Vous voyez le comportement de la jeune pré-ado typique au concert de Justin Bieber ? Eh bien j'étais pareil quand la preview de The Witcher 2 est arrivée dans mes mains. Plusieurs heures plus tard et après être passé par pas mal d'émotions différentes (parfois plus matures), il est l'heure de faire un premier point.
Ouhhh, ça fait longtemps que je n'avais pas vu une vraie version preview de chez preview. Avec un très gros morceau du jeu final en libre accès et tout plein de bugs et de problèmes en tout genre : des rigolos, des fatigants, des agaçants... Et certains points de sauvegarde mal placés : cinématique, long dialogue, cinématique, re-dialogue, cinématique, combat difficile sans sauvegarde juste avant, mort, retour à la case départ. Répétez dix fois. J'espère que ça va changer dans la version finale ! Attendez, vous allez tellement lire cette dernière phrase au cours de ces impressions, qu'il vaut mieux que je la remplace par un seul mot. Par exemple : "brique". C'est bien brique. Quand vous verrez "brique", ça voudra dire "j'espère que ça sera amélioré dans la version finale", OK ? C'est parti.
Matez-moi ces screens !
Tiens, j'ai envie de commencer par la technique. The Witcher 2, qu'est-ce que c'est beau ! Certes, ce n'est pas complet comme avec du Cry Engine, mais au niveau textures, c'est impeccable en "ultra". Et ça tourne très bien ! (sur mon PC de guerre, j'avoue). Le moteur de CD Projekt affiche aussi quelques effets franchement bluffants. Pour les animations, ça dépend : concernant le combat, c'est parfait, on retrouve le Sorceleur Geralt dans toute sa splendeur de danseuse étoile. En revanche, les personnages sont toujours aussi rigides en dialogues. Ils ont même l'air de fixer un point au dessus de la tête de leur interlocuteur, c'est assez étrange... Certains échanges sont un peu plus scénarisés et mis en scène, mais pour les dialogues de base, on regrette de ne pas avoir quelque chose de plus vivant. Je dirais bien brique, mais je n'y crois pas trop.
À l'entraînement !
Côté contrôles, il y a aussi des choses à dire. Déjà Geralt est assez nerveux ! C'est la première fois dans un jeu que j'utilise activement la touche qui sert à marcher au lieu de courir, pour calmer mon personnage : "tout doux Geralt, doucement, tourne toi, place toi devant ce coffre... bien !". Faut dire qu'en général, il est plutôt en train de gambader dans la nature pour tuer des monstres. Quand ils apparaissent, on sort l'épée et on passe en revue ses options. Les combats sont inspirés de Batman : Arkham Asylum : en dirigeant la souris, vous ciblez un des ennemis et Geralt l'attaque rapidement (clic gauche), en couvrant la distance au besoin, ou lourdement (clic droit). Vous pouvez ainsi frapper un adversaire, vous retourner et planter un autre, revenir sur un troisième, etc. Mais ce n'est pas facile. En effet, dans Batman, les ennemis ont tendance a vous entourer gentiment, ça rend le choix de la direction plus aisé. Avec The Witcher 2, on peut avoir trois mecs devant soi et beaucoup de mal à viser correctement celui que l'on veut. Il faudrait que CD Projekt améliore un peu son système, pour le rendre peut-être moins sensible ? En tout cas : brique. Cela dit, quand on arrive à enchaîner, Geralt nous offre un spectacle de passes d'armes dont on ne peut pas se lasser.
Les choix des armes.
Notons aussi qu'après avoir gagné quelques niveaux, Geralt peut débloquer des compétences indispensables, comme le fait de pouvoir parer des attaques venant de tout côté, ce qui facilite la vie. L'esquive et la parade sont des éléments très importants dans le combat. D'ailleurs la touche pour se protéger est à mon avis très mal située ("E") et dans cette preview, on ne pouvait pas modifier la configuration des contrôles. Brique et re-brique ! En plus de ses deux épées (l'acier pour les hommes, l'argent pour les monstres), le Sorceleur peut aussi utiliser ses pouvoirs : repousser, incendier, créer un champ de force ou un piège, etc. On cycle avec une touche et on incante avec une autre ; pas idéal, mais correct. De même, une touche sert à utiliser un objet pré-selectionné : Geralt peut poser un piège ou un appeau, lancer une dague ou une bombe... le temps ralentit pour pouvoir bien viser dans les deux derniers cas. Enfin, appuyer sur Alt permet de garder le ciblage sur un ennemi particulier, mais c'est vraiment pour le 1 contre 1, genre un gros boss. Tout cela demande un peu d'entraînement et d'habitude, mais on s'en sort.
Les fous, ils l'ont fait.
Passons à l'interface méga-brique. On nous avait prévenus qu'elle serait pensée pour les consoles avant tout, mais ce n'est pas une excuse. Bon, ce n'est pas une catastrophe non plus, c'est juste blindé de frustrations en tout genre sous un joli verni design. Les plus gros griefs vont au panneau d'alchimie, où l'on ne peut même pas filtrer potions et bombes. On ne comprend pas trop non plus combien d'ingrédients il reste, donc on fabrique des trucs au petit bonheur la chance. Autre exemple, dans l'interface d'achat/vente, on peut avoir de grosses listes de recettes d'artisanat à disposition, cependant rien n'indique si on en connaît déjà une ou pas. Pfff, prenez un peu exemple sur les MMO ! Et de manière générale, chaque panneau (inventaire compris), souffre de maladresses d'ergonomie que l'on surpasse au prix d'un certain agacement. Brique, please ?
Si vous avez manqué le début...
Bien, j'ai abordé quasiment tout ce qui fâchait le plus. Revenons un peu sur l'histoire et le background. Un peu, hein, parce que c'est corsé. La preview m'a permis de jouer le prologue et l'acte I (pas en entier, vu qu'un combat m'a bien gonflé). Je vais éviter de vous spoiler, à la demande de CD Projekt et parce que je ne le fais jamais. À la fin de The Witcher, le Roi Foltest échappait grâce au Sorceleur Geralt à une tentative d'assassinat. The Witcher 2 reprend directement à la suite de cet évènement et bien entendu tout se complique. Le nouveau scénario est très politique et on entre très rapidement au coeur de l'intrigue. Mais elle se mêle à l'histoire très personnelle de Geralt, qui retrouve d'ailleurs petit à petit sa mémoire (avec des flash-back en artworks animés très sanglants) ! Les références à la Chasse Sauvage, assez secondaires dans The Witcher, commencent ici à prendre toute leur ampleur. Si vous n'avez pas joué au premier opus, je ne peux que vous conseiller de vous dépêcher, c'est quand même largement mieux d'avoir tout suivi. En plus, on peut importer sa sauvegarde !
Faites-vous plaisir avant tout
Dans sa quête de vérité, Geralt sera accompagné par les grandes figures habituelles de l'univers imaginé par l'écrivain Sapkowski : le barde Dandelion (désolé de toujours mélanger VO et VF, mais je ne connais pas tous les noms localisés), la sorcière Triss, et le nain Zoltan. De nombreux autres personnages font leur apparition et c'est fou comme chacun d'entre eux possède une complexité et une profondeur vraiment immersives. Qu'ils soient humains ou non-humains, ils agissent souvent par intérêt, parfois par honneur ou même selon une morale, mais quoiqu'il en soit il y a toujours une raison, une explication à leurs actes... Les décisions que devra prendre Geralt (enfin, vous...), et qui impliquent tous ces gens, deviennent alors très difficiles. Seul bémol, vraiment tout petit, et peut être ne concernant que l'acte 1 : on retombe dans les thèmes des confrontations entre les humains et les autres races, du racisme et de l'oppression. Je n'ai rien contre, au contraire, mais quand on a joué au premier The Witcher, ça fait un peu rabâchage...
Good Ol' Witcher
Pour ce qui est de l'aventure elle-même, eh bien on nage en plein dans le style The Witcher. Une fois le prologue passé, qui est assez dirigiste, le premier acte s'ouvre sur la prison comme on l'a vu dans de nombreuses vidéos. Après s'être échappé, Geralt atterrit à Flostam, trou perdu dans une forêt, près d'une rivière mal famée. Il y retrouvera par hasard ses compagnons, ainsi que l'habituelle taverne, une horde de prostituées, un panneau d'affichage pour les quêtes et plein de petits boulots annexes. À vous de décider comment le Witcher les réglera. Petite nouveauté, il peut utiliser ses pouvoirs pendant les dialogues pour influencer façon Jedi Mind Trick. Il peut aussi intimider façon mon poing dans ta gueule. Et même en dehors de la mission principale, les choix "importants" de dialogue laissent toujours présager qu'il y aura des répercussions, tôt ou tard, à chacune de ses décisions. Ou c'est moi qui suis parano ? On jugera plus avant de la non-linéarité promise, et qui se dessine déjà au travers de ce premier contact, une fois qu'on aura pu se plonger corps et âme dans une version définitive...
Il y aurait encore des tonnes de trucs à rajouter (lisez les légendes des images pour plus de détails), mais je crois que je vais me garder quelques éléments pour le test final tout de même. D'une part parce que sinon, le texte fera trois lignes si je ne répète pas tout. Et surtout au vu du nombre de petites briques que j'ai encore dans mon sac. À quoi bon les déballer ? Si ça se trouve, elles ont déjà été corrigées par CD Projekt. Il faut dire qu'un sacré peaufinage est de mise, tout de même. Ce qui ne m'a pas empêché d'être complètement absorbé par le début des nouvelles aventures de Geralt. Tout en restant très proche de ce qu'a été The Witcher, mise à jour technique mise à part, ça s'annonce juste grandiose. The Witcher 2, le 17 mai sur PC, ça fait longtemps que c'est noté de mon côté, en tout cas.