Lassés des FPS classiques, les petits gars de chez People Can Fly ont décidé de prendre la tendance du moment, la guerre contemporaine, à contre-pied. En effet, Bulletstorm, un titre judicieusement choisi, joue la carte de la surenchère et s'adresse manifestement aux joueurs en mal de sensations fortes. Pour cela, il propose une pluie d'innovations dont le seul but est d'offrir le jeu de tir en vue subjective le plus fun qui soit. Explications...
Drayson Hunt, le robuste héros de Bulletstorm est un ancien garant de la paix intergalactique. Néanmoins, il entame une reconversion musclée et devient une sorte de pirate qui s'en prend désormais à l'ordre établi. Ces actions le mèneront jusqu'à une planète oubliée sur laquelle se trouve un port spacial, Elysium. C'est dans ce lieu, envahi par des plantes carnivores géantes et plus ou moins controlé par des pirates de passage, que notre champion du tir aux pigeons et son gang entament leur périple.
Un jeu couillu !
Inutile de chercher la subtilité, Bulletstorm est avant tout un défouloir à l'ambiance chargée. Si le joueur n'incarne qu'un seul personnage, celui-ci est entouré de malfrats aux répliques cinglantes et bourrées d'un humour souvent très noir. On retrouve cette atmosphère légère dans les lieux traversés avec un design très comic book à l'américaine et des décors riches en détails rigolos. Mais Bulletstorm ne sort pas uniquement des clous dans sa forme, volontairement amusante, mais plutôt grâce à une jouabilité atypique qui laisse la part belle à la créativité. Amis artistes de la gâchette, vous n'allez pas être déçus !
Tir aux pigeons
Contrairement aux héros habituels de FPS, Drayson Hunt joue du pied et du lasso avec talent. Comprenez par là qu'il est capable de ramener ses ennemis jusqu'à lui avec son fouet électromagnétique pour leur filer un bon coup de pied dans le derrière. Ceci afin des les envoyer valser dans les airs et finalement les faire exploser en plein vol par la suite. Pour résumer, plus vous combinez ces actions pour réaliser des tirs "skillés", plus vous serez récompensés en expérience. Celle-ci permet d'ailleurs de débloquer de nombreux pouvoirs et autres améliorations spéciales, parmi lesquels la possibilité de projeter plusieurs ennemis dans les airs en claquant son fouet au sol. Comme lorsque vous utilisez votre coup de pied vengeur, le temps se ralentit alors pour vous laisser quelques secondes de plus afin de tirer vos adversaires volants comme des pigeons voyageurs. Autant dire que toutes ces actions enchaînées garantissent un résultat absolument spectaculaire à l'écran !
Deux shoots coupent faim
Toujours dans l'optique de se différencier des autres jeux du genre, People Can Fly offre dans Bulletstorm une interaction poussée avec les environnements. De manière à récolter plus de points en "dézinguant" du méchant, toujours avec créativité je le le rappelle, Drayson est, par exemple, capable de ramener certaines caisses vers lui pour les projeter vers l'avant et tirer dedans pour enflammer certaines zones. Il en sera de même avec plusieurs types de plantes explosives. L'occasion de balancer tout résistant dedans pour récolter, encore et toujours, plus de points. Mais la flore carnivore du port spatial apprécie aussi de manger à sa faim et rien ne vous empêche de conclure une séquence de shoots en jetant vos cibles, criblées de balles, dans les bouches voraces des plantes qui jonchent les ruelles.
Bien entendu, on peut aussi tuer avec talent sans pour autant faire dans la surenchère. Les dégâts localisés offrent d'ailleurs de belles possibilités. Un tir bien placé dans le bas ventre sera aussi l'occasion de récolter bien plus de points qu'un bon vieux headshot des familles. Pour accomplir sa besogne, Drayson profite évidemment d'un arsenal de choix. On notera au passage une nouvelle arme unique, et inédite dans le genre, un lance-grenade assez particulier : ce dernier projette deux grenades reliées par une corde qui permet d'immobiliser, jusqu'à l'explosion, certains pirates trop entreprenants. Un outil de taille lorsqu'il s'agit de gérer plusieurs adversaires. C'est d'autant plus vrai que le joueur pourra aller jusqu'à placer ses grenades sur un assaillant, attirer les autres jusqu'à celui-ci, projeter tout ce beau monde dans les airs et réaliser des tirs de précision pour terminer l'ensemble dans un feu d'artifice ensanglanté. Une classe "célesto-cosmique" qui sera récompensée d'un kill "afterburner" (tuer par le feu) rapportant, évidemment, encore plus d'expérience.
A la fois original dans son univers unique et intéressant grâce à ses armes de choix, son coup de pied, le lasso, et même une glissade servant à renverser les plus hostiles, Bulletstorm est bien parti pour révolutionner, à sa manière, la tendance des FPS un peu trop classiques à laquelle nous avons eu droit ces dernières années. Si tout cela reste à confirmer manette en main, nos premières impressions sur ce titre efficace et jouissif sont plus que positives. Vivement l'E3 pour en apprendre encore un peu plus, et peut-être même, y jouer !