C'est la mode en ce moment ! Non pas des jeux qui proposent un héros accompagné d'une I.A (quoi que ?) mais plutôt celle des hommes au service des femmes. Regardez simplement autour de vous, vous verrez qu'une véritable conspiration est à l'œuvre, dont nous, les hommes, sommes les victimes consentantes... Mais jamais je n'aurais cru que Monkey, le héros de Enslaved : Odyssey to the West se ferait avoir lui aussi, comme tous les autres... Car en effet, au début du jeu, il n'est pas de ces esclaves qui se laissent mener à la baguette par tous les yeux doux qu'il croise, aussi séduisants soient-ils ! Non, c'est un homme, un vrai et c'est lui qui décide ! Mais vous allez voir que la fameuse machination féministe le rattrape bien vite...
Monkey se bat seul pour survivre dans un monde post-apocalyptique se déroulant 150 ans après notre ère. Notre société a été ravagée par la guerre, la famine et les maladies. Bref, c'est la fin du monde tel qu'on le connait, comme dirait Trazom. Mais au beau milieu de ce chaos général, certains humains tentent de subsister face à tous ces maux et surtout, face aux machines, jadis créées pour la guerre, qui aujourd'hui chassent les derniers survivants pour en faire des esclaves et les emmener dans de gigantesques vaisseaux qui disparaissent dans le ciel...
Femme au volant...
Monkey vit en solitaire dans des immeubles délabrés de New York et s'avère agile, rapide, puissant et intelligent (un peu...). Mais malgré sa vigilance, il finit par se faire capturer par les robots et finit emprisonné dans un des vaisseaux partant vers l'ouest. Pour le maitriser, les terribles machines lui ont collé un bandeau de contrôle sur le front, histoire d'en faire un doux agneau. Et c'est étrangement à ce moment là que Trip, une demoiselle aux charmes indéniables, entre en scène. Comme par hasard, lorsque notre champion est au plus bas, pour mieux en profiter ! Elle parvient à se libérer de sa cellule grâce à ses talents d'informaticienne. En s'enfuyant, elle libère, accidentellement (ha la cruche !), les autres prisonniers. Mais seule, elle ne survivra pas et profite de ses connaissances techniques pour pirater la couronne de Monkey. Afin de le libérer totalement ? Non, pas du tout ! Afin d'en faire son esclave ! Vous voyez ce que je veux dire maintenant en parlant de conspiration ? Grâce à ses gros muscles, ses talents de grimpeur et son endurance hors du commun, Monkey est un allié de poids pour elle. On aurait pu croire qu'elle appréciait le garçon, mais en fait, non ! Elles ont toujours un truc derrière la tête, croyez moi ! Nous sommes cernés, je ne suis pas fou ! Mais revenons à notre mouton...
Mère Nature, encore une femme !
Vous l'avez sans doute remarqué dans les vidéos, Enslaved : Odyssey to the West propose des décors à mi-chemin entre Mad Max et une nature florissante, comme à l'aube de l'humanité. Adam et Eve, vous voyez le genre ? Et qui c'est qui n'a pas pu s'empêcher de faire du shopping sur le pommier, je vous le demande ? Bref, toujours est-il que ce mariage entre société moderne à l'abandon et reconquête de ces territoires par Dame Nature donnent un cachet vraiment très particulier au jeu de Namco Bandai Games. Pour ma part, je trouve les décors bien trop chargés en couleurs et en contrastes alors que certains de mes collègues apprécient la diversité des lieux et leur look qui retranscrit parfaitement l'idée de renaissance de la planète. C'est sur ces chemins idylliques que notre couple (oui, parce qu'en plus Monkey va sûrement se faire avoir jusqu'au bout le bougre !) tente de tracer son chemin pour échapper aux monstres robotiques, tous plus retors les uns que les autres.
Un couple équilibré ? Mon oeil !
Vous l'aurez compris, Monkey, l'homme fort dont vous avez le contrôle, a le rôle protecteur (égalité des sexes, mon c... !) alors que Trip, elle, se la coulera douce pendant que notre champion suera à grosses gouttes. Elle ne va pas prendre le risque de se casser un ongle non plus, hein ? Ainsi, le gros bras utilise un bâton extensible et modifiable aux diverses capacités (tirs, combos en tous genres etc.) pour rosser ses ennemis. Outre des enchaînements spectaculaires, notre singe peut éclater les boucliers des robots et les achever à coups de canon laser grâce à son bâton. Mais il utilise aussi une sorte de skate et des bombes spéciales à l'aide d'un autre personnage qui se joindra à notre couple (ben tiens, voilà le divin enfant !), plus tard dans l'aventure. Des combats variés donc, et simples à jouer, au rendu visuel très dynamique, et qui s'agencent parfaitement avec différentes phases de gameplay : plate-forme, exploration, infiltration. Bref, la variété est au rendez-vous dans Enslaved ! De son côté, Trip, la délicate I.A féminine qui vous accompagne, doit constamment être aidée, soulevée, transportée, rassurée et écoutée, puisqu'elle passe son temps à raconter sa vie ou à donner des ordres (vous savez de quoi je parle, là !). En plus, elle tente systématiquement de s'illustrer en utilisant des appareils bizarres pour explorer les lieux et indiquer le danger, immobiliser les robots grâce à son IEM, déjouer certains systèmes de sécurité, déclencher des mécanismes, attirer les ennemis pour faire diversion. Heureusement, on peut parfois la calmer en lui donnant certaines directives par l'intermédiaire d'un menu contextuel fort efficace...
Symbiose parfaite ? C'est ça, ouais !
Inutile d'en rajouter, les femmes me rendent maboule il s'agit ici de complémentarité, tout comme dans Majin and the Forsaken Kingdom ou Knights Contract. Et même si ce couple est mal barré, je reconnais que la sauce prend. On se laisse happer par cette interprétation à la fois libre, fraîche et charmante du Voyage en Occident. D'autant que le sentiment d'être en permanence traqué est parfaitement retranscrit et que la symbiose entre les deux héros est excellente. Trip réagit rapidement, s'avère efficace et les phases d'exploration et de combat avec Monkey m'ont carrément séduit par leur rythme effréné, auquel suit souvent le calme plat d'une ville désertée invitant le retour de la nature. Un contraste de couleurs, de décors, de rythme et de sexes, avec lequel les développeurs jouent constamment pour offrir une ambiance toute particulière qui séduira sans mal nos âmes de poètes (oui, parce que nous les hommes, nous sommes de grands romantiques !)
Bon, allez, j'arrête de faire mon sexiste de base même si le contexte s'y prête bien... Enslaved : Odyssey to the West a vraiment de beaux atouts. Un couple qui vous rappellera votre première rencontre avec votre petite amie, une complémentarité bien pensée (grâce notamment a une I.A qui répond plutôt bien), de la variété dans l'action et l'exploration, un univers de fin du monde grandiose et extrêmement bien mis en scène par des cinématiques bien calibrées. Enfin, l'ambiance est réellement réussie avec des décors originaux qui s'avèrent peut-être, néanmoins, trop chargés en terme de détails et de couleurs criardes au bout de quelques heures de jeu. Alors, si on oublie ces choix esthétiques parfois douteux, le voyage de Trip et Monkey semble avoir de quoi rassasier les fans d'exploration originale, d'action variée, d'amour en devenir et d'eau fraîche. L'aventure développée par Ninja Theory (à qui l'on doit aussi le pas si mauvais Heavenly Sword) semble bien engagée, et débutera sur PlayStation 3 et Xbox 360 à partir du 8 octobre 2010.
NB : Toute ressemblance avec des personnages ayant réellement existé dans la réalité serait purement fortuite.... Et toute mauvaise foi et misogynie constatées dans ce texte sont absolument avérées ! ;)