Allez, une petite confidence pour commencer. J'ai fait la moue à l'annonce d'Assassin's Creed Brotherhood : quoi ? Encore Ezio ? Pas Assassin 3 ? Est-ce qu'on ne tire pas un peu sur la corde de le licence ? Puis il y a eu les premières présentations, les idées de gameplay, les parties en réseau sur la beta, et aujourd'hui, quelques heures de jeu, manette en mains, sur une préversion. Et mon sentiment premier s'est évanoui pour céder la place à une impatience grandissante.
Beaucoup de joueurs d'Assassin's Creed l'apprécient surtout pour ce qui constitue le corps du jeu, c'est à dire les phases dans l'Animus et la peau des assassins Altair et Ezio. Mais il ne faut pas pour autant passer à côté du cœur de la mythologie et surtout du véritable moteur de la saga et de son récit : la métahistoire dont le véritable premier rôle est Desmond. Brotherhood s'ouvre sur la scène finale d'Assassin's Creed II, et poursuit très exactement à partir du moment où le précédent s'était arrêté. Beaucoup de questions ont émergé, même si cette métahistoire commence à s'éclaircir, et ne serait-ce que pour mieux appréhender la suite et la valeur du fragment d'Eden au sein de ce récit, Brotherhood paraît être indispensable pour tout fan. Bien entendu, je ne sais pas encore jusqu'où il emmènera cette histoire, mais de ce que j'en ai joué et des promesses des développeurs, il laissera une place plus importante qu'Assassin's Creed II ne l'avait fait à Desmond et aux scènes dans le présent à l'extérieur de l'Animus. On jouera d'ailleurs Desmond de nos jours, et il a lui aussi gagné en talents. Et tant mieux.
Les templiers aux fesses
À la fin d'Assassin's Creed II, même si Ezio est parvenu à découvrir certaines choses et à se venger des templiers, la guerre est loin d'être finie. Et elle se poursuit donc dans Brotherhood à Rome, devenue un bastion tombé sous le joug des Borgia, en l'an 1500. Si on sait déjà qu'Ezio voyagera ailleurs, l'essentiel de l'aventure se déroulera dans les murs de Rome, ville 3 fois plus vaste dans le jeu que ne l'était Florence dans ACII. Beaucoup de mécaniques introduites avec la ville familiale de Monteriggioni se sont étoffées et concernent à présent Rome : il s'agira en effet de détruire les tours des Borgia dans la ville puis de reconquérir ses douze "arrondissements" en restaurant plusieurs édifices. Aqueducs créant de nouvelles voies pour circuler discrètement en hauteur, tunnels permettant de voyager rapidement d'un bout à l'autre de la ville, banques utiles pour gérer son patrimoine, QG de factions (toujours trois, mercenaires, voleurs et courtisanes), ou encore étables et autres lieux d'intérêt. Et, désormais, à chaque Tour détruite, Ezio ouvrira des possibilités de recruter de nouveaux alliés, qui deviendront sous son autorité des assassins qu'il faudra envoyer en mission et entraîner afin de renforcer la puissance de la secte dont le joueur sera désormais le dirigeant.
Maître assassin
Le Ezio adolescent des débuts d'ACII n'est plus. Après les événements que l'on connaît, le jeune Auditore est devenu un maître assassin redoutable, et dès le début de Brotherhood, le gameplay s'en fait l'écho. Ezio conserve ses capacités, et il en aura de nouvelles à acquérir (moyennant finances, Leonardo continuera de lui fournir d'intéressants gadgets), et ses opposants se sont fait plus dangereux. Ils peuvent désormais attaquer à plusieurs, parer plus facilement ses coups pour certains, et lui-même hérite de nouveaux mouvements tels que le coup de pied pour déstabiliser la garde de l'adversaire, la capacité de se battre à cheval, et en ville, ou encore de jumeler l'utilisation de deux armes, par exemple dague et pistolet de manche. L'arbalète tant attendue débarque, aux côtés de bien d'autres petites nouveautés liées au combat, qui s'est fait plus fluide, plus nerveux, plus intense. Mais il y a du neuf aussi dans bien d'autres domaines, à commencer par les missions. D'ailleurs, il sera possible de se choisir des contraintes optionnelles pour compliquer la tâche et obtenir d'autres récompenses, et se lancer également dans un nouveau mode d'Entraînement Virtuel similaire aux VR Missions de Metal Gear Solid, pour y réussir des défis particuliers de combat, exploration, discrétion, etc.
Plus riche que jamais ?
Entouré des personnages de Leonardo, Machiavel, Copernic ou encore du souvenir de Cristina, Ezio pourra entreprendre diverses suites de missions. Certaines seront même assez originales à l'image de ce passage en Tank, une des 4 machines de guerre de Leonardo, ou de celles de Cristina qui feront revivre à Ezio son amour de jeunesse, lorsqu'il se remémorera avec nostalgie ces passages de son adolescence. Du côté économie, on pourra trouver une large quantité de denrées à utiliser, et collectionner comme précédemment les glyphes cachés sur les monuments de la ville pour débloquer, cette fois, quelque chose d'impactant pour le gameplay lui-même (une fois qu'ils seront tous trouvés et résolus). De nouveaux puzzles font d'ailleurs leur apparition pour varier les plaisirs de ces moments très particuliers du jeu, et que personnellement, j'adore. Enfin, pour revenir et conclure sur la grosse fonctionnalité de cette épisode, les pigeonniers serviront à faire évoluer les assassins recrutés, en les envoyant en mission et en dépensant les XP qu'ils y auront gagné. Ezio gagnera ainsi la possibilité de les appeler en renfort à n'importe quel moment, au moyen du BAM, le Brotherhood Assist Move, à déclencher d'une pression sur la gâchette gauche, et qui se recharge au fur et à mesure du temps. Bien sûr, plus on a recruté d'assassins, plus on peut en appeler en renfort.
Notre premier contact manette en mains avec Brotherhood laisse donc présager d'une évolution dans la continuité qui fait plaisir à jouer. La narration s'encombre aussi un peu moins de cinématiques (et ces dernières sont nettement plus propres) et semble développer un peu une approche plus "in-game", pour qu'elles soient moins systématiques. Tout ce qui a plu dans le second est de retour sous une forme ou une autre, souvent amélioré. Il y a même des choses du premier qui réapparaissent, comme la foule alliée retenant d'éventuels poursuivants. Promettant une quinzaine d'heures de jeu en solo, Brotherhood semble donc avoir fait ses devoirs. Amélioré visuellement, et à de nombreux autres niveaux, l'aventure qu'il promet a toutes les chances de satisfaire les fans. En tout cas, moi je l'attend avec enthousiasme !