surtout à utiliser parfaitement toutes les ressources disponibles, ou à réussir des bravoures plate-formesques. Une fois récupérés, ces blocs débloqueront une dizaine de niveaux bonus aux concepts bien sadiques.
La combinaison de toutes ces mécaniques de jeu aurait pu donner un résultat bancal, mais il n'en est rien. BTM est parfaitement équilibré, les mécaniques interagissent efficacement, et le résultat est à la fois jouissif et frustrant ce qu'il faut. Allez, en grattant bien, on peut tout de même trouver quelques défauts à Blocks That Matter : même si les graphismes sont réussis, certains éléments (les slimes, le feu) font un peu pauvres, et les sauts ne sont pas aussi micrométriques que dans un Super Meat Boy par exemple. Mais surtout, et c'est plutôt bon signe, on en veut plus ! En même temps, on peut difficilement reprocher à un jeu vendu 3 euros sur le Xbox Live Indie Games d'être court, mais qu'est-ce qu'on aurait aimé disposer de l'éditeur de niveaux et pouvoir partager nos créations... Allez dites-moi que c'est possible les gars !
Je l'avoue, je suis généralement une quiche aux jeux de plate-formes, et BTM me l'a une fois de plus confirmé, pendant que je mangeais mon pad sous les moqueries féminines. Il m'a également confirmé que je suis vieux et fatigué, vu le temps qu'il m'a parfois fallu avant d'arriver à certaines solutions. Mais on ne décroche jamais, tant la sauce prend facilement. Entre l'humour léger et totalement absurde, le design cartoon tout mignon de l'ensemble, les musiques entraînantes et jamais gavantes, et la satisfaction de finir un tableau après avoir insulté copieusement le level-designer, vous ne le lâcherez pas avant d'avoir atteint les 100%.