Alors que les versions HD de FIFA 11 assument avec brio leur rôle de titulaire, que peut-on espérer d'une version DS qui ne joue pas, à l'évidence, dans la même catégorie ? Est-elle condamnée à côtoyer le fond du classement vidéoludique ? Analyse de la rencontre.
Aucun doute que ce FIFA 11 DS s'adresse d'abord aux plus jeunes. Premièrement parce que la console portable de Nintendo est très populaire chez les enfants, ensuite parce que Papy n'hésitera pas une fois en caisse, entre une version PS3 à 70 boules et une autre à 40 €. Et puis, on est pas à l'abri d'une erreur avec la mauvaise vue de Mamie...
Boue de pixels sur terrain glissant
Ma propre vue étant ce qu'elle est, on s'aperçoit immédiatement que ce FIFA 11 portable est hideux. Bon OK, on se doutait bien que la DS n'allait pas nous procurer notre dose de photo-réalisme mais pour le coup, on repense avec émotion aux graphismes de Coupe du Monde 98 sur N64... c'est dire. Aucune chance donc de reconnaître un seul des gus qui courent après le ballon. Même votre avatar (il est possible avec la DSi de se prendre en photo pour créer son alter-ego de pixels) ne vous ressemblera pas, exception faite de la digitalisation de votre visage, plaquée sur votre propre fiche de caractéristiques.
Car si l'aspect graphique en match est affreux, l'enrobage général des menus est plutôt agréable. On conserve même quelques sympathiques musiques des versions HD. Les menus proposent des modes bien présents sur PS3 et 360 : le mode Exhibition, Carrière, Be a pro, Entraînement ainsi que le 11 de rêve, petit ajout de cette version mini.
Si pour l'exhibition et la carrière, on reste dans du classique, le mode Be a pro surprend parce qu'il est plus fun à jouer qu'un match où on contrôle toute l'équipe mais aussi parce que l'IA est tellement aux pâquerettes qu'on peut slalomer sur tout le terrain et marquer dix buts avec Messi. L'entraînement propose des mini-jeux tactiles (ex.: tir de coup franc au stylet) un peu moins fun que le même genre de chose en flash, disponible sur l'internet moderne, ce réseau tentaculaire qui doit tout à MisterP.
Tu m'échanges mon Mexès ? Steuplé...
MisterP, s'il existait un 11 de rêve des codeurs guitar hero figurerait à l'évidence sur une carte à jouer, comme c'est le cas des stars de football dans FIFA 11. Comme dans FIFA 10 : Ultimate Team, le 11 de rêve reprend en effet le système de cartes à collectionner pour constituer son équipe. Parfait pour les minots. Tout comme l'entraîneur virtuel présent en match sur l'écran tactile pour gérer remplacements et stratégies avec simplicité.
Terminons en évoquant les sensations en match, pas mauvaises mais sans identité. Oubliez la précision que l'on peut connaître sur des simulations HD et oubliez surtout vos repères... On ne sait pourquoi (impossible d'y remédier dans les options), la configuration des touches est mal pensée, proposant d'effectuer pressing et tir avec le bouton A, passes et changement de joueur avec B...
FIFA 11 sur DS, malgré de l'idée et de l'envie (le coach virtuel, les cartes à jouer, les jeux tactiles) garde le rang de remplaçant de seconde zone par rapport aux volets HD. Laid, sans IA, on imagine aisément que des enfants peu exigeants s'y amuseront tout de même. Mais tel un Pascal le Grand Frère de l'extrême, n'est-il pas de mon ressort de vous inviter à ressortir votre Game Boy et votre Nintendo World Cup, pour une expérience certes monochrome mais qui à coup sûr, sera plus satisfaisante pour votre petit frère ?