A une époque où je cherchais la perle rare - un bon jeu de sport sur ma Dreamcast adorée -, tu t'es pointée avec tes airs de ne pas y toucher. Pas vraiment sexy au premier abord, tu t'es laissée approcher. Et ton charme a opéré à l'instant même où j'ai commencé à cerner toute la complexité de ton personnage. Depuis, nous vivons un amour fusionnel. Aujourd'hui, devant ton désir de t'épanouir sur next gen, dans une sphère à la hauteur de tes folles ambitions, j'ai peur de te perdre. C'est pourquoi je souhaitais t'écrire ces quelques mots, NBA 2K14 chérie...
Mon amour,
Pour commencer, je voudrai te dire que quelque chose me fascine chez toi. C'est ton besoin permanent de te remettre en cause alors que tu tutoies déjà la perfection. Au contraire de tes amies, celles notamment qui bossent chez EA, tu n'hésites pas à prendre des risques pour casser notre routine parfois ronronnante. Modifier des traits de ton caractère pour t'adapter au mien relève d'une extraordinaire bonté. Proposer sans cesse de nouveaux challenges pour faire avancer notre couple, aussi. Encore aujourd'hui, tu as accepté de bouleverser ton style pour un habillage plus tendance. Fini le vintage, façon Jordan ou Dream Team, tu as allègrement pioché dans la collection signée LeBron James pour en sortir les plus belles pièces. De toute manière, avec tes goûts simples, tu as toujours su te contenter du meilleur. D'habitude, les questions d'apparence me laissent froid, inexpressif, mais te voir t'animer sur une playlist aussi éclectique, choisie par "The Chosen One" en personne (Daft Punk, Nas, Coldplay), ravit tous mes sens.
Dunk Next-Gen in your face
En cette année un peu spéciale, tu as encore franchi un cap sur l'échelle du sex-appeal grâce à la next-gen. J'en suis encore bouche bée. Quelle simulation sportive peut se targuer aujourd'hui d'afficher un photoréalisme aussi saisissant ? Tu peux remercier tes conseillers, ces Cristina Cordula en herbe, qui ont dû travailler comme des fous pour accentuer ton charme naturel. La preuve que tu en avais encore sous le pied, malgré tous tes titres de beauté. Ces doux dingues de Visual Concepts sont en effet allés jusqu'à retranscrire des effets visuels secondaires comme les reflets du jumbotron sur le sol ou les combinés des officiels de la table de marque pour plus d'authenticité. C'est dire le potentiel qui sommeillait en toi. Mais la première baffe concerne la modélisation faciale des joueurs et toutes les émotions qui transparaissent sur leurs visages de brutes. LeBron James, Kobe Bryant et Derrick Rose ne peuvent plus cacher le moindre point noir ou la plus vilaine cicatrice. On lit désormais leurs sentiments, leurs changements d'humeur à travers leurs mimiques ou leur body language. La marque des très grand(e)s et l'illustration de ton passage dans une autre catégorie.
Jamais une partie n'a été en effet aussi proche d'une retransmission télévisée. Avant-matches, incrustations vidéos, présentation des stats, interviews des joueurs avec l'introduction du "Real Voice", tout est réuni niveau habillage pour nous donner l'impression de tuer ses insomnies sur BeinSport. Il ne manque finalement que ce bon Jacques Monclar et ses punchlines de folie. Cette sensation d'excellence visuelle s'accompagne bien évidemment d'une animation des joueurs frisant le sublime. Là-encore, tu t'es subjugué pour m'offrir ton plus beau visage. Même après toutes ces années en ta compagnie, j'ai ressenti dès les premiers pas ce supplément de précision, d'intelligence, d'inertie dans les déplacements et le maniement de la gonfle. Jamais je ne t'aurai cru aussi exigeante ! Et puis avec toi on peut voyager easy. En première classe comme en road-trip improvisé, tu sais te plier à tous mes caprices. Pas totalement satisfait du mode "LeBron: Path to greatness" ? Tu l'as carrément éliminé de ta vie. En revanche, lorsque j'ai besoin de retrouver un certain confort, mon côté dandy des parquets, je peux aller faire un tour sur le mode "My GM", anciennement nommé "My Association", qui me donnera l'opportunité de gérer ma franchise de A à Z. Ou plutôt de A à W, parce que malgré plusieurs ajouts appréciables comme l'aspect marketing ou l'interactivité avec le propriétaire, il manque encore quelques éléments factuels pour en faire le Football Manager du ballon orange.
Besoin de se retrouver tous les deux pour évacuer le stress quotidien ? Le mode "My Career" peaufine sa formule pour donner une expérience enrichie et terriblement immersive. Comme si j'étais le seul à compter dans ta vie. Plaisir et sentiment de volupté. De mémoire, aucune simulation sportive n'est allée aussi loin en terme de mise en scène dans un mode solo pour vivre par procuration sa vie de rookie. Chaque temps fort est désormais appuyé par de jolies cut-scenes alors que nos décisions (négociations des contrats, entretiens avec les autres équipes) ont un réel impact sur notre avenir de futur All-Star. Enfin le mode "Park" permettra d'assouvir nos désirs sauvages avec la possibilité de faire évoluer notre avatar sur un playground et de se mesurer aux autres en 2v2, 3v3 ou 5v5. Une excellente idée dans les faits tant le pickup basketball a posé les bases de ce que représente ce sport aujourd'hui, mais qui ne trouve pas encore sa pleine mesure. La faute à des latences rédhibitoires pour un titre si pointilleux et à un système mal foutu pour rejoindre une partie. Voilà une bonne excuse pour te retrouver encore plus épanouie l'année prochaine.
L'as qui pique mon coeur
Et puis en 2013, je vais pouvoir t'aimer à l'international. C'est peut-être un détail pour certains, mais pour moi, fan de road-trips improvisés, pouvoir se déplacer dans quatorze villes européennes (Moscou, Berlin, Athènes, Istanbul), cela veut dire beaucoup. L'ambiance y est légèrement différente (pas suffisamment à mon goût), les codes aussi, mais ces séjours sur le Vieux Continent ont le mérite de nous évader, de nous couper du train-train quotidien. Tu as certes oublié la France dans ton guide du routard, mais un week-end à Nanterre ou Gravelines n'était de toute façon par marqué au feutre rouge sur ma "To do list". Je n'avais d'ailleurs rien inscrit sur ce cahier des doléances nous concernant. Et pourtant, tu as décidé de chambouler les manières de t'appréhender, de te "dompter". Pour plus de souplesse, moins d'embrouilles, m'as-tu dit. Je ne te cache pas que j'ai eu beaucoup de mal à m'y faire, je commençais même sérieusement à regretter l'ancienne version. Mais aujourd'hui je ressens tous les bénéfices de ce changement.
Désormais, avec un seul stick, on peut contrôler à la fois les dribbles, les tirs et les passes. Des mouvements rapides enclenchent des cross-over, une pression plus soutenue amorce un shoot alors qu'une pression de la gâchette avec rotation du stick permet de se transformer en Jason Williams, le magicien aux passes aveugles. Mais c'est au quotidien que je remarque tous les petits efforts qui ont adouci ton caractère, fluidifié notre relation et renforcé notre amour. Intelligente tu l'étais déjà, mais ta façon de répondre à mes moindres caprices, d'adapter les systèmes selon l'évolution de la partie, te rend terriblement sexy, spirituellement parlant. Le travail sur le positionnement dans l'espace, par exemple, se fait immédiatement ressentir avec des joueurs qui évitent les mêlées au beau milieu de la raquette. Les systèmes sont également plus faciles à appeler grâce à la touche "L1/LB". Du coup, ce sont toutes les phases défensives qui ont été affinées avec des contres plus réalistes et une emprise dans la zone plus crédible.
Chaque jour, je mesure la chance qui m'est offerte de cohabiter avec toi. Que pourrait-on en effet te reprocher visuellement ? Même mon ex, NBA Live - tu sais la fille la plus populaire du collège -, est partie hiberner au Canada, jalouse de ton succès. Et trois ans après, elle a honte de montrer le bout de son nez plastifié. Car à ta beauté naturelle se sont ajoutées des tonnes d'animations supplémentaires (émotions faciales, réactions du public et du banc, signatures moves), te donnant encore plus d'âme et d'authenticité. Comme quoi, avec du travail, de la remise en cause et de la passion, tu es encore capable de m'émerveiller.