On ne réunit pas sans raison les héros d'une dizaine de RPG parmi les plus mythiques de l'histoire du jeu vidéo. C'est donc sur fond de fin du monde et dans un titre résolument tourné vers l'action que le Chevalier de Lumière, Djidane, ou encore Terra font leur retour sur console. Ils sont partis chercher leurs cristaux personnels, et malheur à ceux qui se dresseront sur leur chemin (au hasard leurs ennemis de toujours). Mêlant différents styles de jeu, du RPG au combat, en passant même par le casse-tête, Dissidia : Final Fantasy est si riche qu'il a de quoi se monter généreux envers les fans.
Il faut dire qu'avec un héritage aussi conséquent, ce rejeton de la grande famille Final Fantasy aurait tort de faire le pingre. Dissidia a pour lui la richesse de ses histoires, et ses dix héros qui ont chacun un vrai background et une psychée propre. Il emprunte aussi beaucoup au RPG, avec en tête cette obsession de l'optimisation si chère au genre. Accessoires qui améliorent votre personnage de quelque pour cents dans une catégorie précise, gains d'expérience et de niveaux qui vous rapportent des compétences, mais aussi de nombreux clins d'œil au patrimoine de la série. On citera en vrac le courrier du Moogle, le système monétaire basé sur le Gil, ou encore le brave Chocobo qui suit inlassablement sa course pour vous faire gagner des bonus. En bref, tout ce qui fait l'essence de Final Fantasy est réuni dans un joyeux fourre-tout parfois dispensable, mais qui ravira les fans. Et si tous ces cadeaux un peu tombés du ciel font un tourner la tête, ce n'est rien comparé au système de combat.
Ma bravoure + ta force = euuuh....
Les affrontements aériens de toute beauté promis par les nombreux teaser sont là, à portée de votre petit doigt musclé. Mais vous allez devoir bosser dur et les mériter, parce que forcément, c'est japonais, donc c'est un peu matheux. Il faudra donc s'intéresser aux nombres pour s'assurer la victoire, plus que se reposer sur ses skills de vieux routard de la baston. Chaque combattant dispose d'une jauge de vie, d'un indice de bravoure, et d'une jauge EX. Pour être certain de faire baisser la première, il faudra d'abord entamer la bravoure de l'adversaire. Pour ce faire, un bouton est dévolu aux coups de bravoure et un second aux coups létaux. Chaque atteinte portée au précieux moral de votre ennemi vous rapportera autant de courage. Et le total de point de bravoure ainsi obtenu correspond aux dégâts que vous ferez subir à votre adversaire. Donc si vos points de bravoure dépassent le total de point de vie de votre Némésis, vous avez presque gagné votre combat. Je dis bien presque parce que le système de combat de Dissidia ne se résume pas à deux types d'attaques. Il y a bien sûr quelques combos par personnages et un certain nombre d'attaques à débloquer, mais il faut aussi compter sur les actions contextuelles, une gestion des distances qui ne pardonne pas la faute (un des grosses difficultés du titre) et un possible retournement de situation grâce aux attaques EX, sorte de coups spéciaux dévastateurs moyennant là encore des conditions précises.
Et au milieu coule une rivière (de la vie)
Vous l'aurez compris, Dissidia : Final Fantasy n'est pas qu'un simple bourre-pif avec un casting de rêve. La progression des personnages dans leurs quêtes personnelles n'est pas plus simpliste que le système de combat. Vos déplacements sur une sorte d'échiquier piégé vont se révéler de plus en plus stratégiques, et vous forceront souvent à choisir entre récompenses alléchantes ou stats élevées en fin de partie. De même, si les tout premiers duels du jeu se terminent rapidement à votre avantage, il en va différemment après quelques heures de progression, et certains adversaires particulièrement coriaces ou bien équipés risque de plomber votre partie. Les scénarios proposent une difficulté progressive en fonction du style de combat des héros (corps à corps ou magie) et devront tous être résolus pour atteindre la véritable fin (sinon, c'est fail à chaque fois, la belle Cosmos perd, et vous aussi). La durée de vie de Dissidia monte donc de façon exponentielle jusqu'à plusieurs dizaines d'heures de jeu, si vous souhaitez récolter tous les bonus et toutes les récompenses. Vous êtes prévenus...
Coup de foudre immédiat ou total désintérêt, les réactions provoquées par Dissidia : Final Fantasy dépendront grandement de votre amour de la série Final Fantasy. En effet, si le système de combat est étonnamment fourni pour un jeu de ce genre, il n'en demeure pas moins assez hasardeux et devrait vite lasser en mode Versus. Reste le bonheur de collectionner tous les éléments bloqués pour les aficionados de la série, et de retrouver des personnages chers à leur cœur dans des situations inédites et savoureuses.