On avait pas revu le vaisseau Sulaco depuis Alien 3 et encore moins chargé de marines depuis Aliens, le retour. Il navigue de nouveau à travers le vide intersidéral dans Aliens : Infestation, un jeu Gearbox Software et WayForward, édité par SEGA, qui avec une personnalité bien rétro, s'inspire autant du film de James Cameron que de Metroid. En même temps, comme les aventures de Samus puisent aussi allègrement dans la saga Alien, on s'y retrouve... bref, les Xénomorphes n'attendent pas !
La dernière phrase de mon chapô et les trailers diffusés sur le net, pourraient vous laisser penser que dans Aliens : Infestation, vous aurez à vous défaire d'une tripotée d'aliens sur le petit écran de votre DS. Vous devez alors savoir d'emblée que Aliens : Infestation doit plus à un jeu d'aventure façon Metroid qu'à un shooter frénétique à la Contra ou qu'à un beat'em all comme l'était l'excellent Alien vs. Predator. Gearbox Software et WayForward ont soigné l'ambiance de leur titre, ainsi que sa réalisation, pour livrer un jeu qui rappelle à de nombreux égards certains titres 16 bits sur lesquels on a pu s'amuser, avec ses défauts et ses qualités.
"Il en a dans le bide ?" © Poufy
Dans Aliens : Infestation, vous incarnez un marine parmi une équipe de quatre, et vous devez explorer un vaisseau, un complexe, une planète, où les aliens ont pris leurs quartiers. La progression dans le titre est tout ce qu'il y a de plus classique : on doit récupérer des cartes magnétiques pour activer des ascenseurs, on attendra de posséder une lampe torche pour explorer certaines zones, on fera des allers-retours pour récupérer des explosifs et on glanera des munitions et de la vie au gré de notre exploration. Un déroulement assez redondant, qui s'il fera le plaisir de certains anciens, pourrait bien en lasser d'autres. Heureusement, l'ambiance assez fidèle à la saga Alien et l'animation soignée du personnage à l'écran, donne un cachet éminemment sympathique au titre. Le petit truc en plus, c'est que si notre équipe est composée de quatre marines au maximum en même temps, c'est en fait dans la peau de vingt personnages aux caractères bien différents, mais aux aptitudes malheureusement toutes identiques, que l'on remplira des objectifs dictés par notre supérieur au bout du fil. Les quatre marines représentent en fait le nombre de vies du joueur. Si vos quatre marines meurent, c'est le game over. Mais au cours de l'aventure, vous rencontrerez de nouveaux soldats, qui seront autant de nouvelles recrues pour remplacer ceux tombés au combat. Si le design (assuré par Chris Bachalo, qui a bossé sur Amazing Spider-man et Uncanny X-Men) et le charisme des personnages est sympathique, on regrette que le choix des persos n'impacte en rien la trame générale. Pas de quoi donc, relancer une partie une fois le titre fini. Celui-ci se termine d'ailleurs assez rapidement, en à peu près six heures de jeu. Du côté des doléances, on regrettera aussi le champ de vision et la portée de tir bien limitée de nos troufions mais on louera la présence d'une barre d'endurance qui rajoute un peu en challenge.
Avenant par son ambiance fidèle et soignée, ses animations et sa 2D réussies, Aliens : Infestation pêche par un manque de contenu flagrant et des mécaniques de jeu à la sauce Metroid, qui entraînent bien souvent une certaine lassitude, plus qu'un agréable sentiment de nostalgie. Surtout que les marines ont beau être nombreux, ils ne possèdent pas l'agilité d'une Samus, ni son champ de vision. Sympathique mais loin d'être indispensable, Aliens : Infestation aurait gagné à être plus long et plus généreux.