Après avoir été par deux fois invités à voir des démos "hands off" de Red Dead Redemption, en Angleterre puis en France, nous avons enfin pu mettre les mains sur le jeu lors d'une dernière présentation officielle à Paris, tout récemment. L'occasion d'en découvrir un peu plus et de jauger nous-mêmes la jouabilité d'un titre qui s'est propulsé rapidement parmi les plus attendus de la rédaction...
Comme lors des dernières présentations, on nous a brièvement parlé au préalable du passé quelque peu trouble de John Marston, l'ex hors-la-loi repenti qu'on nous propose d'incarner dans RDR. Même si nous n'avons pas pu voir la séquence d'intro du jeu, racontant justement ses anciens exploits, on nous en a toutefois touché quelques mots... On sait donc désormais que John et sa clique semaient la terreur dans l'Ouest américain, pillant banques et diligences, entre autres exactions que la Loi réprouve. Pourtant, un jour, le braquage d'une banque tourne au vinaigre. Chacun des membres du groupe est alors forcé de suivre son propre chemin, pour brouiller les pistes et se mettre au vert quelques temps... Pour mettre la main sur eux, l'armée décide alors de prendre en otage la famille de Marston, le but étant de le faire collaborer pour qu'il dénonce ses anciens compagnons. La manœuvre semble porter ses fruits, puisque Marston leur court après pour les livrer à la Justice. La vie de sa famille en dépend...
Façon Niko Bellic
Inutile de revenir sur les qualités intrinsèques du titre, dont nous avions déjà préalablement parlé : un monde ouvert à la GTA, baigné dans l'univers impitoyable du Western, à l'aube du XXème siècle... Cette première prise en mains "in vivo" nous a donc permis de nous faire une idée du gameplay de Red Dead Redemption, sur trois missions précises et durant un malheureusement trop court laps de temps, le tout sur Xbox 360. Trois missions durant lesquelles différentes tâches peuvent être accomplies, montrant par là la grande diversité qu'offre le titre de Rockstar. La première vous met face à l'Armée US, et vous prenez part à la bataille du côté des Rebelles (notez que selon vos choix initiaux, le camp peut changer à ce stade de l'aventure). S'ensuit une fusillade mémorable, avec tout l'arsenal dont vous disposez alors. Fusil de "snipe", revolver de base, "Dead Eye" pour le tir multiple au ralenti, main sur le chien, dynamites, et j'en passe. Une chose frappe évidemment, comme vous aviez déjà pu le voir il y a peu avec la nouvelle vidéo du titre : le système de couverture, qui fait furieusement penser à celui de GTA IV. John Marston joue les Niko Bellic, en se réfugiant après une courte course derrière un rocher, un pan de mur, ou encore un cactus...
Quid de la maniabilité ?
Pas forcément très aisé à prendre en mains au départ, j'avoue m'être embrouillé plusieurs fois (sans doute pressé par le temps), mais le résultat reste vraiment excellent et l'immersion totale. Les commandes sont assez classiques, et le jeu vous demandera d'ailleurs de vous familiariser avec assez rapidement. On vise et on tire avec les gâchettes, on monte à cheval avec "Y", on recharge avec "X", on court avec "A" (on maintient pour suivre un cavalier), la pression sur le stick droit permet de déclencher le Dead Eye, celle du stick gauche de se baisser et de se relever, mais on peut aussi zoomer, se planquer... La croix directionnelle servant quant à elle à changer d'arme façon barillet, ou encore de siffler son cheval. Bref, une base qui ne déroutera pas les amateurs de GTA IV.
Cow-boy attitude
Bien sûr, le héros aura ici ses propres gimmicks, entre sa démarche de cow-boy vraiment prononcée, son "verbe" caractéristique soutenu par une excellente V.O., sa manière de monter à cheval (ce dernier peut avancer au pas, trotter ou galoper)... tout y est. Jusque dans la manière, façon Lucky Luke, d'appeler son fidèle destrier en le sifflant. Il suffit (sur la manette Xbox 360) d'appuyer sur le "haut" de la croix de direction pour qu'il vienne à vous. Certes, il n'y a rien d'ultra original ici, mais cela peut s'avérer essentiel, voire crucial, dans les nombreuses échauffourées. Fort heureusement, John dispose de plusieurs armes et atouts à faire valoir lors des combats. Arme de poing, fusil de snipe (enfin, un genre en tout cas), bâtons de dynamites, ralentissement de l'action (Dead Eye) et j'en passe. Notre homme peut en effet faire pas mal de choses... Et même tirer dans les jambes des ennemis, pour ensuite les ligoter au lasso. C'est d'ailleurs ce que nous avons vu dans la seconde mission proposée lors de la présentation...
D'un "L" qui veut dire Lasso
Après avoir pu admirer un joli coucher de soleil, au sommet d'une colline, et parcouru pas mal de kilomètres à cheval (il est possible de suivre un comparse en "pilotage automatique" pour ne pas fatiguer le cheval), arrive donc la seconde mission à laquelle nous avons eu droit. Dans la ville où l'on se trouve alors, un Shérif (ou quelqu'un d'autre si vous avez décidé d'être un hors-la-loi) vous demande de l'aider à capturer un certain Bill, qui retient une femme en otage, plus loin dans les collines. Après être arrivé sur place, les collègues de Bill vous reçoivent à leur façon, les armes à la main. Il s'agit là de faire preuve de dextérité pour tous les éliminer, et enfin pouvoir vous approcher de la maison où est retranché le gangster. Là, votre choix est simple : attendre qu'il sorte et soit lui coller une bastos entre les deux yeux (généralement, c'est radical), soit tirer dans les jambes et l'attraper ensuite au lasso. Attention, il faut aller vite pour cette seconde opération. Grâce à une technique d'animations procédurales, le réalisme est évidemment de mise. Les ennemis tombent de manière bien plus réaliste, qu'ils se trouvent sur le perron d'une maison, sur des escaliers, ou bien sur un cheval au galop. Inutile d'ailleurs de revenir sur les animations des chevaux, en tout point extraordinaires, même s'ils se dirigent de manière un peu moins "souple" que ce à quoi je m'attendais. Sûrement là encore un manque de temps pour s'y faire.
Mine de rien... ça décoiffe !
Enfin, la troisième mission nous a mené tout droit dans... une mine ! Histoire de goûter un peu à tous les gameplays du jeu (disons, une partie), les gars de Rockstar nous ont conviés en effet à une descente aux enfers, teintée d'humour. Tout commence avec le tuyau que vous donne un Irlandais... totalement bourré. Il vous signale qu'une Gatling se trouve au fin fond d'une mine. Arrivé sur place, c'est le feu d'artifice, dans tous les sens du terme, la mine en question étant mieux gardée que Fort Knox. Qu'à cela ne tienne, on va s'amuser un peu. Tir sur les lampes à pétrole pour brûler vifs les ennemis, ou encore sur les barils de poudre sur lesquels il ne vaut mieux pas s'adosser, Dead Eye à volonté pour faire mouche avec précision, approche furtive derrière les poutres de soutien... La map est d'ailleurs là pour vous éviter de vous perdre. Bon, c'est plutôt linéaire, ce serait difficile autrement dans une telle situation. Une fois installée la Gatling dans le chariot de la mine, à vous d'avancer plus ou moins vite avec ce nouveau moyen de locomotion, pour finir avec un gigantesque et mémorable bouquet final !
Les présentations du jeu étant toujours trop courtes à notre goût, il est bien entendu encore trop tôt pour jauger avec justesse la valeur de Red Dead Redemption. Et notamment l'I.A. des ennemis sur laquelle j'émets encore quelques réserves. Néanmoins, il ne fait quasiment aucun doute que le titre de Rockstar tiendra une place à part dans votre ludothèque. Sublime, immersif, énorme tant dans les quatre zones ouvertes du jeu que dans son gameplay, le tout baigné dans un monde cohérent, vivant et diablement jouissif, avec une histoire qui sent bon le souffre... tous les ingrédients semblent réunis pour faire de RDR un must have dès le 30 avril prochain sur PS3 et 360 !