En proposant un FPS, post-apocalyptique, à tendance "plein la gueule" scripté, Homefront part avec un handicap certain : une concurrence féroce. Pourtant, la vedette du stand THQ a de quoi tirer son épingle du jeu, ne serait-ce qu'en termes d'ambiance et de scénario...
Ceux qui nous suivent activement le savent, Homefront nous avait fait forte impression à l'E3 2009. Naturellement de retour cette année, il faisait aussi l'objet d'une des plus importantes campagnes de communication de l'E3 avec nombreux affichages et campagnes marketing virales. Mais c'est bien entendu sa présentation qui nous intéresse ici.
Post-apocalyptique crédible
Scénarisé, excusez du peu, par un certain John Milius (Apocalypse Now, Conan le Barbare), Homefront, de tous les jeux jouant la carte du post-apocalyptique, semble de loin le plus abouti et le plus mature dans cette thématique en termes d'univers. Après un bouleversement géopolitique rapide mais d'envergure qui a vu la Corée du Nord s'emparer de l'Asie, puis envahir les Etats-Unis et précipiter ainsi les américains dans une situation qui n'est pas sans rappeler celle de la série TV Jericho, les civils tentent d'établir de nouveaux campements et de survivre, tout en résistant à l'oppresseur Coréen. La première partie de la démo à laquelle nous avons assisté était peu ou prou la même que l'an passé, en plus abouti. Un campement absolument magnifique visuellement, dans lequel la vie était omniprésente. Enfants jouant sur de vieux tourniquets et toboggans décrépits, jouets dans les rues et les potagers de fortune, femmes et hommes vaquant à leurs tâches pour maintenir leur communauté à flot... l'ambiance s'en dégageant était particulièrement crédible et réussie. La seconde partie, quant à elle, s'est avéré nettement plus classique...
Du shoot "à drama"
Homefront fait usage d'un "Drama Engine" maison ; un moteur spécifique visant à centrer tous les gros scripts d'action sur le joueur, de manière à ce qu'il ne passe jamais à côté de ces moments épiques qui sont aujourd'hui la norme dans tous les shooters survoltés. Un hélicoptère qui s'écrase, une tour de garde s'effondre, et tutti quanti : tout est réglé le plus possible pour avoir lieu lorsque le joueur est présent et/ou orienté pour le voir. Mais à l'arrivée, il faut se rendre à l'évidence. Même si cette mission accompagnée d'autres civils lancés dans une guérilla pour leur survie tentait de maintenir l'ambiance, notamment avec d'autres personnages craquant dans le feu de l'action car ce ne sont pas des soldats entraînés, il était difficile de distinguer une différence notable d'avec tous les autres shooters à grand spectacle qui peuplaient les allées de l'E3 2010, tant les ressorts explosifs restent les mêmes... Ils n'en restent pas moins efficaces, et au beau milieu du snipe, des explosions, des rafales incessantes de cette seconde partie action de la présentation, n'oublions pas de mentionner l'utilisation du Goliath, sorte de mini-tank automatisé contrôlé à distance, et capable de faire des ravages dans le camp adverse.
Vous l'aurez compris, Homefront ne nous en aura pas encore montré assez pour maintenir un enthousiasme aussi élevé que lors de sa découverte il y a un an. Pour autant, on peut compter sur les développeurs de Kaos Studio pour incarner un shooter qui devrait au moins avoir le mérite de présenter un univers crédible, et de l'action pétaradante. Côté réalisation, il est aussi à niveau, avec des doublages convaincants et certains décors magnifiques... et s'il proposera bien du multijoueurs également, les développeurs n'ont encore rien révélé à ce sujet. On attendra donc de l'avoir en mains pour s'en faire une idée plus précise, d'ici à sa sortie sur PlayStation 3, Xbox 360 et PC au printemps 2011.