Pouet ! Tuttt ! « Eh va donc, chauffard ! » Ahhh les villes. Les relous, la pollution, le béton, le bruit... rien ne vaut un bon jeu pour se délasser après une journée de galère et d'embouteillages. Tiens ç'est quoi ça ? Cities XL 2011 ? Ah chouette, j'adore les villes. Tuut ! Pouet !
En lisant Cities XL 2011, vous vous doutez bien qu'il y a eu au moins un antécédent à ce nouveau titre de Focus Home Interactive. Mais c'est un peu plus compliqué qu'une suite. Il s'agit plutôt d'une sorte de deuxième lancement. Le premier Cities XL, développé par Monte Cristo, a fait un flop et la boîte a coulé. Focus a alors récupéré l'équipe pour finir, fignoler et ressortir une version carrée du jeu. Si vous ne connaissez pas ce titre, je vous invite à relire l'exxxcellent test de Mimic qui mettait le doigt sur un sérieux problème : l'absence de transports en commun pour régler les soucis de trafic. Pour un jeu de gestion et de construction de ville, ça la foutait mal. Cities XL était aussi prévu pour être multijoueurs, avec un gros système d'échanges de ressources entre les villes d'une planète, chacune étant gérée par un maire en chair et en os. Mimic avait montré a quel point cette histoire d'abonnement pouvait rebuter les habitués des Sim City-like et ça n'a pas loupé : Cities XL n'a pas compté assez d'inscrits. La version 2011, il va sans dire, est uniquement solo.
Bienvenue à Puzzleville
Alors que trouve-t-on dans cette nouvelle mouture qu'est Cities XL 2011? Ben c'est tout pareil, mais avec des bus et des métros en plus ! Alleluia ! Et ils ne sont même pas en grève. Les lignes sont assez faciles à poser, même si pour le métro, vous pouvez prévoir quelques casse-têtes. Ensuite, les gens prennent les transports en commun, le trafic diminue. C'est cool. Voilà, voilà. Le reste est habituel : on jongle entre les différentes classes d'habitants (travailleurs, qualifiés, managers, élites), leurs emplois, leurs besoins (santé, éducation, pas leur, euhh, déjections), etc. Il faut faire grandir sa ville petit à petit, impossible de débarquer avec un paquet de thunes et décider de planter Silicon Valley au milieu de nulle part. C'est pourtant possible à terme, car on peut spécialiser sa ville dans un certain type de ressource afin de faire du commerce avec les voisins.
Planète Bouygues
« Les voisins ? Mais je croyais que c'était uniquement solo ? » Oui, ça l'est, mais Focus vous offre tout de même une planète entière à bétonner façon Côte d'Azur. Chaque emplacement propose une difficulté et un potentiel différent. Et vous pourrez donc faire des échanges d'une ville à l'autre. Si vous n'en avez qu'une, il existe une SNJ (société non-joueuse) nommée Omnicorp, qui se fera un plaisir de commercer avec vous à des tarifs exorbitants. Vous aurez même des cartes consacrées aux stations de ski, ou balnéaires, qui n'étaient prévues qu'en module précédemment. Enfin, on compte un nouveau système d'impôts, qui deviennent gérables directement par le joueur. À vrai dire, on peut les monter un certain temps sans trop de retombées négatives, ce qui peut facilement booster les finances !
Construction de façades
On se retrouve avec un city builder mignon, complet, pas trop dur, mais pas non plus évident : on se laisse emporter, et paf, on se mange un déficit d'un million. Pas grave, virez ce qui coûte de l'argent, repassez dans une logique de revenu et laissez tourner le jeu pendant une heure : plus deux millions, ouééééé ! En fait, les subtilités sont dans l'équilibre de tout le bazar pendant l'expansion de la ville. Un bon titre pour les amateurs du genre donc... sauf que. Maintenant que le multi a sauté, Cities XL 2011 manque d'un challenge ou deux. Des scénarios par exemple : des villes prédéfinies avec un ou des problèmes à régler. Et peut-être des catastrophes naturelles pour épicer le quotidien ? C'est vraiment dommage que toute la partie « échange entre joueurs » ait totalement disparu. Je me demande si Focus aurait pu rendre Cities XL 2011 jouable en réseau sur un serveur privé, entre potes. Il y en a bien qui en louent pour faire du FPS ! Oui bon, je rêve... Il faudrait au moins pouvoir s'échanger des villes ! Je refilerais bien mes créations bancales à Mimic pour qu'il s'arrache les cheveux devant tant d'incompétence.
Décidément, il manque un poil de profondeur à ce nouvel opus. Le gameplay solo est à présent assez complet (encore des soucis sur la disponibilité du fret, je pense), mais le multi a disparu et rien ne l'a vraiment remplacé. Il vous faudra donc trouver votre intérêt uniquement dans la gestion. Quoiqu'aussi, peut être, dans le simple plaisir de construire de jolies villes.