Les Schtroumpfs
Genre :
Plate-forme militante
Editeur : Infogrames
Année de sortie : 1994
Support : Super Nintendo, Megadrive et Game Boy
Les Schtroumpfs est l'un des premiers et derniers softs politisés dont la fonction première était d'initier, voir gangrener les plus jeunes aux préceptes idéologiques du Communisme. Cinq ans après la chute du mur de Berlin, ce jeu fut la seule réponse désespérée des cocos pour faire basculer encore une petite poignées d'enfants dans le camps des rouges. Les Schtroumpfs sont des créatures à la teinte de peau bleuâtre vivant en communauté dans un village composé de champignons de Paris, sans signes distinctifs, poussant les théories d'uniformisation du prolétariat de Mao à l'extrême. Pour vous dire, lorsqu'un Schtroumpf venait au monde, il subissait tout de suite quelques heures plus tard une intervention de chirurgie esthétique pour avoir la même tronche que son voisin. Seules deux exceptions étaient autorisées dans la cité : Le grand Schtroumpf, qui est le leader du mouvement politique. Affublé d'un costume rouge ostentant la couleur du parti comme un étendard, sa barbe grisonnante rendait ouvertement hommage à Karl Marx. Il y a également la Schtroumpfette, la seule femelle du lot que l'on reconnaît à sa robe et sa crinière dorée. D'ailleurs, c'est elle qui se fera enlever par le très anxiogène Gargamel, son père originel et un personnage hautement Rocardien symbolisant dans toute cette allégorie foireuse, le matérialisme de gauche néo-libéral s'éloignant du Communisme vers la fin des années 70.
Pour bien faire comprendre à nos chères petite têtes blondes la conception d'une société sans classes sociales ni État, fondée sur la mise en commun des moyens de production, le joueur incarnera tour à tour chaque habitant du village possédant ses propres fonctions dans la société pour aller délivrer la Schtroumpfette. Ainsi, par ce processus vidéoludique, Infogrames déconstruit le Crypto-Communisme pour mieux l'expliquer aux masses dans le but de gratter encore quelques voies électorales dans un monde où le pigeon se fait plus rare. Bien évidement, la fin du jeu positiviste ira dans le sens de la radicalisation du mouvement de dictature du prolétariat, qui, je vous le rappelle, est la phase transitoire de la société appelée à remplacer tous les régimes capitalistes et oligarchiques. Bref, Les Schtroumpfs est outil ludique exégète très puissant utilisé à Science Po pour enseigner la notion d'internationalisme aux nuls, et qui aura le mérite plusieurs années plus tard d'inspirer James Cameron pour la création de son blockbuster cinématographique Avatar, qui n'est au final qu'une vulgaire adaptation réactualisée du monde de Peyo en plus sexy esthétiquement parlant. Le titre phare qui a donné à JulienC l'envie de s'intéresser à la vie politique.
L'internationalisme prolétarien est poussé à l'extrême dans la société des Schtroumpfs. Ce qui explique qu'ils aient tous les mêmes tronches et sapes.