Pour le lancement de sa PS Vita, Sony a commandé un ptit jeu de guerre à l'un de ses spécialistes maison : Zipper Interactive. Les créateurs de SOCOM ont ainsi pondu ce petit Unit 13, qui se veut aussi complet... que classique. De quoi tout de même enquiller quelques bons headshots en attendant mieux ?
Unit 13 semble tout droit sorti d'une espèce de manuel intitulé "Comment faire un TPS guerrier en 10 leçons". Avec option "Terrorisme au Moyen-Orient". Cette impression nous envahit dès les premières secondes de la mission d'entraînement, pour ne plus jamais nous quitter ensuite. En d'autres termes : nous somme en face d'un jeu-cliché, sans réelle personnalité, qui use et abuse sans même se cacher de déjà-vus/ déjà-joués en pagaille, sans aller beaucoup plus loin. Il ne s'embarrasse pas non plus d'un scénario consistant et cohérent, mais se contente simplement d'enchaîner des missions aux objectifs attendus, sans liens compréhensibles entre-elles, et durant lesquelles nos charismatiques (hum) soldats de l'Unité 13 rendent service au monde libre, en récupérant des documents, en faisant sauter des objectifs stratégiques, en libérant des otages... tout cela en dézinguant des terroristes à la pelle avec un arsenal de fou, of course.
Eh ben ça promet
Vous allez me dire que ça commence mal, et vous n'avez pas tort. Mais au delà du facepalm qu'on se colle sur le front en profitant des premiers loading entre les missions, on découvre finalement quelques surprises... La réalisation est "propre", sans bavures, le gameplay est agréable, la jouabilité à deux sticks précise, bref : on y prend finalement une sorte de plaisir coupable. C'est loin d'être complètement bourrin, on meurt après une ou deux balles, les armes sont variées, il faut désamorcer des mines, shooter des caméras, le système de cover est efficace... Mis à part ce défaut de personnalité (ainsi qu'une IA un peu naze), tout semble être là pour faire kiffer les fans du genre.
Les missions sont de 4 types, avec d'abord "Action Directe" et "Furtivité", qui comme leurs noms l'indiquent nous permettent de profiter de deux approches différentes. Les missions "Assaut", elles, sont limitées en temps et doivent être bouclées avec efficacité et rapidité. Les missions "Elite", enfin, sont les passages les plus corsés, puisqu'il faut enchaîner les objectifs sans checkpoints, avec la régénération de la santé désactivée, et sur une durée allongée. Toutes ces missions peuvent être exécutées avec des soldats aux attributs différents (Commando, Espion, Tireur d'Elite, Artilleur...) qui montent en niveau pour débloquer armes et capacités spéciales. C'était aussi dans les "10 leçons du manuel".
La guerre sans fin
Unit 13 propose une base de 36 missions aux durées variables (disons de 5 à 20 minutes à chaque fois), qui peuvent être jouées une première fois avec les objectifs, ennemis et rondes prévues par le "scénario", puis une infinité d'autres fois en mode "Dynamique", c'est à dire avec objectifs et ennemis aléatoires. Pas con, même si les possibilités ne sont pas si variées. Le PSN est une fois de plus intégré à merveille, grâce à un système de bonus in-game (séries de morts furtives par exemple) qui augmentent le score et permettent de se classer dans des leaderboards mondiaux, de faire mieux que les copains de la liste d'amis, etc. En plus de ce score pur et dur pour le PSN, on récupère également une note de 1 à 5 étoiles après chaque mission, et ces étoiles peuvent être utilisées pour débloquer des missions spéciales, les "Cibles prioritaires", plus longue et encore plus difficiles. Enfin, histoire qu'on n'en redemande plus jamais, un "Défi quotidien" est également proposé, toutes les 24 heures, et ne vous laisse qu'un essai pour faire un bon score.
Deux soldats valent mieux qu'un
Le plus cool reste que chacune des 36 missions principales peuvent être jouées en coop', à deux, via une simple connexion internet (pas de mode ad-hoc, il faudra passer par le réseau et les parties privées). Ce mode fonctionne à merveille et apporte un vrai plus, d'autant que le "Party Chat" de la PS Vita (discussions privées entre potes, qui restent en tâche de fond quand on est sur un jeu) fonctionne vraiment à merveille.
J'ai plus faim
Malgré tous ces petits bonheurs simples et cette abondance de contenu, malgré la surprise initiale d'accrocher au gameplay d'un jeu de guerre sans âme, il faut admettre que l'optimisme retombe à nouveau passé le premier tiers du jeu. En tout, Unit 13 ne propose que 9 maps différentes seulement (pas hyper vastes qui plus est), ce qui est bien peu lorsqu'on doit se taper au minimum 36 missions (en réalité beaucoup plus si l'on veut scorer en mode normal, en aléatoire ou en Cible Prioritaire). D'autant que l'inventivité dont le jeu fait preuve quand il s'agit de faire varier les objectifs et les situations est... plus que limitée. Bref, on se lasse finalement très vite. Personnellement j'ai eu besoin de changer de jeu fréquemment pour me changer les idées ! Je tiens d'ailleurs à remercier Uncharted et WipEout pour leur aide précieuse durant ce test, qui m'a beaucoup certes bien moins déplu que je ne l'aurai cru, au final.