Né sur SegaSaturn, Panzer Dragoon avait de quoi séduire bon nombre de joueurs au moment de sa commercialisation. Une 3D aussi inédite que convaincante pour l'époque, des dragons plutôt que des vaisseaux pour cibler et détruire les ennemis en chaîne, des musiques et des environnements envoûtants, bref, cette série constitue pour certains joueurs une belle madeleine de Proust.
Suite spirituelle de la série de SEGA, Crimson Dragon est un peu sorti de nulle part, il y a maintenant un petit moment de ça, à tel point qu'on pensait voir ce titre arriver sur Xbox 360. Et visiblement, c'est ce qui était prévu jusqu'à la dernière minute, au regard de la performance graphique que nous offre le jeu. Globalement, c'est l'ensemble qui n'a rien de ce que l'on peu attendre d'un jeu Xbox One ou même d'un jeu tout court en 2013, avec des cinématiques en plans fixes et des interprétations vocales (en anglais) lamentables, entres autres choses décevantes.
La nostalgie comme bouée
Contrôle du dragon avec un stick, du réticule avec un autre, ciblage et rafales rapides ou lentes selon le dragon, attaque de soutien et de type plus ou moins puissante... les sensations de Crimson Dragon ramèneront quelques années en arrière un petit groupe de joueurs. Ils auront aussi le plaisir de retrouver une bande-son typique de cet univers, c'est à dire orientalisantes, aux percussions appuyées ou plus subtiles selon les niveaux. Seulement, sur des rails, ces niveaux sont traversés en un clin d'oeil, la caméra faisant défaut pour donner un quelconque caractère épique aux batailles, certains monstres ennemis, et c'est aussi le cas des dragons, bénéficiant pourtant d'une direction artistique réussie. Mais globalement, la nostalgie et le charme d'une musique et d'une direction artistique ne saurait prendre le pas sur des dragons aussi maniables qu'un poids lourd, sur un manque d'ambition et de mise en scène en jeu comme dans la narration, et enfin sur un système d'évolution des dragons qui ne donne à aucun moment l'envie de s'y attarder. On aurait aimé voir autre chose que des barres qui progressent lorsqu'on nourrit sa monture, et les objets à acquérir en micro-transcations viennent un peu porter le coup de grâce à l'éventuel sympathie qu'on pourrait avoir pour ce titre d'une autre époque.