BioShock. Pour beaucoup, le jeu de l'année 2007, et un des titres les plus marquants de ces dernières années. Et j'en fais partie. Avec sa narration dépourvue de cinématiques, son univers aussi riche que surprenant, son atmosphère unique et un mélange de gameplays affûtés le distinguant magnifiquement du troupeau habituel des FPS, c'était aussi un titre qui semblait se suffire à lui-même. Pourtant, la venue d'une suite ne peut qu'exciter notre curiosité... On a pu y goûter de plus près, et se faire ainsi une première idée de ce que Rapture aura encore à nous faire vivre.
Ces impressions ont été glanées sur une préversion Xbox 360.
Autant vous le dire de suite, ce n'est pas dans ces impressions que vous trouverez des spoilers concernant le scénario de cette suite (sauf si vous n'avez rien suivi de ce qu'on sait déjà). Et ce, pour une raison simple : les développeurs ont eux-mêmes désactivé tout enregistrement audio, briefing, et dialogue susceptible de nous gâcher la section du mode solo que nous avons pu jouer. Cette (courte) démo ne nous aura donc permis que de tâter du Big Daddy, notre nouvelle incarnation pour cette suite qui se déroule 10 ans après le premier épisode. Différences, nouvelles et anciennes capacités, quelques extraits de level design... et un feeling sacrément familier devront donc contenter notre soif d'en découvrir plus.
Rapture ne s'est pas défaite en un jour
Rapture est une cité suffisamment grande, semble-t-il, pour découvrir avec ce BioShock 2 de nouveaux lieux particulièrement accrocheurs. Des couloirs d'un petit train touristique à vocation éducative (le monde extérieur est dangereux !), à un musée retraçant les merveilles présumées des Plasmides, en passant par des lieux de vie aujourd'hui délabrés, l'univers capte aussi sûrement l'imaginaire du joueur que dans le premier opus, immédiatement. Pourtant, si la direction artistique reste résolument irréprochable, techniquement le jeu paraît aujourd'hui un tantinet daté - rien cependant qui ne puisse être facilement oublié devant la magnificence d'un design qui fourmille tout de même d'une myriade de détails témoignant du glorieux passé de la cité. Côté population, il semble que les chrosômes se soient reproduits depuis notre dernier passage : plus nombreux, travaillant souvent en groupe, ils se font tantôt plus féroces, tantôt plus sournois, et certains petits nouveaux savent manier des armes particulièrement dangereuses. Et pour cause : le joueur aussi aura à sa disposition de nouveaux gadgets, des fortifiants (les tonics en VO) et engoncé dans son armure de Big Daddy, il sera également bien plus terrible.
Pas si Big que ça, Daddy ?
Plus lent, mais aussi plus résistant, plus puissant, mais également plus attaqué, le Big Daddy dispose d'un arsenal enrichi. D'abord, la foreuse : redoutable lorsqu'elle est bien utilisée, c'est une arme qu'on attendait avec impatience mais qu'il faudra, comme le reste, améliorer au fil du jeu pour la rendre aussi terrible que souhaité. Elle consomme d'ailleurs du fuel, et ne saurait donc être utilisée à outrance. Les autres armes que nous avons pu tâter sont toutes très efficaces également, améliorables bien entendu, moyennant finances : un fusil à rivets, un harpon qui cloue les chrosômes au mur à la manière de cette arme très prisée des amateurs de Painkiller, ou encore une gatling, toutes des armes à la mesure de leur massif porteur. Il est aussi en mesure d'utiliser divers types de munitions à nouveau, et bien entendu les fameux plasmides. Nous n'avons pas encore pu en découvrir de nouveaux (uniquement l'arc électrique, la télékinésie, l'hypnose d'ennemis et la pyrokinésie), mais il y en aura, bien sûr, et ils pourront cette fois progresser eux aussi. Vu la ribambelle d'ennemis qu'il faudra parfois affronter en même temps, ce n'est pas un mal, car si vous vous imaginiez pouvoir progresser avec une assurance accrue du fait de votre scaphandre et de vos pouvoirs, vous vous fourrez la foreuse dans l'œil. Ne serait-ce que pour une raison simple : les petites sœurs attirent les convoitises.
Dépêche-toi, petite !
L'autre nouveauté de cette suite, c'est bien entendu le rapport qu'on entretiendra avec les fameuses petites sœurs (Little Sisters en VO), qui récoltent le précieux ADAM dont on aura, à nouveau, besoin. Une fois leur protecteur éliminé si besoin, on pourra en effet les adopter, puis rechercher la ressource en leur compagnie. En maintenant un bouton appuyé, on pourra trouver le corps à siphonner le plus proche, puis poser la petite sœur pour qu'elle se mette à l'œuvre. Mais sitôt l'extraction débutée, tous les chrôsomes du coin vous tomberont dessus ! À supposer que vous parveniez à repousser leurs assauts pendant la durée de l'opération, il ne restera plus ensuite qu'à récupérer votre petite protégée. Tôt ou tard, il sera temps de la libérer en la reconduisant à l'une de ces curieuses écoutilles... et choisir, une fois encore, de la sauver, ou de la tuer pour récolter l'ADAM qu'elle détient encore. À noter que le comportement que vous adopterez avec elles influera également sur le traitement que vous réservera un nouveau personnage déjà emblématique de BioShock 2 : la Big Sister. Et à ce sujet, une surprise de taille me fut éventée par la fin de cette démo... je vous en ferai donc grâce.
Au final, après cette bonne heure et demie de jeu, BioShock 2 semble plus se profiler comme un très bon prétexte pour se replonger dans l'univers unique de Rapture, que comme un titre qui bousculera nos habitudes. Beaucoup de petites nouveautés (un système de hack simplifié et désormais en temps réel, avec des récompenses supplémentaires pour les plus habiles et un outil pour déclencher les piratages à distance), et quelques plus grosses qu'il nous reste à évaluer (un mode multijoueurs complet développé avec l'aide de Digital Extremes et Arkane Studios) seront donc au rendez-vous. Reste à voir bien entendu l'apport scénaristique de cette nouvelle histoire, et toutes les surprises qu'on nous garde au chaud, à des lieues de profondeur sous les océans... Mais assurément, on y replongera avec enthousiasme d'ici à sa sortie sur Xbox 360, PC, et PS3, prévue pour le 9 février 2010 !