Oui, je rage, je peste et j'insulte devant mon écran mon équipe favorite qui se prend un but à la 92eme minute. Oui, je kiffe, j'exulte et je crie de joie quand Del Piero marque un triplé en finale de Ligue des Champions. Et pour finir oui, j'exulte, je crie, je kiffe, je rage et tout le baratin quand je suis devant Football Manager 2012.
A l'instar de l'inter saison où je scrute le marché des transferts attentivement et recrute dans ma tête mes joueurs rêvés (oui je suis guedin), où je rejoue chaque match de la saison dans mon esprit, où sur les forums, j'attends la sortie de chaque nouvel épisode de Football Manager. "Nouvel épisode ?" diront certains, en criant largement à l'arnaque d'un add-on annuel déguisé tel un père noël du BHV pour mieux nous bananer. Eh bien oui ! C'est bel et bien un nouvel épisode, je tiens à balayer vos doutes immédiatement ! Autre doute et autre balayage (oui j'ai un C.A.P technicien de surface) F.M. n'est pas changé fondamentalement. Quel en serait l'intérêt quand un jeu a un système rodé, apprécié et de qualité. Non, il est amélioré, une amélioration à une touche de balle j'ai envie de dire sans jeu de mots pourri (oui c'est pourri, c'est vrai).
F.M. 2012 se la joue discrète mais efficace : une sorte de Trezeguet que tu vois pas du match et qui à la 89e t'en claque un que t'as pas vu venir (normal tu l'a pas vu du match, eh ouais, faut suivre).
The Special One
Déjà F.M. y'a pas de mystère, c'est un jeu pour footeux (ou sado-maso) ; un jeu qui parle à ceux qui chaque week-end attendent le match, le derby, le classico qui les fera vibrer, genre Sochaux face àNancy. Un jeu exigeant pour les joueurs qui le sont tout autant. Mais bon si vous êtes perdus, pour résumer, Football Manager est une simulation d'entraîneur/Manager d'un club de Football...voilà, ça c'est fait. Depuis que F.M. est ce qui l'est, c'est-à-dire depuis 2005 puisqu'auparavant il était feu « L'Entraineur », F.M. règne en maître de la simulation,. Règne se faisant parfois au détriment des sujets voulant rejoindre l'expérience de simu ultime. Eh bien premier petit pont de la version 2012 : le didacticiel ! Oui, il y a bel et bien un didacticiel dans le nouveau F.M.... Là j'ai perdu les puristes qui ont lâché le test en gueulant que c'était "n'importe quoi". Rassurez-vous, cette nouveauté, qui aurait pu être une petite révolution, n'est autre qu'une Lucho Gonzalez. Trop superficiel, le didacticiel aura le mérite de faire croire au néophyte qu'il ne sera pas perdu face à cette foule de menus austères, froids, parfois même glaciaux telle une célébration de but de Thierry Henry.
Alors oui, les menus sont froids, même si un effort a été fait de ce côté, mais ils sont encore plus complets qu'auparavant, chose aussi dure à imaginer qu'un but d'Amauri. On frôle l'overdose et détrompez-vous, là c'est positif, car c'est évidemment ce que l'on demande ! Nous pouvons tout voir, tout gérer, de l'âge du joueur à sa nationalité en passant par son contrat et son salaire. On parle tout de même de 50 pays, d'une foule de ligues/divisions différentes, tout bonnement hallucinant même si je doute que vous jouerez Oissel ou Gravelines mais on s'en fout ! Ce n'est pas le faire qui est jouissif mais savoir que l'on peut.
Monsieur Plus
Plus de statistiques, de joueurs, de coke, de ligues c'est bien mais ce n'est pas tout.
Les améliorations jouent collectif et sont également du côté des conférences de presse, élément important de Football Manager 2012 qui était parfois géré un peu trop aléatoirement et bien c'est fini. On dispose désormais de quasiment tous les outils pour pouvoir répondre avec la verve d'un Eto'o, sauf que là malheureusement on pourra pas faire virer le journaliste à la fin.
L'interface des transferts a aussi été boosté tel un joueur espagnol après une rasade de la fameuse « potion magique » (blague de Yannick Noah pas de moi hein, allez vous plaindre à l'intéressé). Plus efficace, lisible, complète, oui j'ai l'impression de me répéter car fondamentalement encore une fois, F.M. enfonce le clou plutôt que d'en replanter un autre. Donc les transferts, l'aspect financier évidemment primordial (sauf pour Gignac que l'on pourra rémunérer en Big Mac) est super bien géré avec des graphiques et autres variables. On fait presque autant attention à ce budget virtuel qu'au nôtre pour le coup. Toujours rayon recrutement afin d'éviter les Apoula, Edel ou autres Dalmat, le rapport d'équipe met en lumière les 3 meilleurs joueurs à chaque poste avec conseils de recrutement à l'appui : efficace !
4-4-3D
Graphiquement on est habitué, Football Manager 2012 fait dans le minimaliste un peu comme Erding devant les buts. En même temps, c'est pas dans un jeu centré sur les menus que tu vas foutre du cel-shading de ouf ou de la 3D à tomber. Bah en fait en parlant de 3D, je me dis quand même que le rendu 3D des matchs est d'une rare mocheté et non, je ne citerai pas N'diefi, je laisse ça à d'autres. Moche c'est une chose, mais aussi peu réactif lors de la gestion en temps réel et ça, c'est un poil rageant ! L'avantage de ce graphisme light c'est qu'il faut pas une machine sortie de Skynet pour faire tourner la bête j'ai envie de dire. En effet, toutes les machines actuelles seront aptes au service assez aisément. En même temps, c'est pas en nous foutant des retransmissions de matchs à la Kick Off que nos bécanes vont ramer. Oui, c'est un peu mon carton Jaune à Sega et Sports Interactive, des graphismes de 94 c'est cool, le retro est à la mode mais quand même... Un petit effort c'est pas trop demandé à 45€ en moyenne par an.
F.M. 2012 se repose donc sur ses acquis, mais ils sont tellement solides qu'aucune déception n'en découle. On navigue en terrain connu mais aussi en terrain conquis. Les puristes kifferont et les rares curieux voulant se frotter au jeu se casseront sûrement les dents lors de leurs premières heures de jeu, mais il en vaut la chandelle (super jeu de mots pour les connaisseurs) et c'est le prix à payer pour devenir le nouveau Marcello Lippi.