Parasite Eve résonne dans les mémoires des joueurs (âgés) comme une référence. Mélange adroit entre cinématiques, ambiance et jeu de rôle, le titre de Square Enix, sorti au siècle dernier, n'a pas traversé nos frontières mais reste un incontournable. Sa suite, Parasite Eve II tente la voix du Survival Horror, façon Resident Evil (c'était à la mode lors de son arrivée sur PSOne en 2000), s'avère correcte, sans pour autant détrôner les ténors du genre. Alors autant vous dire qu'avec une héroïne récurrente aussi sexy qu'Aya Brea et une attente de plus de dix ans, le retour de la belle était particulièrement attendu. The 3rd Birthday est-il donc le digne héritier de la série ? Pas vraiment...
Vous le savez sans doute, Aya, qui a tendance à changer de style, tant sur la forme que sur le fond, à chaque épisode, nous revient aujourd'hui dans un jeu de tir en vue à la troisième personne (Third Person Shooter). Comme on commence à en avoir l'habitude avec Square Enix, le rendu du jeu est une merveille sur la portable de Sony. Mais vraiment ! Les cinématiques imposent le respect et la 3D fait partie des plus belles jamais vues sur PSP. Dommage, néanmoins, que le scénario de The 3rd Birthday ne soit pas aussi épatant.
Passé, présent, futur...
New York est envahi par les Twisted, des monstres qui tuent, dans un bain de sang, les résidents de Manhattan. Aya semble être la seule capable de pouvoir les arrêter, grâce à ses pouvoirs et l'aide de la Counter Twisted Organisation. Ainsi, scientifiques, policiers et autres génies des temps modernes s'affairent autour de la belle pour lui permettre de jouer avec le temps et de lutter contre les monstrueux envahisseurs. Si le début n'augure que du bon, on se retrouve vite perdu dans une histoire à la chronologie confuse et qui, il faut bien l'admettre, se termine un peu en queue de poisson en moins de 7 heures de jeu. Heureusement, The 3rd Birthday compense par d'autres atouts.
Super Aya
La grande force du titre réside dans son action frénétique. Aya doit, généralement, abattre tous les ennemis d'une zone, ainsi que les orbes, cachées dans les environnements, pour éviter les respawn, puis progresser. Outre un arsenal assez vaste, la blonde profite de pouvoirs particuliers. L'overdrive lui permet, par exemple, de prendre le contrôle des policiers qui l'appuient pendant sa lutte. Souvent présents dans les aires de combat, ces derniers servent de point de téléportation à Aya qui va pouvoir passer de l'un à l'autre pour prendre l'avantage. En incarnant un comparse, la belle s'approprie sa vie, ses armes et surtout, son emplacement. Une manière intelligente pour ne pas mourir, de profiter d'armes plus puissantes et surtout de contourner les ennemis pour mieux les dégommer. Bien entendu, Aya peut aussi ordonner à ses comparses de fortune de faire feu sur un ennemi commun, afin de diminuer sa vie plus rapidement et utiliser l'overdrive contre lui. Elle n'en prend pas possession, puisque c'est un adversaire, mais sa tentative d'overdrive lui fait alors des dégâts majeurs. Ce système est une véritable réussite car il dynamise constamment les joutes, qui auraient sans doute été un peu ennuyeuses à la longue, tant elles font le coeur du gameplay de The 3rd Birthday. Autre pouvoir important, le pouvoir de Liberation. Il rend temporairement Aya hyper puissante, lui permettant d'esquiver les dangers avec aisance et de tenter des overdrive puissants sur ses ennemis, tout en boostant ses assauts. L'ensemble de ces systèmes de jeux combinés fait de l'action de The 3rd Birthday une référence du genre sur PSP. Bref, ça décoiffe !
TPS allégé mais efficace
Avec une action aussi poussée et présentée sous cette forme, les développeurs ont tenté un gros pari, tant on sait que réaliser un TPS sur PSP est dangereux. Mais grâce à quelques petites simplifications, la prise en main est finalement aisée. La visée automatique fait bien son boulot et requiert un peu de retenue sous peine de ne plus toucher sa cible au bout d'un certain temps. A vous, alors, de tirer par petites rafales en fonction de l'arme. De même, le système de couverture automatique n'est pas parfait. Mais si on anticipe bien les attaques des gigantesques boss et ennemis, il remplit bien son office. Reste alors la caméra, pas toujours super bien gérée, que l'on peut heureusement recentrer rapidement avec la touche L, et dont on peut modifier l'angle avec la croix directionnelle. Ce n'est pas parfait mais le tout fonctionne bien pour un TPS digne de ce nom sur la portable de Sony.
RPG allégé (aussi)
Comme chacun le sait, Parasite Eve ne peut se passer de notions de jeu de rôle ! Ce troisième volet, déguisé sous un autre nom, ne fait pas exception à la règle. Ainsi, chaque victoire vous octroit des points à utiliser pour customiser les atouts d'Aya. Via un système de fusion de gènes, des pouvoirs aléatoires viennent l'épauler en combat : meilleure visée, plus de dégâts, soins automatiques lors de l'overdrive, amélioration des chances de coups critiques, aide aux policiers qui épaulent Aya, etc. Des atouts majeurs qui peuvent faire la différence en combat. Enfin, il est aussi possible de modifier, d'améliorer et d'acheter des armes entre les sept niveaux du jeu, afin de se spécialiser pour les affrontements futurs. Sans être particulièrement étoffé, cet aspect gestion assure à The 3rd Birthday une certaine profondeur.
La série Parasite Eve change de nom et aussi de forme pour ce troisième volet. Une franche réussite, si on met de côté quelques problèmes de caméra et une action peut-être un peu répétitive. D'autant que la réalisation de haute volée épate et que la belle a toujours autant de charisme. De plus, les pouvoirs d'Aya cassent l'éventuelle répétition de l'action en combat pour proposer des joutes dynamiques, musclées et intéressantes. Alors pourquoi se refuser ses charmes, je vous le demande ?