Dévoilé l'année dernière à l'occasion de la GamesCom, puis présent lors du TGS 2009, Nier Gestalt (une version un peu différente de Nier Replicant au niveau histoire et design, qui sera, lui, plus adapté au Japon et exclusif à la PlayStation 3) n'a pas particulièrement enthousiasmé jusqu'à présent. Nous avons pu cependant le voir de bien plus près à l'occasion d'une présentation chez Square Enix, entre quatre yeux... De quoi s'y intéresser de plus près ?
Tout d'abord, précisons que Nier Gestalt n'est pas un beat'em all à la manière de la déferlante 2010 (de Darksiders à Bayonetta, en passant par God of War III - des registres différents mais beaucoup d'action à eux tous). Plus porté sur le RPG, les aventures de ce père qui tente de sauver sa fille d'une maladie mystérieuse en combattant les "Shades" ne semblent pas manquer de profondeur, bien au contraire. Son univers et sa mythologie, bien qu'encore mystérieux, promettent en effet bon nombre de quêtes, d'objets, d'expérience et de ressources à collecter pour progresser.
Dans un futur très lointain...
Nier, le père, et Yonah, la fille, vivent dans un univers original. Héros atypique, Nier se présente à nous en 2049, au chevet de Yonah, dans un environnement urbain qui rappelle encore notre monde - version post-apocalyptique délabrée, envahie de monstres sans visage, les Shades. À côté, un curieux grimoire lui parle d'une voix sarcastique. Nier semble vouloir refuser les pouvoirs que l'artefact lui offre, mais très rapidement il devra se rendre à l'évidence : sans l'aide de ce Grimoire Weiss, il ne risque pas de sauver Yonah. Il s'en empare donc, alors que les Shades l'entourent et ne lui laissent pas le choix. Il va falloir combattre - et pour le joueur, profiter de cette phase d'action pour un premier tutorial dévoilant les pouvoirs variés que lui octroie le Grimoire Weiss. Gigantesque main de ténèbres infernales pour frapper les ennemis, lances d'ombres, pieux diaboliques sortant de terre : ça rappelle quelque peu les capacités d'une certaine Bayonetta. On joue un peu avec tout ça, apprenant que chaque pouvoir peut être chargé pour être plus puissant ou toucher plus d'ennemis. Les plus gros d'entre eux, une fois diminués, devront être achevés en brisant des sceaux en forme d'horloge qui apparaîtront un court instant sur leurs points faibles. Une fois la scène finie, et après un rapide dialogue avec Yonah, nous nous retrouvons 1312 ans plus tard, dans la chambre d'une chaumière...
Tout sur le scénario ?
Vous l'aurez compris : le monde, l'histoire et ses bizarreries accrochent assez facilement le joueur. D'où vient Grimoire Weiss ? Est-il vraiment une entité consciente ? Qui détient le Grimoire Noire qu'évoquent certains personnages ? Y a-t-il d'autres Grimoires ? Quelle est cette maladie étrange qu'a contracté Yonah ? Comment ont-ils pu vivre plus d'un millénaire et que s'est-il passé pendant tout ce temps ? Autant de questions auxquelles nous ne pourrons répondre ici. Mais 1312 ans plus tard, en sortant de cette chaumière (tous les intérieurs sont représentés sur un plan 2D, délicieusement rétro), le monde a bien changé. Finis les grands buildings ravagés : on est en rase campagne, dans un village luttant pour survivre face aux Shades et aux rigueurs de ce monde, qui semble être retourné à l'âge féodal. On parle à quelques personnages et on s'aperçoit très vite de la dimension RPG : argent, quêtes, facultatives ou non, système économique, améliorations des armes (par l'intermédiaire de mots de pouvoir à collecter et à inscrire dans le grimoir, pour s'octroyer différents bonus ou pouvoirs)... la formule paraît d'ores et déjà assez riche. Et ça tombe bien, car visuellement, malheureusement, on est bien loin des standards actuels. Pour l'instant en tout cas.
Plus RPG qu'action ?
Heureusement, le visuel ne fait pas tout et, quoiqu'il arrive, il reste à Nier Gestalt encore pas mal de temps pour s'améliorer de ce point de vue. Pour autant, en termes de taille des environnements, mais surtout des Boss, on ne sera pas en reste... j'en veux pour preuve le gigantesque monstre affronté à la fin de cette petite heure de présentation, qui s'attaque en compagnie d'autres Shades au village. Affrontement par étape à la volonté épique, il montre à la fois le désir des développeurs de Cavia de reprendre certains codes des Beat'em All actuels, mais aussi d'autres nettement plus rétro, comme la marée de boulettes rouges balancées sur notre héros, comme s'il était catapulté dans un Shoot'em Up Bullet Hell pur jus. Mais aussi, bien entendu, d'autres éléments RPG à la japonaise, comme la présence d'un (plusieurs ?) autre(s) personnage(s) pouvant accompagner Nier - en l'occurence, nous avons pu faire connaissance avec la dénommée Kainé, dont les talents émérites au combat semblent inversement proportionnels à la quantité de vêtements couvrant ses charmes. Ou encore les dialogues écrits, les menus et l'interface, tout le tremblement. Bref, si le doute nous habite quant à la réalisation visuelle, l'intérêt, lui, semble avoir été soigné, avec des mécaniques variées et profondes qui séduiront probablement les amateurs de formules un tantinet oldschool.
Prévu sur Xbox 360 et PlayStation 3 pour cette année, a priori après le printemps, Nier Gestalt nous aura en tout cas bien plus intéressé à l'issue de cette présentation que lors de ses précédentes apparitions ! Malheureusement, le calendrier bourré à craquer de blockbusters prévus pour 2010 risque de lui porter ombrage. Il pourrait pourtant bien se révéler tout à fait passionnant à jouer, avec son univers et son scénario apparemment soignés, mais aussi ses mécaniques variées mêlant beat'em all et RPG pur jus... À suivre !