Metal Gear Online (MGO), c'est un peu la bonne surprise de MGS4, la cerise sur le gâteau. Car la partie online du titre de Môôônsieur Kojima est loin d'être aussi ratée que je le craignais... Hop, allons inspecter, à plat ventre, ses qualités et ses défauts.
Que l'on soit d'accord ou pas avec le test fleuve de JulienC, une chose est certaine concernant les joueurs de MGS4 : bien peu sont ceux qui ont lancé et réellement testé MGO ! Manque de temps ? Trop happé par la partie solo ? Il est vrai que les raisons ne manquent pas pour négliger cet aspect du jeu. Et pourtant, les efforts de la team Kojima sont intéressants.
Mission Briefing
Deux équipes : les rouges et les bleus. Un objectif : tuer ceux d'en face. Des outils classiques, une (maigre) sélection de ce qu'on trouve dans le jeu solo... Les bases sont simples, mais les modes de jeu relativement variés. Si l'on passera rapidement sur le "chacun pour sa peau", carrément inintéressant, et le "Capture the Flag" ou "Point Control", amusants mais mal adaptés au gameplay MGS, on savourera la "mission d'infiltration". Dans ce mode, outre les deux équipes qui s'affrontent, un joueur incarne Snake en Optocamo optique complet, et un deuxième (s'il y a beaucoup de monde) peut se retrouver en robot MKII. Leur rôle : mettre le souk dans les deux camps, tuer sans se faire repérer, et éviter de se retrouver entre deux feux. C'est amusant pour tout le monde : les soldats doivent faire attention en permanence, et celui qui incarne Snake va forcément prendre son pied. À condition de savoir bien jouer...
Perversion des joueurs
L'infiltration par équipe s'apparente au défense / attaque d'autres titres du genre : une équipe doit défendre un point qu'une armée de Snakes en camouflage optique tente de prendre d'assaut. Malheureusement, sur les 5 maps proposées, le problème est le même : les joueurs foncent et abordent ce titre comme un FPS bourrin. Dramatique. Alors que ces maps proposent des tonnes de points de couverture, de passages différents, et que l'une d'entre elles est même basée sur une conception verticale, on se retrouve trop souvent avec 2 bandes de singes qui tirent dans tous les sens et cavalent à découvert. C'est là tout le malheur de l'équipe de développement, qui lors de présentations à la presse japonaise découvrit un peu tard qu'on ne pouvait pas forcer des joueurs à agir d'une manière précise en multi...
La guerre, c'est bien mieux entre amis
Évidemment, comme tout le gameplay est celui de MGS4, CQC compris, les combats bourrins sont souvent maladroits : on rate des tirs à 2 mètres, on vide un chargeur pour rien, etc. Hé oui, les joueurs humains sont un poil plus vifs que l'IA, et surtout, ils maîtrisent tous la roulade. Bref, à moins de jouer entre potes et de faire ça dans les règles de l'art, on perd rapidement une partie de l'intérêt de Metal Gear Online. Mais ça vaut le coup de tenter l'expérience pour plusieurs raisons, la plus évidente étant graphique : les maps sont pour la plupart très réussies, autant dans la conception que dans la réalisation. Le son est parfait et on a clairement là un titre au niveau technique impeccable.
Vache à lait
Le point faible vient surtout du système de jeu en ligne Konami. Entre le Konami ID et le Game ID qui rendent l'inscription pénible (et redondante), les menus pas toujours bien organisés et le fait que Konami demande des euros pas virtuels du tout pour faire plus d'un personnage par PlayStation 3, il y a de quoi râler. L'aspect mesquin des trucs vendus par l'éditeur japonais me fait penser que le jeu risque rapidement d'en souffrir, malgré un potentiel réel en terme de gameplay. Et si j'y joue pour mon plaisir - ça, très sincèrement, je ne m'y attendais pas - il est hors de question que je débourse un centime pour ce bonus de MGS4. Car c'est, malgré tout, ce qu'il est. Si Konami espère réellement en faire une franchise à part, le travail à accomplir reste titanesque. En attendant, il serait stupide de ne pas en profiter !