"Même la bise venue, rien n'arrête les merlus". Voici un dicton de ma création, qui s'il évoque ici les supporters de Lorient pourrait s'étendre à tous les supporters de L1 et du monde. En effet, qu'il pleuve ou qu'il vente, il y a toujours une horde de fidèles (ou d'irresponsables, au choix) pour sillonner régulièrement la France de long en large et accompagner son équipe fétiche. Mais étant donné que préparer des banderoles "à la Desproges" et prendre des douches à la bière dans le bus, ça va cinq minutes, le supporter peut-il sans honte sortir sa PSP avec PES 2011 durant ses déplacements à l'autre bout du pays ? Analyse.
PES 2011 sur PSP possède l'intro des versions HD. PES 2011 sur PSP possède la même interface et les mêmes musiques que la version console de salon dans son menu général. En plus, outre le mode en ligne, PES 2011 PSP possède le même contenu de jeu que les versions sur Blu-Ray ou DVD. Carton plein pour cette version portable donc ? Non, car PES 2011 PSP ne possède pas le gameplay de la mouture disponible sur PS3 et Xbox 360. Grosse faute technique à l'horizon...
Froid, d'entrée de jeu
A mon sens, une version portable du titre de foot de Konami est un excellent moyen de garder ses réflexes et de se décrasser entre deux parties importantes, manette en mains. Et là où cette version déçoit tout espoir de progression pour participer à la prochaine PES League, c'est qu'elle ne propose pas le même challenge que la version que l'on possède à la maison. Pas de jauge de puissance dans cette version PSP et donc pas non plus la subtilité qu'a apporté cette dernière pour ce nouveau millésisme. C'est très clair, c'est du PES 2010 que nous propose cette version portable. Le problème, c'est que ce sentiment de retour dans le passé ne s'arrête pas là. Si les modèles physiques des joueurs sont corrects dans les répétions et les intros "lissées", en match, on est graphiquement en dessous d'une version PS2. La faute principalement à des textures qui bavent, dès lors que nos joueurs sont en mouvement. Iniesta et sa casaque rouge ibérique n'aura jamais aussi bien porté son surnom de "fantôme" que lui accordent certains : il ressemble à un feu-follet.
La qualité ne se juge pas à la quantité
Si on est déçus (voire dupés) de ne pas retrouver les nouveautés de gameplay de la mouture 2011 HD, les modes de jeu proposés sont cependant identiques : match simple bien sûr, Ligue des Champions et son équivalent sud-américain, Master League et Vers une Légende, entraînement et un mode ad-hoc pour jouer avec un ami également muni d'une PSP. On reconnaîtra au moins au titre d'être assez riche pour nous proposer des expériences différentes, en faisant évoluer son joueur, en disputant le Calcio ou en menant au sommet son équipe créée de toutes pièces. En compensation supplémentaire, on peut rester dans les menus pour écouter les musiques de Crystal Castles ou de Vampire Weekend et faire de sa PSP un baladeur alors qu'on s'empressera de couper les commentaires, qui sont à la ramasse par rapport à ce qui se passe en jeu.
L'analyse est certes un peu sévère, mais quand on achète un titre estampillé PES 2011 pour PSP, si on sait que l'on aura des graphismes et une expérience en-deçà des versions de salon, il est intolérable de se dire que l'on ne pourra pas y retrouver les mêmes sensations de jeu. La mouture portable est resté bloquée un an en arrière, voire plus si on prend en compte la non-évolution des graphismes et de l'IA. Le contenu est cependant là en terme de modes de jeu. Ainsi, si rejouer à un PES au style et à l'intérêt bien moindre que le dernier volet ne vous gêne pas outre mesure, vous devrez y trouver votre compte, mais on est bien loin d'avoir une référence en terme de jeu de foot, sur PSP.