Ambiance très cartoon et psychédélique, la mouture DS d'Alice au Pays des Merveilles rompt avec le style de l'œuvre originale. Fruit de l'imagination des équipes d'Etranges Libellules, cette Alice en cell-shading s'anime avec humour. Chipie déjantée, elle nous accompagne dans un univers sens dessus-dessous, pique des colères et réunit les pièces d'un monde désordonné aux lois physiques déroutantes.
Des traits noirs très forts, ultra design, des fonds monochromes, du blanc, quelques couleurs primaires, et une 3D en cel-shading de jolie facture. Le style graphique d'Alice au Pays des Merveilles sur DS surprend. On est très loin du baroque chamarré et fourmillant de détails du film de Tim Burton ou même de son adaptation sur Wii. Et pour cause, ce jeu lui aussi a
été mis en production bien avant que ne soient révélées les premières
images du film éponyme. Pourtant, à la surprise générale, lorsque le
studio Etranges Libellules présente
plusieurs versions du jeu dont certaines beaucoup plus proches de son
œuvre, le réalisateur choisit celle que vous voyez aujourd'hui. On le
comprend, elle affiche une personnalité singulière et de caractère.
Cette Alice de poche tient plus des Powerpuff Girls que d'une petite fille modèle, mais sa grâce et son esthétisme s'imposent indéniablement.
Alice SD !
Ce titre tout tactile adapte l'intrigue de son grand frère à la
jouabilité intuitive de la DS. Dans un Pays des Merveilles morcelé et
désordonné, quatre animaux du livre miniaturisés doivent baby-sitter la blondinette. Récupérer et assembler la quinzaine de pièces de puzzle
qui forme ce monde, se défaire des soldats de la Reine Rouge, et tout
ça sans jamais perdre la petite ne sera pas une mince affaire. Surtout
que la chipie, contrairement à ses homologues sages et timides serait
plutôt du genre casse-pied. Incapable de se déplacer sans votre aide,
elle devra être aidée pour sauter, grimper, enjamber les obstacles.
Chaque action est prétexte à une animation désopilante. Tous les
personnages affichent des bouilles hallucinées, et se dandinent,
trottinent, et se tortillent gaiment. Si vous laissez Alice toute seule
hors de votre champ de vision, une icône imagée vous indique en
permanence son humeur. Inutile de préciser qu'une absence trop
prolongée déclenchera sa colère et la mine boudeuse qui va avec. Pire,
elle pourrait être enlevée par les increvables cartes à jouer...
Wonderland Team
On retrouve ici encore le principe des pouvoirs spéciaux, qui
peuvent être adaptés aussi bien à la progression dans l'univers qu'aux
combats contre les soldats. Le Lapin Blanc fige le temps et la Souris
se bagarre, tandis que le Lièvre de Mars a été remplacé par la Chenille
qui peut inverser la gravité. Enfin, le Chapelier Fou utilise ici sa
capacité pour retourner le décor à la manière d'un Super Paper Mario.
On ne peut voir cette troisième dimension qu'est la profondeur, mais
l'envers de l'action pour découvrir de nouveaux points d'accès. La
progression n'est pas linéaire, puisque les différentes pièces de
puzzle représentant le Pays des Merveilles permettent de modifier son
architecture et de débloquer des passages différents. Les liens vers
chacune des pièces sont bien indiqués par les couleurs d'un jeu de
cartes, et il est possible d'annoter la carte du monde pour ne pas se
perdre dans cet univers labyrinthique.
Frais et étonnant, cet Alice au Pays des Merveilles se démarque intelligemment du jeu « officiel » et évite ainsi l'écueil de l'adaptation portable light.
On attend beaucoup de sa jouabilité tout au stylet et de son univers
original, qui pourraient séduire les fillettes comme les garçons. Un
must pour un jeu qui s'appelle Alice, non ?