Bonjour ami(e) lecteur(rice) et bienvenue sur Pandora ! Si vous avez joué à Borderlands premier du nom, prenez place à gauche, sinon à droite. Où que vous soyez installé vous trouverez un bâton de dynamite sous votre siège, ce qui devrait m'éviter d'avoir à écrire le test de Borderlands 2. C'est la méthode Jack Handsome, mon nouveau héros. Oh ? Il en reste un de vivant ? Bon...
Attention, j'annonce : jouer aux FPS sur PC, c'est quand même le pied. Vous pensez bien qu'après ma sortie contre le pad (dans le contexte d'un jeu de tir à la première personne), il fallait que je mette à jour le test de Borderlands 2 après avoir touché à la version clavier/souris sur PC. Eh ben fichtre, je n'en démordrais pas, c'est tellement plus rapide, précis et agréable... Ça me permet vraiment d'être réactif, non seulement en combat, mais aussi pour m'intéresser au décor. En quelques heures de jeux, j'avais découvert facilement, avec un champ de vision plus large, plein de détails qui m'avaient échappé durant de ma session sur console. Ou alors, ça m'aurait pris beaucoup plus de temps. Bref, question d'habitude.
Pas la trempette !
Techniquement parlant, la version PC offre bien des avantages, mais parfois cela se montre un peu gadget. Les effets spéciaux sont forcément plus fouillis, notamment si vous mettez à fond l'aspect Physix de Nvidia : ça vole dans tous les sens, ça particule à mort, ça fume... bref, ça rajoute un peu de vie dans les scènes de morts. En revanche, gros doute sur la gestion des liquides. L'effet de Slag (l'élément nouveau qui vous rend vulnérable) est beaucoup plus intéressant : sur console, on voit plus une espèce de fumée qui vous entoure, alors que sur PC, on a bien l'idée d'une mixture dégueu qui colle partout. En revanche, cette texture globesque se retrouve aussi sur des liquides normalement plus fluide, comme l'eau tout simplement. Ou encore le sang des monstres qui s'échappe en gros tas pas très convaincants.
Presbyte ou casse-c... ?
Finalement, ce que l'on apprécie le plus, c'est l'anti-aliasing sur les textures, qui supprime l'effet d'escalier. C'est toujours mieux, dans n'importe quel jeu, mais pour la direction artistique de Borderlands, cela s'avère presque vital, tous les graphismes possédant une bordure noire qui souffre énormément de l'aliasing sur console. En revanche, le fameux flou de chargement de textures est bel et bien présent aussi sur PC. Sur ma configuration, l'affinage est très rapide. Disons en 1 seconde, c'est fait... juste le temps de le remarquer quoi, ce qui est déjà trop pour moi. Surtout qu'on se reprend l'effet à chaque fois que le je dois charger une texture subitement, par exemple lorsqu'on ouvre un coffre, ou même lorsque l'on utilise un vendeur automatique. C'est plus qu'un poil ridicule... Il faut remercier l'Unreal Engine, apparemment, qui, on l'espère, se débarrassera de ce vilain défaut pour la prochaine version.
Une arche peut en cacher une autre
Reprenons le cours normal de ce test PC, dont vous avez du lire la versions console, et venons-en à Borderlands 2 en lui même, qui je le rappelle est un FPS RPG se déroulant sur une planète à l'ambiance très Mad Maxienne. Je crois que la vidéo proposée par 2K il y a peu présentera bien le style. L'intro du jeu résume un peu le premier Borderlands et ce qui s'est passé ensuite : l'ouverture de l'Arche n'a pas apporté grand-chose aux quatre chasseurs Roland, Mordecaï, Lilith et Brick, qui se sont éparpillés sur la planète, pendant que l'implacable Handsome Jack, a présent à la tête de la société de haute technologie Hyperion, domine les lieux par la force et la terreur. Son but ? Activer une nouvelle Arche plus puissante découverte récemment. Pour cela il lui faut de l'éridium, un minerai alien très convoité qui sert aussi de monnaie. Puisque, en tant que Chasseur de l'Arche, Jack essaye de vous tuer comme tous les autres dès que vous débarquez sur Pandora, vous avez de bonnes raisons de lui en vouloir. Mais très rapidement, la seule valable sera qu'il faut supprimer cette ordure de cet univers au plus vite.
Hara Kiri
Si au final, le scénario reste assez simple, le déroulement de l'action est bien plus dynamique et maîtrisé que dans le premier jeu, avec des rebondissements, des révélations, des larmes et du rire. Beaucoup de rires, car Borderlands 2 est très drôle. Tous les personnages sont tarés, les dialogues pêchus, les textes de quêtes fendards, et les missions en elles mêmes pas mal débiles. Attention cependant, c'est un humour noir, très noir. Très très noir. Handsome Jack, par exemple, est à mourir de rire, littéralement. Les mecs de Gearbox Software ont dû faire des réunions douloureuses pour pondre un tel personnage, où chacun devait balancer ce qu'il pouvait imaginer de plus horrible chez un être humain. Oui, le méchant de Borderlands 2 est le pire psychopathe que j'ai pu voir dans un jeu vidéo. Et le reste de la population est rarement très joyeuse non plus. Ici, les fillettes de 13 ans torturent et exécutent les gens, on se flingue pour un oui pour un non, il n'y aucune pitié et tuer n'est pas le passe-temps favori du seul Handsome Jack, loin de là. Du pur « bête et méchant », horriblement drôle, mais parfois terriblement sordide. Vous êtes prévenus.
Ne plus savoir où donner du coup de boule
Je vais passer au gameplay rapidement, parce que là j'ai super envie de vous spoiler plein de trucs, et ça serait pas sympa. Un FPS, vous savez que ce c'est, on vise en vue subjective, on tire. Bon. Les ennemis de Borderlands 2 sont assez variés et un peu plus intelligents que dans le 1. Ils bougent assez bien, selon leur rôle, qu'il vous foncent dessus ou qu'ils tentent de s'éloigner de vous et de se planquer. Surtout, Gearbox s'est amusé à vous placer dans des situations où plusieurs types de comportements vous harcelleront en même temps. Il sera donc nécessaire de jongler avec les quatre armes que vous portez (et même d'aller fouiller parfois votre inventaire), pour équiper celle dont vous avez besoin à un instant donné : shotgun au corps à corps ou contre les ennemis volants, SMG à moyenne distance quand le tir doit être précis, lance-missile si un groupe de monstre se dirige vers vous... Et tenez, un petit peu d'attaques en mêlée pour finir une cible sans prendre le temps de recharger, hop ! Vous apprendrez aussi les différents points de vulnérabilité des types d'adversaire rencontrés, pour infliger un maximum de critiques et vite réduire le nombres d'opposants. C'est vital, car même si on peut se planquer pour éviter les tirs ennemis, il reste ardu de garder son intégrité corporelle : ces saletés vous ont à l'usure.
Le choix des stats
Bien entendu, les chances de toucher et la force des armes dépendent aussi d'un paquet de statistiques qui vont conditionner votre façon de jouer. C'est là qu'est le côté RPG car la qualité et le niveau de l'équipement se montrent primordiaux. Il faudra sans cesse ramasser du nouveau butin (loot) pour gagner en puissance. Les armes sont plus variées qu'avant et vous verrez vite que certaines marques ne collent pas du tout à votre style. Par exemple, ceux dont les projectiles sont lents, ou ceux qui s'utilisent comme une grenade quand ils sont rechargés. Vous préférez quoi ? Un chargeur plus conséquent ? Au choix un tir plus rapide, ou plus puissant ? Un taux d'attaque élémentale plus élevé ? À ce propos, à l'électricité, la corrosion, le feu et l'explosion vient se rajouter l'élément Slag, qui rend les cibles (ou vous-même) plus vulnérables aux autres types de dégâts. N'allez pas croire que c'est gadget : c'est très efficace et parfois incontournable. Côté protection, on retrouve les boucliers qui sont à présent un peu plus variés aussi dans leurs effets secondaires. Quant à la barre de vie, vous verrez qu'il est bien moins aisé qu'auparavant de la garder pleine en permanence !
T'as pas cent balles ?
Tout cela nous mène à la fameuse difficulté du jeu, qui péchait dans le premier épisode. Gearbox a fait de gros efforts pour que le challenge soit présent tout au long de l'aventure. Les soins sont rares, les ennemis très nombreux et leurs résistances aux éléments se montrent vraiment significatives. Encore un mécanisme avec lequel il faudra jongler : si vous avez besoin de corrosion, mais que la seule arme dans votre inventaire qui possède cette qualité n'est pas du type dans lequel vous êtes spécialisé, eh bien... débrouillez-vous. Fini de défoncer tout le monde avec la même arme. De même, il n'est pas toujours évident de trouver des munitions. Une idée supplémentaire pour vous faire découvrir les joies de tout votre arsenal.
Ta vie contre la mienne
Certains combats sont donc très chauds et vous allez mourir souvent. Lorsque vous êtes à terre, vous pouvez tenter de tuer un ennemi pour obtenir un « second souffle » et revenir en jeu, mais il n'est pas rare que 1/ aucune cible ne soit en vue bien que vous puissiez maintenant vous déplacer lentement, 2/ vous soyez à court de munitions, 3/ l'ennemi se montre trop résistant, car vous ne pouvez pas viser précisément sa faiblesse. Cela dit, à part dans le cas des gros Boss qui regagnent toute leur vie si vous ratez le combat, ce n'est pas bien grave : un peu de thune perdue et vous réapparaissez non loin de là avec un commentaire sarcastique de la part d'Hyperion, la société qui gère le respawn. Un truc que je n'ai jamais bien compris dans le scénario d'ailleurs. Si Jack tient tant à vous tuer, pourquoi ne pas simplement annuler votre contrat New-U pour vous empêcher d'être reconstruit après la mort ? Enfin bon...
Et ce n'est pas du tout toxique !
À propos d'argent, les développeurs ont aussi réussi à faire un effort d'équilibrage de leur économie. Certaines munitions, comme je l'ai dit, sont rares (surtout les missiles), et les acheter dans les vendeurs automatiques du dealer d'armes Marcus s'avère ruineux ! Machines qui d'ailleurs sont peu fréquentes. L'argent ne coule donc pas à flot, et il se dépense vite : un gun de son niveau et de bonne qualité coûte très cher ! Encore plus rare : l'eridium. On en trouve un peu partout comme le reste (monstres, caches, coffres, récompenses de quêtes, etc), mais en petite quantité. Ce métal sert à acheter spécifiquement des améliorations d'inventaire : plus de place dans le sac ou à la banque, et plus de stock de munitions pour chaque type d'arme. Incontournable.
To rush or not to rush
L'un dans l'autre, je n'ai pas trouvé mon expérience trop facile, mais attention : j'ai parcouru la quête principale d'une traite, en zappant pas mal de missions secondaires (à mon grand dam). J'ai donc fini le jeu en étant niveau 31 sur 50 (ce qui correspond à un arbre de talent rempli jusqu'à atteindre la compétence ultime spécifique). C'est peut-être la meilleure chose à faire si vous voulez quelque chose d'équilibré. En attendant le niveau max pour progresser, vous risquez de vous retrouver dans la même situation que dans Borderlands 1. Peut-être ne pas faire toutes les missions avec un perso et les jouer avec un autre ? Peut-être les aborder en mode hardcore une fois la campagne finie ? À vous de voir... Si votre expérience sur Pandora semble trop aisée, allez un peu plus de l'avant, quitte à passer temporairement à côté de certaines choses, et ça ira mieux.
Un peu de tourisme
De cette manière, vous serez aussi plus libre de vos mouvements dans les zones débloquées, qui sont ma foi très grandes, belles et intéressantes à découvrir. Il faut dire qu'il y a pas mal de trucs cachés à trouver et j'ai hâte de retourner explorer à fond ce que Pandora peut nous offrir. N'oubliez pas de prendre un véhicule pour cela d'ailleurs. Le système est le même que pour le premier, donc j'ai beaucoup de mal à me faire à la conduite, car la voiture se dirige vers là où l'on regarde. À vrai dire, cela fonctionne bien pour les poursuites et les combats, mais pour effectuer un simple demi-tour, c'est un vrai casse-tête. Petit rayon de soleil tout de même, c'est un peu plus facile au clavier/souris sur PC qu'au pad. Mon seul regret à ce niveau-là, c'est que Borderlands 2 n'offre pas les véhicules volants que j'espérais. Peut-être pour le 3 ?
Quatre pour tous et tous pour euhh quatre
En coop', la recette est la même et c'est un peu dommage. Même si nous n'avons pas pu jouer énormément à plusieurs, il suffit de mater les arbres de talent de tous les personnages pour s'apercevoir que les compétences manquent cruellement de synergie. Oh, il y a de quoi briller en équipe : certains équipements favorisent d'ailleurs cela. Mais le jeu ne propose rien qu'on puisse faire spécifiquement à 2, 3, ou même 4. Ça aurait été très sympa, et on pouvait l'espérer pour ce Borderlands 2. Idem, faudra peut-être attendre le 3. Bien entendu, le coop reste très amusant, et il est fortement recommandé... avec une équipe de potes qui savent prendre leur temps et dialoguer. Si c'est pour se retrouver avec des types qui foncent toujours devant sans laisser les autres s'occuper de leur loot, ou sans les soigner lorsqu'ils sont tombés à terre, ce n'est pas la peine. Notez au passage que Gearbox a totalement zappé le multi compétitif, si ce n'est les duels pour le loot, ce qui m'en touche une avec une belle jambe.
J'entends des gens morts
À part les défauts de consoleux cités en introduction, il y a peu de choses à redire de la qualité technique de ce deuxième opus. Il faut, bien entendu, adhérer au style artistique, sinon on est mal. On remarquera deux choses : d'une part, la mise en scène manque encore de travail, à part une séquence vraiment « Holy S*** ». D'autre part, les animations hors combat sont foirées (lorsque l'on parle aux Personnages Non Joueurs, etc.). Ce qui n'améliore pas la mise en scène. En revanche, énorrrrme boulot audio sur les dialogues, les cris des bandits et autres exclamations. Entre les remarques des ennemis quand on tue un de leurs potes (« je peux avoir son lit maintenant ? »), leurs râles alors qu'ils sont presque morts, les vannes des chasseurs de l'arche... C'est fun, varié, utile, incroyablement riche ! Même les messages New U d'Hyperion à chaque fois qu'on est reconstruit, on ne s'en lasse pas. Seul souci : les dialogues importants ou intéressants parfois noyés dans le bruit de l'action.
Problème de mixage
En fait, c'est un défaut lié à l'excellente VO, si on est habitué à écouter de l'anglais, mais pas trop. En effet, on peut toujours lire les sous-titres, mais il n'est pas rare que ceux-ci s'affichent avec un problème de priorité. Ainsi, un message unique de Jack sur l'intercom sera couvert autant au niveau audio que textuel par autre chose de plus banal dont la source est plus proche. Très frustrant. Au pire, Gearbox aurait pu prévoir un log à réécouter (au calme) dans l'interface de quête. Sinon, pour plus de facilité (ou si vous n'avez pas le choix), vous pouvez toujours jouer en VF. Perso, je n'ai pas tenu longtemps. Pas qu'elle soit horrible, mais elle est juste normale. Les voix manquent terriblement de personnalité, ou ne collent pas bien, ou le texte perd de sa pêche, et parfois de son sens. Bref, c'est tellement mieux en VO. Surtout Jack...
Borderlands 2 s'avère donc une plongée salissante dans un univers hors normes et très intéressant. Probablement le post-apocalyptique le plus drôle et le plus sombre après Fallout, dont il est un peu le fils spirituel (avec Mad Max en maman). Côté FPS, il ne faut pas que les joueurs oublient l'importance des éléments RPG dans le gameplay, qui impactent directement sur le niveau de difficulté selon la manière dont on les gère (un inénarrable problème déjà évoqué dans un article de Gameblog). Au final, Borderlands 2 est assez bourrin comme son grand frère, mais offre plus de possibilités. L'action, qui parfois peut devenir très intense, vous accompagnera tout au long d'un scénar basique, mais bien ficelé. Tout cela avec une tonne de loot à collectionner ! Vous savez ce qu'il vous reste à faire : achetez vos billets pour Pandora, vous serez accueillis... chaleureusement. Signé Jack.