C'est Jun Takeuchi, le producteur du très archaïque Resident Evil 5, que l'on retrouve une nouvelle fois à la tête de cet épisode de Lost Planet. Sa griffe a d'ailleurs laissé des traces tant sur la jouabilité (qui n'a guère évolué) de ce jeu de tir à la troisième personne que sur son architecture, aujourd'hui très portée sur le Online. J'en vois déjà certains qui grincent des dents. Ne vous en faites pas de trop, cette suite tranche par rapport à son aïeul mais elle possède néanmoins de sérieux atouts pour devenir une référence du jeu en ligne...
Les versions étant similaires, les tests le sont également.
Comme nous le laissaient comprendre ses nombreux trailers, Lost Planet 2 est un titre à déguster à plusieurs, en écran partagé ou en ligne. Coupons court aux doutes, si vous n'affectionnez pas les jeux sur la toile, ce titre n'est pas fait pour vous ! Car jusque dans la manière dont il a été construit, LP2 est un jeu pensé en ligne. Il se décompose en deux modes distincts : l'aventure principale (jouable en coopération) et le multijoueurs (en versus). Le mode coopération reprend le scénario du premier volet mais quelques années plus tard. La thermo-énergie, qui servait jadis pour résister au froid glacial recouvrant la surface d'EDN III, la planète colonisée, a désormais deux fonctions. Remonter la jauge de vie et utiliser différents engins (les Vital Suits, des mechas aux multiples formes et fonctionalités). Alors que de récents pics de thermo-énergie modifient l'écosystème de la planète, différentes factions, issues des premiers colons, se disputent la précieuse denrée énergétique. Au milieu de tout ce foutoir, les Akrids, des monstres aux formes improbables, repoussent, à leur manière, les envahisseurs humains. C'est dans ce monde chaotique aux régions variées (jungles, déserts, plaines enneigées, villes, stations spatiales, etc.) que le joueur prendra part au combat en incarnant plusieurs factions. Notons d'ailleurs que le scénario, peu clair, a au moins le mérite de profiter d'une mise en scène soignée.
Surenchère !
Si certains essaieront de vous faire croire que LP2 a quelques défauts techniques, sachez qu'ils ne sont rien comparés à la qualité graphique générale du jeu. Il est important de le souligner puisque je vous rappelle que le titre se joue à 95% en ligne. Le rendu est magnifique, notamment grâce au fameux moteur graphique de Capcom, le MT Framework. Mais cette splendeur doit aussi son salut au design particulièrement travaillé des équipes de développement. Les armures des différentes factions claquent, les Akrids, souvent monstrueux, en mettent plein la vue et les décors, à la fois variés et osés, s'avèrent la plupart du temps impressionnants. LP2 est une réussite en terme de réalisation pour un jeu en ligne mais c'est surtout l'action qu'il propose qui le sort de la masse des autres jeux du genre. Car inutile de chercher à jouer dans la finesse, ici, on est là pour s'éclater !
L'esprit d'équipe !
L'IA des ennemis, comme celle des bots qui vous accompagnent durant l'aventure principale (si vous n'avez pas de compagnons), est à la ramasse. Le challenge se situe donc en terme de nombre et de puissance. En effet, plus on avance dans l'histoire, plus les ennemis sont violents, résistants et nombreux. Une bonne manière de vous obliger à monter des stratégies à plusieurs pour en venir à bout. Évidemment, passer le chapitre 3 sur les 6 disponibles en coop, avec des bots (parfois vraiment débiles) aura de quoi frustrer tant vous vous sentirez seul. Car vous l'aurez compris, les lieux sont construits de manière à être exploités à plusieurs. Souvent l'idée se résume à séparer l'équipe en deux groupes pour contourner et ainsi entourer les ennemis. Certains niveaux débutent même alors que les membres de la team sont séparés. De quoi constituer ensuite des stratégies coordonnées pour résister à la puissance et au surnombre des opposants. Mais méfiez-vous, si l'ensemble est bourrin à souhait, vos adversaires contrôlés par la machine sont surarmés et il est extrêmement facile de perdre la vie inutilement. Pour renforcer la cohésion du groupe, Capcom a donc eu l'ingénieuse idée d'ajouter une jauge de combat. Chaque mort engendre une perte de points de combat et chaque lieu de respawn contrôlé augmente le nombre de points. Aux participants de jouer la sécurité pour éviter de perdre trop de points en morts inutiles qui mèneront inévitablement au game over. S'ajoute à cela le contrôle des pylônes de respawn indispensables pour progresser et l'utilisation ingénieuse de dizaines de robots géants, seul ou en groupe, pour des luttes spectaculaires aux effets spéciaux détonants. Pour résumer, LP2 est un défouloir qui nécessite, parfois, un peu d'organisation en
coopération mais qui surtout permet de massacrer du méchant et de la grosse bébête à plusieurs pour un fun rarement égalé sur consoles. C'est beau, c'est bourrin et ça défoule grave !
Multiplement vôtre !
Une fois l'aventure principale bouclée (comptez une dizaine d'heures si vous avez l'audace de jouer en difficile) LP2 vous propose ensuite de vous lancer dans une compétition de joueurs contre joueurs. Jusqu'à 16 participants peuvent ainsi se faire du mal sur la quinzaine de cartes disponibles. Certaines sont d'ailleurs issues de l'aventure principale et il faut admettre qu'elles sont toutes parfaitement bien pensées et qu'elles jouissent d'une grande variété. À l'image de l'aventure principale qui varie les protagonistes comme les situations, les boss et les lieux. Vous l'aurez compris, l'une des forces du jeu se situe dans sa diversité. Élément que l'on retrouve d'ailleurs dans l'aventure solo comme dans le multijoueurs. Les modes de jeu à foison, deathmatch, team deathmatch, contrôle de zones, bataille œuf Akrid (ramener un œuf dans un endroit précis) en équipe et fugitif (un personnage doit survivre aux autres) sont particulièrement savoureux malgré une jouabilité assez rigide. Comme RE5 en son temps, mais sans écueil aussi grave, il faut être patient pour prendre en main LP2 mais le résultat donne un ensemble carré avec son fonctionnement propre. Le tout manque de souplesse mais avec l'expérience, l'utilisation du grappin, de l'esquive ou le changement d'armes et la maîtrise des mechas n'auront plus de secret pour vous. De quoi largement s'éclater en coopération ou en multijoueurs, je vous l'assure.
Lost Planet 2 a ses défauts, notamment en terme d'IA et à cause d'une jouabilité "à l'ancienne", mais son architecture de jeu à scores et ses parties en coopération, comme en multijoueurs, vous laisseront, à n'en pas douter, des souvenirs épiques. De quoi justifier l'achat de ce titre clairement destiné aux fans d'action musclée à partager entre gens de bonne compagnie sur la toile !