C'est le 23 février dernier qu'EA Los Angeles, en la personne de son directeur créatif Richard Farrelly, avait fait le déplacement pour nous présenter Medal of Honor. Tenus au secrets depuis, nous pouvons à présent dévoiler les images, et nos premières impressions sur ce titre décidément très proche de Modern Warfare, et destiné à offrir à la fameuse série le reboot que Call of Duty a vécu en 2007.
Le clash entre Activision et Infinity Ward, les créateurs de la série Call of Duty et en particulier des volets Modern Warfare, est peut-être un signe des temps. Un signe que quelqu'un ferait bien de se lancer dans l'arène pour prendre la relève ? C'est en tout cas ce que font bon nombre de studios en se lançant dans la réalisation de FPS contemporains très similaires à la série blockbuster. Medal of Honor, de ce qu'on en a vu, est indéniablement de ceux-là ; y compris en termes de réalisation visuelle, sonore et technique.
We are Tier One
Il y a deux millions de personnes dans l'armée américaine. 50 000 d'entre eux font partie des SpecOps et autres troupes spéciales. Environ 200 sont considérés comme étant "Tier One".
C'est ainsi que Richard Farrelly ouvre cette toute première présentation : en d'autres termes, ce fameux "Tier One" n'est autre que le top niveau des troupes de choc. Infiltrateurs, snipers, soldats et officiers d'élite, ces anonymes, recrutés uniquement sur "invitation", sont au cœur du projet. L'équipe de EA Los Angeles est en contact direct avec certains de ces agents, explique Richard. C'est d'ailleurs par l'intermédiaire d'un membre de l'équipe de développement que tout a commencé. Tout en insistant bien sur l'importance capitale du secret protégeant leur idendité, ces soldats très spéciaux apportent tout au long du développement une expertise rare sur la réalité de ces opérations d'élite - un réalisme, explique Farrelly, qui reste le principal argument de Medal of Honor.
Infiltrés
C'est pourquoi, à l'écran, la démo à laquelle nous assistons montre des soldats "grimés" en locaux, et non équipés à l'américaine. C'est une unité de Navy SEALs qui infiltre un sommet montagneux de la Vallée de Shahikot, en Afghanistan. Le joueur assume le rôle de "Rabbit", et progresse avec d'autres membres de son unité : "Preacher", "Voodoo", "Mother". Ils communiquent tous en permanence, presque sans interruption, par radio, discrètement, froidement, et progressent avec une précision chirurgicale. Surpris par derrière, un soldat ennemi se fait étouffer discrètement, dans la maigre luminosité ambiante - c'est l'aube ou le crépuscule. Le petit groupe parvient, à plat ventre, à un premier campement, et déclenche une action coordonnée qui n'est pas sans rappeler les "percées" au C4 de MW2, là encore en éliminant simultanément toutes les cibles regroupées autour d'un petit feu de camp. L'ascension reprend, jusqu'à un sommet où un bombardement nocturne éclate soudainement. Il est temps de s'occuper de la DCA ennemie pour faciliter le boulot des bombardiers, en la pointant au laser pour l'artillerie.
Multi-rôles
La formule reprend décidément beaucoup aux titres d'Infinity Ward. Courts passages de courte-échelle en vue subjective, alternance des rôles incarnés entre les US Rangers et les agents Tier One, scènes en véhicules (à la fois sur rails et à la direction, nous promet-on), etc. La musique, très réussie, ponctue par toutes petites touches l'ensemble, et la réalisation visuelle, l'animation, la qualité technique globale ne semblent rien avoir à envier au modèle. Néanmoins, c'est bien un feeling légèrement plus réaliste qui se dégage de ce premier contact. D'ailleurs, Farrelly se veut rassurant à cet égard pour ceux qui trouvent peut-être que Modern Warfare ou d'autres en font trop :
Cinématique, certes, mais peut-être pas aussi "extravagantes" que certaines dans autres jeux. Nous essayons de maintenir l'ensemble focalisé sur l'histoire de l'agent Tier One.
Vous l'aurez compris, ce premier contact n'a fait que nous conforter dans l'idée que Medal Honor est tout à fait dans le goût de Modern Warfare. Plus réaliste, peut-être, mais il faudra que nous passions en tout cas plus de temps avec pour mesurer cet aspect non seulement dans le gameplay mais aussi dans l'histoire et les détails. Par ailleurs, Medal of Honor disposera également d'un mode multijoueurs, développé en revanche séparément par DICE (Battlefield : Bad Company 2). Quoiqu'il arrive, même si Medal of Honor ne devait être qu'un "clone" de MW2... s'il est réussi et cela semble bien parti pour, pourquoi s'en plaindre ? Nous aurons bien l'occasion d'en dévoiler plus d'ici à sa sortie, prévue sur PC, PS3 et Xbox 360 cet automne.