Incontestablement, Infinity Ward a bousculé le monde du FPS à grand spectacle avec Call of Duty 4 : Modern Warfare. Certains autres développeurs flippent tellement du rouleau compresseur commercial annoncé qu'est sa suite, qu'ils décalent leurs sorties. Quant aux joueurs, ils piaffent d'impatience sur chaque nouvelle bribe d'info... Après avoir pu y jouer tout récemment, il apparaît clair que tous ont de bonnes raisons d'agir ainsi !
Avec ses 12 millions d'exemplaires vendus dans le monde, Call of Duty 4 : Modern Warfare est ce qu'on peut appeler un sacré carton. Figurant toujours au top des titres les plus joués en ligne, il a profondément marqué par sa campagne solo, très (trop) courte, mais surtout très intense, sa réalisation impressionnante mais aussi sa maniabilité incroyablement bien dosée, nerveuse, qui restitue sur console des sensations qu'on pensait difficiles à obtenir sans le couple clavier/souris. Enfin, son mode réseau "à progression" s'est vu reproduit, depuis, par un paquet de titres d'action - FPS ou autres. Comment faire mieux ?
Mieux = plus
Depuis ses premières présentations jusqu'aux parties que nous avons pu jouer nous mêmes, Call of Duty : Modern Warfare 2 a surtout mis en évidence un réel progrès visuel. La qualité des animations, des visages lors des petites séquences cinématiques, la finesse graphique de cette suite, et son environnement sonore lui aussi d'autant plus détaillé : c'est d'abord en termes de réalisation pure et dure que Modern Warfare 2 nous engage à penser qu'il sera en mesure de faire atteindre à la série de nouveaux sommets. Réellement bluffant, le passage de la campagne solo dans les Favellas, dans la peau de Roach en binôme avec Ghost, m'a ainsi particulièrement impressionné. Non seulement c'est magnifique, mais en termes de jeu, l'aspect ouvert de ces ruelles étroites et de ces petits bâtiments aux architectures chaotiques qu'on peut parfois escalader, change la nature des affrontements. On se retrouve ainsi avec une tension renforcée, toujours en mouvement de ruelle en ruelle, avec des ennemis susceptibles d'attaquer de toutes parts, à tirer parfois au travers des parois de plâtre ou des portes au bois déjà écaillé, souvent pour voir du coin de l'œil un corps s'affaler avant de pointer immédiatement notre réticule dans une autre direction. Depuis un toit, au travers d'une fenêtre, et bien entendu à chaque coin de rue, les ennemis débarquent de toutes parts. En prenant un peu de distance avec cette réalisation hors-normes, pour se concentrer sur ce qu'on fait, il apparaît ainsi que l'IA ennemie, ou les scripts qui la régissent, ont eux aussi gagné en profondeur, pour s'adapter à cette nouvelle topographie. Bref, si le peu que nous avons pu voir de la campagne solo est une indication de l'expérience finale, Infinity Ward semble nous avoir préparé un sacré rodéo... et c'est sans compter le nouveau mode SpecOps - et bien sûr le multi compétitif.
Le co-op Roi
Nous attendrons la version finale pour avoir un meilleur aperçu de la campagne solo, restée en grande partie secrète. L'essentiel de cette présentation nous a surtout permis d'essayer le nouveau mode SpecOps. Jouable en solo ou en coopératif, en ligne ou en écran splitté à deux joueurs, il offre une expérience variée et surtout un challenge pensé pour évoluer rapidement vers une difficulté retorse qui plaira à tous ceux que le fameux "dernier" niveau de CoD4 a marqué. Cinq groupes de cinq niveaux, chacun décliné en trois difficultés différentes, proposent ainsi, l'un après l'autre, des défis variés. Dans différents environnements repris du solo, on cherchera à y tuer X ennemis, ou tous les ennemis le plus rapidement possible, à faire la course sur une moto-neige en passant des portes comme dans un slalom, à plonger au cœur d'une fusillade pour localiser un objet, l'attraper et ressortir de la zone, etc. Efficace, le mode est conçu pour être varié, et enchaîner des parties rapides au style intense... et ça fonctionne très bien !
Depuis les éclaboussures de sang sur l'écran, jusqu'à la promesse d'une aventure variée faisant directement suite aux événements du premier épisode, en passant par l'apport d'un mode co-op rejouable à l'infini et d'un multi enrichi, ce premier contact manette en mains, malheureusement bien court, avec Modern Warfare 2 m'a laissé avec pour seule envie d'en voir plus. Les détails tels que la possibilité d'avoir un pistolet dans chaque main ou de récupérer un bouclier anti-émeute, l'appui narratif d'un autre personnage dynamique qui n'est pas sans rappeler le travail de Naughty Dog sur Uncharted, ce nouveau mode ardent et fébrile qu'est SpecOps, et surtout une réalisation encore plus magistrale, semble-t-il, que celle de l'original : il sera décidément difficile d'attendre le 10 novembre pour un vrai tour du propriétaire...