N'ayant pu goûter aux joies du premier Bad Company (le titre n'est pas sorti sur PC), et ayant toujours un peu de mal à digérer la déception que fut pour moi Modern Warfare 2, j'étais très impatient de pouvoir me faire la main sur ce BC2. Précisons d'entrée de jeu que ce premier contact a eu lieu sur la bêta en cours, limitée à un seul mode de jeu ("Rush") et une map' unique ("Port Valdez"). Pas de quoi en tirer des conclusions définitives mais assez pour sentir si le nouveau bébé de DICE a du potentiel.
Déjà, ce qu'on va faire, c'est essayer de ne pas se mettre à dos les hordes de disciples d'autres FPS du genre en évitant les comparaisons périlleuses. Même si on sent clairement qu'EA cherche à venir grignoter un peu de terrain au couple Activision / Infinity Ward, leurs progénitures n'ont finalement pas la même ambition, au moins en termes de gameplay.
Dans BC2, ce qui frappe en premier lieu, c'est à quel point l'accent est mis sur le teamplay. À moins d'un hasard monstrueux, inutile d'espérer remporter la partie si vos coéquipiers se la jouent FFA (Free For All). Certes, ça ne les empêchera pas de faire du kill et de rouler des mécaniques en société en relatant les improbables headshots qu'ils ont réussi à placer.
Mais comme me le soufflait (avec une redoutable simplicité) un ami dans une discussion sur le jeu, " c'est naze de pas gagner ". Et c'est inévitablement ce qui vous arrivera si chacun joue dans son coin sans se préoccuper des autres.
Ensemble, tout est possible
Pour encourager ce jeu en équipe, DICE a déployé les grands moyens. Quatre classes plutôt bien balancées (assault, engineer, medic et recon), un système de spoting qui permet en pressant une touche d'indiquer rapidement un objectif à ses coéquipiers et une incitation permanente à filer des coups de pogne à ses potes grâce à des récompenses qui viennent grossir le score.
L'autre gros sentiment qui ressort de cette bêta, c'est la tension permanente sur le champ de bataille. Les parties sont d'une grande nervosité : le fait qu'il n'existe pas de position prone (couchée, donc) ou que les environnements soient joyeusement destructibles imposent d'être sans arrêt sur le qui-vive, ne laissant quasiment aucune chance aux campeurs ou autres pleutres qui se planquent en attendant que le reste de l'équipe fasse tout le boulot. J'ai les noms.
Il faut bouger, souvent, vite et surtout, en essayant de coordonner au mieux les offensives, sous peine de se prendre une grosse baffe en retour. La ligne de front se déplace sans arrêt et cela donne des parties au feeling réaliste, souvent épiques, ou en tous cas très dynamiques. Sentiment renforcé par un moteur graphique qui, s'il n'atteint pas des canons de beauté, rend l'univers cohérent et immersif, à tel point qu'on en sort souvent avec le cœur qui bat la chamade.
Le petit bémol qui va bien
Tout n'est pas parfait non plus, loin s'en faut. L'interface est encore perfectible et le server browser mériterait un peu plus d'attention, mais bon, ça reste une bêta, il ne faut pas non plus leur demander la lune. On aurait aimé par contre pouvoir tester d'autres maps, voire d'autres modes de jeu, le Rush étant tout de même relativement classique et simpliste. Sans oublier la campagne solo, qu'on nous promet bien évidemment exceptionnelle et scénarisée comme toute bonne machine hollywoodienne qui se respecte. Mais bon, s'ils nous avaient promis le contraire, j'aurais eu du mal à cacher ma surprise.
Prometteur, Bad Company 2 l'est sans conteste. Nerveux, dynamique, plutôt bien équilibré pour une bêta, le titre fait la part belle au jeu en équipe et requiert du coup une coordination permanente entre les différents joueurs. Tout est fait pour inciter les équipes à s'en mettre plein les pattes et le dynamisme qui s'en dégage est grisant. On attendra le test complet pour se faire une idée définitive, mais clairement, le potentiel est là et les attentes sont désormais en proportion.