Bulletstorm... Rien que le titre suffit à se faire une idée du contenu. Le concept de départ est simple : proposer un jeu de tir en vue subjective qui a du punch et qui ne se prend pas la tête, sous prétexte d'offrir une alternative aux shooters trop "sérieux", embourbés dans les guerres de l'Histoire, pour ne citer personne. Le titre de People Can Fly, chapeauté par les équipes d'Epic Games (Gears of War) se veut donc être un jeu pop-corn qui en met plein la vue aux spectateurs joueurs... et c'est le cas, mais ne vous méprenez pas : il y a aussi un peu de subtilité dans ce monde de brutes !
Marier dans un même titre deux concepts bien marqués, à savoir le jeu à score typé Arcade et le FPS, peut éventuellement surprendre de prime abord. Pourtant, c'est bien ce que sont parvenues à réaliser les équipes de PCF. Bullestorm fait donc de vous un véritable routard intersidéral, un bon gros space marine qui a viré sa cuti pour devenir un véritable pirate de l'espace. Le schéma classique... Langage grossier et répliques "bad ass", comme on dit, sont donc à prévoir. Le jeu n'est d'ailleurs pas dépourvu d'un certain humour, certes un peu gras, mais qui remplit bien son rôle pour une campagne solo plutôt rythmée de 6 à 7 heures environ.
De la balle ?
Sur PC, le titre d'Epic Games fait des merveilles, avec les paramètres à fond et la 3D en prime, la réalisation envoie du lourd avec des effets de particules un peu partout et des textures ultra léchées. Le tout tourne évidement sans ralentissement. Bref, la version destinée à nos machines de bureau est clairement la plus peaufinée et la plus aboutie techniquement. Côté consoles HD, nous avons fait une étonnante découverte : l'aliasing, pourtant caractéristique de la PS3, était plus présent sur Xbox 360. Même si le rendu reste agréable sur les deux machines, notre préférence va clairement à la console de Sony (tout en restant en-dessous du PC et sans pour autant étaler la concurrence). Bullestorm est beau, sans casser la baraque car c'est finalement plus dans son design que le jeu fait des merveilles. En effet, les héros, de Gray (que vous incarnez) à Ishii (le cyborg), en passant par Doc (le médecin), Ray (le... vous verrez bien) et Trishka (la femme forte du groupe), sont de véritables clichés, à la fois savoureux et presque ringards, mais toujours séduisants. De même, les décors, souvent variés, ont retenu notre attention avec pas mal de détails pour appuyer l'ambiance, même si on a certes déjà vu mieux ailleurs.
La balle dans l'oeil
Avant de rentrer dans le vif du sujet, sachez que Bulletstorm ne révolutionne pas le genre mais y apporte sa touche de fraîcheur bien particulière. Il s'agit donc d'un FPS scripté dans lequel vous suivez les couloirs. Il y a d'ailleurs une bonne raison à cet état de fait... Vous êtes là pour analyser rapidement une situation et profiter des armes à votre disposition, ainsi que de certains éléments du décor, pour faire le meilleur enchaînement de coups/ tirs et tutoyer le high score. Exemple : vous claquez votre fouet pour faire décoller trois ennemis du sol, leurs mouvements se ralentissent alors pour vous laisser le temps de réaliser un "skillshot", c'est à dire une mise à mort stylée. Tout cela en les dézinguant un à un dans les airs, ou en utilisant le pistolet feu d'artifice pour en faire éclater un dans les hauteurs, brûler l'autre et rattraper le dernier au vol à renfort de coups de pied pour le laisser s'enfoncer sur les piques d'un cactus ! Bulletstorm est donc un festival de meurtres spectaculaires et défoulants à la fois. Même contre les mini-boss, pourtant peu nombreux, il s'agit d'utiliser la bonne arme pour botter les fesses du monstre, glisser autour de lui et le prendre à revers façon Vanquish, le tout à la première personne. Un résultat étonnant qui confirme la nervosité du gameplay et le rythme endiablé des actions... Bref, on s'éclate, même si une certaine répétitivité pourra se faire sentir avec le temps.
Système à deux balles ?
Sous ce sous-titre provocateur (à deux balles) se cache en fait tout mon amour pour les armes de Bulletstorm. En effet, au fil de l'aventure, Gray va débloquer tout un arsenal ultra puissant. Du fusil à pompe (dévastateur) au double lance-grenades (ces dernières sont reliées entre elles pour emprisonner vos proies) en passant par le fusil sniper (vous guidez la balle au ralenti) ou l'éventreur (un lance boules explosives, sans jeu de mot), et j'en passe, c'est un peu moins d'une dizaine d'armes originales qui seront à votre disposition pour torturer, maltraiter et exploser les adversaires qui se mettront en travers de votre route. Il est d'ailleurs intéressant de noter que vos meilleurs meurtres seront sanctionnés par un certain montant de points, les "skill points", que vous devrez dépenser pour récolter des munitions mais aussi booster chacune de vos armes. De quoi libérer une seconde forme de tir sur chacune d'entre elles pour réaliser de meilleurs skill shots, encore et toujours ! Avec 131 skill shots à débloquer, vous aurez donc de quoi vous occuper. Malheureusement, il faut bien avouer que sans se forcer à changer d'arme, on finit très logiquement par faire régulièrement la même chose dans un niveau. Certes, il y a des variantes, et le tout reste fun, mais admettons que certains skill shots reviennent plus souvent que d'autres, car ils sont tout simplement plus efficaces.
Le regard des autres
Sachant que dans un skill shot vos ennemis sont généralement ralentis, il aurait été difficile de proposer un mode multijoueurs compétitif pour la partie en ligne de Bulletstorm. C'est pourquoi les développeurs ont penché pour du coopératif, mais attention, pas n'importe comment... Tout d'abord, on nous propose le mode "Echoes", dans lequel vous devez réaliser le meilleur score dans une partie fermée du mode solo, afin de comparer vos résultats à ceux des autres joueurs via le réseau. Ensuite arrive le mode "Anarchy", dans lequel il s'agit de massacrer à 4 joueurs des vagues d'ennemis. Bon, soyons honnêtes : si le système de coopération fonctionne, ces modes de jeu ne tiendront pas forcément en haleine pendant des mois. Reconnaissons tout de même qu'ils ont le mérite d'être là. D'autant qu'en ce qui concerne l'Anarchy, même si les décors manquent clairement de variété (vous pouvez rester jusqu'à dix fois de suite dans le même), la présence en fin de vague d'un ennemi à massacrer d'une manière particulière, avec l'aide de vos comparses, rend le tout nettement plus difficile et intéressant... pendant un certain temps.
Bulletstorm se révèle être un excellent défouloir pour les amateurs de FPS qui voudraient sortir des sentiers battus, tenter une expérience rafraîchissante et rondement bien menée. Une balade de pirates de l'espace dans laquelle on tue avec talent et avec plaisir des ennemis par dizaines. Maintenant, on regrette tout de même que la campagne soit un peu courte et que, malheureusement, on finisse trop souvent par utiliser les mêmes "skill shots" et la même arme. Heureusement, rien ne vous empêche de changer de pétoire (sauf peut-être le manque de munitions) !