Depuis plusieurs années (si ce n'est depuis toujours, en occultant le rigolo World Cup, le RPG Inazuma, et si j'en oublie vous me corrigerez), les jeux de football sur consoles portables sont à la peine. Ces plateformes font un peu office de deuxième division pour les simulations de ballon rond, les vrais champions étant sur consoles de salon. Si PES 3DS était pas mal, sans plus, ce FIFA 12 s'annonce-t-il "sous le meilleur des hospices" comme le dirait vaillamment Samir Nasri ?
La 3DS en ayant un peu plus dans le ventre que sa grande soeur DS, on pouvait imaginer la portable Nintendo bénéficier d'une adaptation des versions HD de FIFA 12, avec certes des graphismes et un moteur de jeu revus à la baisse, mais fidèle au coeur du jeu, à son gameplay. Maintenant, imaginez le PSG sans Nene, sans Gameiro, sans Pastore. Que reste-t-il alors à l'équipe de la capitale ? Erding ? Hoarau ? Soit pas grand chose, hein... Eh bien, cette version 3DS, c'est un peu la même chose. Bye bye moteur physique, bye bye précision du jeu et on dit même au revoir à certaines licences d'office. Dur.
Comme Paris sans le Qatar
Un FIFA avec des équipes de classe mondiale qui n'ont même pas le maillot qu'elles portent dans la réalité, c'est forcément un FIFA avec du plomb dans l'aile. Et en effet, vous le remarquerez rien qu'en choisissant le FC Barcelone dans ce FIFA 12, certains maillots sont fictifs. Alors après, il est possible de connecter sa console pour effectuer une mise à jour des équipements mais comme dirait mon boucher, "ça craint du boudin". Anecdotique, ce point le serait si l'on avait affaire à un gameplay inspiré, aussi agréable que sur nos télés plasma de bourgeois new age. Mou, limité à une mécanique qui se résume trop souvent à des phases de jeu ultra basiques du type "passe, passe, tir" (et souvent but), ce jeu peut divertir les moins exigeants, juste satisfaits de taper dans le cuir entre Madeleine et Opéra. Au passage, on oublierait presque la 3D et le tactile, deux capacités quand même très spécifiques de la 3DS. Graphiquement, le titre, sans être moche, n'est pas non plus joli. Et la 3D dans ce domaine, n'apporte il faut bien le dire, pas grand chose. Pas forcément une mauvaise idée, le fait de pouvoir tirer au but en définissant un point dans le but adverse et la puissance qu'on va y mettre, se révèle une manière assez peu viable de jouer sur le long terme. Mais comme il semblerait qu'on est là pour mettre des 10-0 à l'adversaire, comme au bon vieux temps, pourquoi pas... Là où on pestera, mais pour le coup, c'est vraiment inhérent à la machine, c'est sur la prise en main : ce stick 3DS est définitivement très désagréable et imprécis et ses gâchettes, trop petites. Celles de la DS Lite, plus grandes, étaient bien plus confortables pour ce genre de jeux. On finira en évoquant le mode futsal, qui s'il a le mérite d'exister, n'est pas d'un grand intérêt, ne proposant pas l'intensité et la folie qu'on attend de ce genre de foot vivace, sur des petits périmètres. Ah, et puis dernier point : y'a pas de jeu en ligne.
3D ou pas, ce nouveau FIFA 12 sur 3DS joue encore une division en-dessous par rapport aux versions sur console de salon. Ne bénéficiant d'aucune des innovations des versions HD, ce FIFA portable est même dépouillé de certaines caractéristiques indissociables de la licence EA Sports (maillots à jour, équipes nombreuses, ambiance sonore, en match soignée, etc.). Cependant, l'utilisation de l'écran tactile pour tirer au but, un jeu réduit au fondamentaux du foot (passe, tir) et un mode futsal qui permet de varier l'expérience, pourra peut-être amuser les plus jeunes. N'espérez par contre en aucun cas retrouver les mêmes sensations que sur vos consoles HD.