Sorti il y a un peu plus d'un an sur PC puis Xbox 360, Metro 2033 n'avait pas rencontré le grand public en dépit d'un franc succès d'estime acquis auprès des joueurs s'y étant essayé. Adapté du roman éponyme de Dmitri Gloukhovski publié en 2005 et développé par le studio 4A, Metro 2033 était une production 100% russe qui nous offrait la vision d'un univers post apocalyptique bien loin de Mad Max et des autres ambiance Cyber Punk à la Fallout. la semaine dernière à Londres, THQ présentait Metro : The Last Light, une suite directe au jeu, mais pas au roman.
C'était en 2033
Après le grand cataclysme qui a ravagé la surface de la planète, les humains se sont réfugiés dans les souterrains du métro où il se sont organisés en micro-sociétés établies et réparties selon leurs allégeances, croyances, modes de vie ou opinions politiques. Comme si cela ne suffisait pas à leur malheur, les survivants ont alors vu émerger de nombreuses créatures infernales dont les redoutables Sombres, issus d'un nouveau stade de l'évolution humaine, sous radiations. Décidés à exterminer l'espèce humaine, les Sombres ont commencé à envahir les souterrains, obligeant les humains à combattre sans répit pour leur survie, pour leur existence même. Cette trame et cette ambiance particulières donnaient corps à un FPS sombre, exigeant, très immersif et oppressant où l'aspect survie se traduisait par l'affluence d'ennemis et la rareté des munitions. Munitions qui servaient également de monnaie d'échange et obligeaient constamment le joueur à bien gérer ses ressources, à viser juste ou tenter une approche discrète au couteau, plus économique. Lorsqu'il était sollicité par des mendiants et autres personnes dans le besoin, le joueur devait également peser le poids de sa générosité, au risque de mettre sa vie en péril ou de changer le cours de l'histoire. Cette percée dans les ténèbres était ponctuée de courtes séquences en surface très tendues lors desquelles il fallait impérativement porter un masque à gaz, hors de prix et très fragile, et faire vite... Très vite.
Pour ne plus rater le Metro
Un scénario solide, une belle réalisation générale et mise en scène soignées qui n'avaient malheureusement pas permis au titre de s'imposer. De l'aveu même des développeurs, le système de tir de Métro 2033 était trop bancal pour satisfaire aux exigences de l'aventure et l'alternative furtive proposée ne fonctionnait que très rarement. De même, le jeu était trop court, l'approche trop succincte par rapport à la richesse de l'univers proposé. A tel point que certaines séquences devenaient frustrantes pour le joueur qui aurait voulu en voir ou en savoir plus. Les passages en extérieur, très appréciés, étaient aussi trop rares. Avec Metro : The Last Light, les développeurs de 4A ont décidé de revisiter le théâtre de la première aventure en l'embellissant plutôt que de faire progresser l'histoire en suivant les romans. La présentation à laquelle nous avons assisté s'adressait particulièrement à ceux qui connaissaient le premier épisode. La démonstration était essentiellement axée sur tout ce qui était "pareil, mais en mieux". L'objectif affiché était clairement de garder l'esprit de Metro 2033 et tous ses ingrédients, mais d'en corriger les défauts et d'étendre ses limites pour offrir au joueur une expérience plus confortable et vraiment mémorable. Cela se traduit par un système de tir plus pointu, des environnements plus vastes et plus riches, des armes plus accessibles sans trahir l'aspect "rare et cher", des séquences en extérieur plus fréquentes, une IA plus réaliste, des options furtives calibrées avec soin et une plus grande interaction avec les environnements.
En rénovation
A l'écran cela parait très prometteur, les graphismes sont magnifiques et l'on apprécie enfin de se glisser derrière un ennemi pour le supprimer en silence, sans que ça capote de façon incompréhensible. On nous assure même qu'il sera possible de traverser des niveaux entiers de cette façon... On aime aussi le souci du détail dont ont fait preuve les développeurs : dévisser une ampoule pour plonger une pièce dans le noir, détruire à l'arme automatique un abri de béton derrière lequel s'est réfugié un pauvre ennemi en sursis, ou simplement brûler une toile d'araignée au briquet, parce que ca fait plaisir ! Le jeu étant prévu pour la fin 2012, de nombreux choses ne sont pas encore réglées. Les développeurs ont confié avoir exploré plusieurs pistes mais ne pas encore avoir résolu le problème de l'affichage des informations à l'écran, comme les jauges de vie, les indicateurs de direction, les munitions, les objectifs. Comme on dit dans notre Jargon : Work in Progress ! Et d'ici la sortie, on peut encore s'attendre à de nombreux changements, voire bouleversements... Dont nous ne manquerons pas de vous tenir informés.
A l'issue de cette première présentation, on a vraiment le sentiment que ce Metro est celui de la seconde chance. Dans le fond, il reste très proche du premier, pour ne pas perdre les joueurs de la première heure, tout en leur proposant une vraie suite scénaristique. Dans la forme, il corrige ses défauts et arbore un système de jeu qui se voudrait capable de séduire ceux qui ne l'avaient pas été par le premier opus. On ne peux pas parler de remake, ni de version remasterisée puisque l'histoire progresse, mais l'on sent bien le désir de ne pas perdre les uns et de rallier les autres avant de faire réellement avancer l'ensemble et, pourquoi pas, faire de Metro l'une des grandes saga du jeu vidéo. Vu la passion qui les anime chez 4A, nous, on ne demande qu'à y croire !