Lorsque l'on reçoit un jeu Square Enix, on est en droit d'attendre du lourd. Seulement voilà... Si l'on se remémore les différents essais de l'éditeur hors RPG, on constate vite que c'est loin d'être le Nirvana. C'est dans ce contexte qu'arrive Mindjack, un jeu super conceptuel qui nous propose d'incarner un hacker spirituel... Waouh se dit-on ! Mais l'on a vite fait de déchanter devant ce énième jeu d'action mal inspiré et à la jouabilité bancale. Et là, un seul mot qui nous vient à l'esprit : Pourquoi ?
Perdu dans la matrice
La partie débute avec une séquence en vue subjective lors de laquelle on vous explique que nous sommes une sorte d'entité immatérielle capable de posséder l'esprit de tout être humain ou machine. Après avoir pris possession d'un humain, puis d'un ordinateur, histoire d'apprendre les rudiments, le jeu nous parachute dans une gare ou l'on incarne un agent du FIA chargé de suivre un suspect avec, cette fois, une vue à la troisième personne. A cet instant on ne sait absolument pas encore ce que nous réserve le jeu... Mais vu le principe, on pencherait pour un jeu d'infiltration avec de nombreuses séquences de piratage... Mais la réponse arrive quelques secondes plus tard lorsqu'une troupe de soldats d'élite débarque et commence à canarder à tout va. Le temps de trouver un abri on comprend que l'on est dans un banal jeu de shoot. Je dis banal car sur le papier, le principe est très proche d'un Gears of War : les ennemis arrivent, on tape un sprint vers un abri, on se cache, on riposte, on élimine tout le monde, on progresse et après quelques secondes d'accalmie, on enchaine la séquence de shoot suivante, le tout accompagné d'un acolyte... Mais la comparaison s'arrête là, car là où s'illustre GoW, Mindjack perd complètement la face.
Banalité virtuelle
Les décors sont ternes, froids, sans aucun charme et l'on a l'impression d'avancer de couloir en couloir dans des lieux très similaires. Le scénario est complètement alambiqué et sans intérêt, mais pire, la jouabilité est bancale. Le système de couverture est très rigide, les ennemis sont bien trop résistants pour assurer le rythme et la « crédibilité » des affrontements et pour finir, le coéquipier est un boulet qui cherche constamment à utiliser le même abri que nous. Du coup, il passe sans arrêt dans l'angle de tir ou vient se heurter à notre perso comme s'il voulait passer en force. Les affrontements sont donc plus frustrants et rébarbatifs qu'autre chose. On avance sans conviction, sans comprendre grand-chose, sans réel intérêt...
Mal de crâne
Dans tout ça, je n'ai même pas encore parlé de ce qui fait la spécialité du jeu : le hacking d'esprit, me direz-vous. Le concept en est simple : chaque ennemi blessé peut être possédé et venir rejoindre vos rangs. Il en est de même pour les robots de sécurité et autres drones. Ainsi, lorsque vous arrivez dans une salle, il suffit d'abattre quelques ennemis puis d'en faire vos marionnettes afin qu'ils vous aident à anéantir les vagues d'ennemis qui apparaissent. Toutefois, vous ne pouvez posséder un ennemi mort. Il faudra donc vous approcher rapidement d'un blessé, et parfois sous un feu nourri, avant que celui-ci ne rende l'âme. De même, les head-shots sont à proscrire, car si le cerveau est en bouillie, il n'y a plus rien à contrôler. Lorsqu'en revanche c'est vous qui êtes blessé, vous retournez à votre état immatériel et pouvez entrer dans le corps de tout ennemi possédé, civils, coéquipier ou machine pour continuer l'affrontement et éventuellement guérir l'agent spécial, votre incarnation principale.
Cette idée plutôt originale aurait pu apporter du piquant et de la stratégie aux affrontements, mais in-game, ça devient vite n'importe quoi. Les ennemis « ralliés » se ruent bêtement vers l'adversaire, ca tire dans tous les sens, on ne sait plus qui est qui en dépit du halo qui entoure nos marionnettes, les ennemis tombent comme des mouches aux quatre coins de la pièce sans qu'on ait le temps de les posséder et sont vite remplacés par d'autres que l'on voit jamais arriver... Bref c'est la confusion totale. Ai-je besoin d'ajouter que c'est aussi très laborieux ? Vous l'aurez compris, Mindjack ne restera pas dans les mémoires...