En ce moment, c'est la folie des couples chez Namco Bandai Games. Après Enslaved, plutôt pas mal malgré de sacrés défauts, c'est donc au tour de Knights Contract de nous proposer un binôme atypique entraîné dans une aventure vengeresse, avec pour toile de fond un monde médiéval fantastique peuplé de démons. Si l'idée d'incarner un chevalier costaud, Heinrich, et Gretchen, une sorcière super bien gaulée, dirigée, elle, par une IA, pour participer à des rixes sanguinaires avait de quoi séduire, cette idylle se solde malheureusement par une rupture sans appel...
Ne perdons pas de temps en fioritures : si l'univers de Knights Contract est plaisant, le rendu à l'écran est catastrophique. Textures obsolètes, animations d'un autre temps, paysages sans âme. Bref, c'est le désert créatif et technique. Et ne parlons pas des ennemis, sans réelle originalité, ou de leur IA, souvent peu inspirée. L'intérêt du titre de Namco Bandai Games doit donc résider dans la complémentarité de ses deux héros ? Ou pas !
Pour le meilleur...
Heinrich est un tueur immortel, victime d'une malédiction (no spoil bien sûr !). Gretchen, quant à elle, veut sa revanche et se sert du bourrin bourreau pour accomplir sa tâche. Dans les faits, Heinrich tranche dans le vif avec sa faux et Gretchen lui permet de lancer des sorts peu variés. Si notre champion ne peut pas mourir, la belle s'avère trop délicate pour encaisser la moindre charge. Il faut donc sans cesse la protéger, ou la prendre dans ses bras velus pour lui remonter le moral et la santé par la même occasion. Un bau couple en somme qui n'a pas su mettre assez de piment dans leur relation, sans doute à cause de développeurs qui ont clairement manqué d'inspirations novatrices pour espérer concurrencer les ténors du genre.
... et pour le pire !
Outre une réalisation d'un autre temps et des musiques à pleurer, qui feraient tomber la fée clochette en dépression, Knights Contract souffre, en plus, d'un level design calamiteux. Des dizaines de couloirs s'enchaînent à des joutes pataudes et souvent répétitives, auxquelles se greffent des cinématiques pitoyables servant à illustrer un scénario aussi plat que mon ex. On touche le fond avec des QTE mal fichus et inutiles qui ne pardonnent pas la moindre erreur et qui parviennent même à gâcher le peu d'enthousiasme qu'il nous restait. En effet, en cas d'échec le joueur doit se retaper toute la séquence précédente, et même une partie du combat contre les boss, pour retenter un QTE qui sera censé être la conclusion d'une rixe fadasse. Vous l'aurez compris, Knights Contract ne fait absolument pas le poids face à la concurrence...
Il paraît évident que Knights Contract a voulu la jouer grand prince en tentant de tenir la dragée haute aux beat them all de sa génération. Malheureusement, quand on n'a pas l'étoffe de ses ambitions, le manque de réalisme se fait très rapidement sentir. Le destin de Gretchen et Heinrich est donc scellé par une réalisation désuette, un game design peu reluisant et un quotidien qui vient à bout de leur couple.