Franchement, comme beaucoup, je m'attendais à être déçu par Avatar, et même s'il n'a rien de très original, l'expertise de conteur d'histoires de Cameron et les mécaniques parfaitement huilées de sa narration, doublées d'une réalisation dantesque, sont parvenus à me décrocher la mâchoire.
En tout cas, le film est un succès un peu partout, mais ça n'a pas manqué : le personnage de Grace, campé par Sigourney Weaver, fait l'objet de vives critiques aux États-Unis par les lobbys anti-tabac. Pour ceux qui n'auraient pas encore vu le film, Grace n'a de cesse de demander des cigarettes dès qu'elle sort de la capsule qui lui permet de s'incarner dans son corps d'Avatar. Simple détail donnant du corps au caractère de son personnage, une scientifique obsédée par Pandora, ses espèces, et bien entendu ses natifs, les Na'vi. Mais Cameron a du s'en expliquer dans le New York Times, arguant que le personnage n'a jamais été pensé comme un modèle pour les jeunes. Mais pas seulement, et là, c'est la surprise : il s'agirait au passage d'une critique dirigée vers les joueurs :
Nous cherchions à montrer que Grace se fiche de son corps d'humaine, le seul qui l'intéresse est le corps de son Avatar. [Son attitude] est un commentaire critique envers les gens de notre monde réel qui vivent trop dans la peau de leurs avatars ; c'est à dire en ligne et dans les jeux vidéo.
Ça n'empêche pas le personnage de Grace Augustine d'être un esprit brillant, ceci dit. Quoiqu'il arrive, Cameron exprime là une sorte de mise en garde à laquelle je ne me serais pas attendu de sa part... et qui s'exprime d'une manière un tantinet curieuse, mais bon. Il y a des excès en tout.