Midnight Club revient pour un troisième volet (le premier en HD), dans lequel on nous propose de parcourir les rues de Los Angeles à toute berzingue et en toute liberté. A l'heure où les jeux de ce genre commencent à devenir monnaie-courante, voyons-voir si RockStar San Diego a réussi un aussi bon boulot que par le passé.
Midnight Club : Los Angeles ne déroge pas à la norme du moment. Celle des jeux de caisse où l'on se balade totalement librement dans un environnement entièrement ouvert (ici, il s'agit donc de la ville californienne). On nous attribue des missions, qu'on est libre d'accepter ou pas, en se rendant sur un certain point de la carte. Bref, du point de vue structure, on agit comme dans les derniers Need For Speed ou plus récemment Burnout Paradise. Néanmoins, contrairement à ce dernier, ça ne donne pas dans l'hyper spectaculaire avec froissage de tôle à la clé. Midnight Club s'appuie avant tout sur une certaine qualité de conduite, purement arcade certes, mais qui demande tout de même de la précision et des réflexes en or, afin de franchir le plus rapidement possible la ligne d'arrivée.
Quand on arrive en ville
Comme souvent, on commence dans les bottes du type fraichement débarqué dans une ville où il doit faire ses preuves en tant que pilote de courses urbaines illégales. Pour cela, on débutera avec une voiture franchement moyenne (3 modèles sont proposés), que l'on pourra toujours tuner, aussi bien en termes d'esthétique que de performances, au fur et à mesure que l'on engrange du fric. Par la suite, on pourra aussi acheter des capacités spéciales permettant de gêner les adversaires, tel que l'EMP (qui dérègle l'électronique des voitures) ou même une sorte de bullet time... Hélas, rien de bien excitant sur la piste, autant vous prévenir. Augmenter sa réputation au fur et à mesure des courses permettra aussi de débloquer des groupes de voitures plus velues, mais aussi des motos (même si seulement trois sont disponibles en tout). Bref, Midnight Club : Los Angeles n'offre rien de vraiment nouveau au paysage des jeux de caisse, avec un gameplay qui flaire le déjà vu.
Los Angeles baby !
Techniquement, la modélisation de la ville est bien pensée. Les développeurs ont eu l'intelligence de faire quelque chose d'assez réaliste, tout en modifiant l'urbanisme afin qu'il s'adapte au mieux à des courses dans lesquelles on est lancé à fond la caisse. Ce qui n'empêche pas d'avoir un trafic dense aussi bien de jour comme de nuit, avec des piétons qui se baladent et même des magasins et des publicités. La ville en elle-même est parfaitement crédible. Autre point fort du jeu, la sensation de vitesse, franchement bien rendue. Que l'on se balade avec une voiture de classe moyenne genre Golf ou une grosse Mercedes, le défilement à l'écran est grisant. Par contre, en ce qui concerne les déformations, elles restent plutôt légères, pas très visibles et n'altèrent pas directement les performances de la voiture.
Classique mais efficace
En terme de gameplay, c'est hélas peu inventif. Du côté des missions, Midnight Club : Los Angeles manque de variété. Soit on se retrouve dans des courses à checkpoint (représentés sur le bitume par des fumigènes), soit dans d'autres où l'on doit aller sur un point précis de la carte sans itinéraire fixé. Pour ces dernières, il faudra donc jongler avec la carte GPS, afin de ne pas se perdre dans la ville et d'optimiser notre trajet. Il y a aussi quelques missions de livraison de voitures (sans les abimer donc) ainsi que d'autres types comme du time trial tout bête. Que du classique, si ce n'est certains moments où l'on se fait pourchasser par la police en cas de mauvaise conduite flagrante, et où, à la manière d'un GTA, on doit garder les voitures de patrouille à distance jusqu'à ce qu'elles finissent par lâcher prise.
Les génies de la route
Bien que les voitures soient agréables à conduire et que l'on ait pas trop de mal à se repérer dans la ville (RockStar a réussi a amoindrir l'effet Burnout Paradise, pour ceux qui connaissent), les courses restent ultra-stressantes, pour ne pas dire énervantes. La faute à une IA des adversaires qui rend le jeu vraiment difficile. C'est simple, de la même manière qu'une course n'est jamais vraiment perdue, elle n'est jamais vraiment gagnée non plus. N'espérez pas mettre votre adversaire à l'amende, mis à part quelques très rares courses, c'est impossible. Même en étant super bon et en prenant les raccourcis, il y en aura toujours au moins un qui vous collera aux basques. Du coup, à la moindre erreur (surtout en fin de parcours), vous êtes bons pour recommencer la course. Autre chose : alors que vous devez manoeuvrer à mort pour éviter les autres voitures qui circulent, eux ne font jamais d'erreur, ils se faufilent comme des dieux. Pire encore, les rares fois où ils sont pris dans un carambolage, ils repartent à peu près dix fois plus vite que vous et cela pour des raisons inexplicables. On finit par avoir la super rage devant ce qu'il convient d'appeler le syndrome Mario Kart. Certes, ça engendre une vraie satisfaction lorsque l'on gagne une course, mais aussi un véritable sentiment d'injustice lorsqu'après avoir mené toute la course, l'adverse balance dans la dernière ligne droite un boost, tel un magicien sortant un lapin de son chapeau.
Quel dommage...
Sans ce défaut vraiment agaçant, Midnight Cub : Los Angeles serait certainement un hit dans son domaine, car malgré un nombre de voitures pas très élevé (une quarantaine), la réalisation est vraiment bonne. C'est joli, ça bouge bien et les courses sont super dynamiques, mais l'IA des adversaires est décidemment trop énervante. Du coup, on pourra se rabattre sur le mode en ligne super complet, qui permet à 16 joueurs de s'affronter simultanément dans des courses dont on peut même, si on le souhaite, définir nous-mêmes les tracés, ou encore des capture the flag qui promettent une bonne ambiance. Pour résumer, préférez l'humain à la machine.