Neversoft est de retour une dernière fois avec le Guitar Hero annuel. Armé de la nouvelle guitare en plastique (toujours douloureuse à mon sens), partons donc de nouveau nous faire mal aux doigts sur les près de cent morceaux du jeu.
Parlons de la tracklist tout d'abord : dans Guitar Hero : Warriors of Rock, l'orientation n'est clairement pas à la subtilité, comme le titre l'indique. Et même si quelques morceaux un peu Pop parleront à tous en mode soirée, le ton est résolument au rentre-dedans. Une volonté d'un esprit plus Rock pour parler aux fans, à contre courant du fourre-tout de Guitar Hero 5 ? En tous cas, il y a de quoi faire, et la difficulté sera clairement au rendez-vous sur certains titres. On n'évite toujours pas pour autant les écueils de la franchise, hélas : parties de synthé ou d'autres instruments à jouer sur la guitare, et partitions volontairement alambiquées qui sont un gros challenge à scoring plutôt qu'une retranscription du feeling de l'instrument.
Attention, il y a un scénario !
Comme à chaque fois, quelques nouveautés pointent le bout de leur nez sur le titre musical d'Activision. La principale annoncée ici, c'est le fameux mode "quête", qui, affichant clairement une influence de Brütal Legend, entend nous narrer les aventures des quelques personnages du jeu, pour récupérer la guitare légendaire, débloquer leurs pouvoirs et prouver leur valeur, blablabla... Bref, un apport anecdotique : certes, chaque personnage aura son pouvoir spécial, et sa forme "guerrière" à débloquer, mais au final cela implique un regroupement thématique fastidieux des morceaux, qu'il faudra obligatoirement réussir suffisamment pour obtenir assez d'étoiles pour passer au héros suivant. Chaque héros a en effet son style de prédilection, donc autant dire que la gueule de certains ne va pas vous revenir ! Et le tout est narré par l'horripilant Philippe Manoeuvre en VF, donc, épargnez vous les oreilles et passez le jeu en anglais pour avoir la voix de Gene Simmons de KISS plutôt !
Le mode quête sera bien entendu nécessaire pour débloquer les quelques morceaux du jeu non directement accessibles dans les autres modes : les vingt minutes du 2112 de Rush en premier boss, ainsi que d'autres joyeusetés pour poulpes comme Megadeth, Children of Bodom ou Dragonforce... A part ça, on ne change pas la formule, on retrouve donc tout ce qui composait Guitar Hero 5 (à part les personnages modélisés sur des stars, qui sont passés à la trappe) : le mode soirée, les défis, et toutes les customisations dont on peut rêver. J'avoue d'ailleurs m'être fait un modèle d'Ibanez RG Custom "MRP" pas dégueu.
Will you do the Fandango ?
Enfin, un petit mot sur la réalisation, plus qu'honnête. Visuellement, une fois passé outre le character design toujours particulier de la série, on constate qu'un soin particulier a été apporté aux animations pendant les morceaux, ainsi qu'aux décors. La scène de 2112 notamment, ou encore le cultissime Bohemian Rhapsody qui fera la joie des spectateurs, sortent du lot, mais même globalement les chorégraphies sont très sympathiques. Au niveau du gameplay c'est toujours un peu la même chose, "barre" intransigeante sur la régularité des aller-retours très rapides, et au contraire grande tolérance sur les hammer-ons. Et toujours mon incompréhension sur la présence de "cordes à vide" sur les lignes de basse, mais pas sur la guitare...
Pas tellement de prise de risque dans ce dernier opus. Guitar Hero : Warriors of Rock est surtout fait pour le fan gamer pur et dur en quête de Full Combo. Sa réalisation est plus qu'honorable, sa playlist fournie, et en plus il y a toujours la possibilité d'importer des titres des autres volets moyennant quelques microthunes. Si la liste des morceaux vous parle, vous pouvez sauter le pas ; si en revanche comme moi vous attendez plus de nouveauté, et que le fait de jouer quelque chose qui ressemble plus à de la guitare ne vous fait pas peur, il faudra attendre un petit peu pour tâter de son concurrent direct.