Alors que bon nombre de secteurs de l'économie subissent de plein fouet les conséquences de l'épidémie de Covid-19 qui marquera durablement de son empreinte ce début de siècle, le jeu vidéo profite d'une assignation à résidence mondialisée pour enchaîner les records.
Finalement, c'est peut-être DJ Khaled qui avait raison : il n'y a rien de pire que d'être victime de son succès. Alors, si vous pensiez que les ventes phénoménales de la Switch et l'impressionnant carton réalisé par Animal Crossing : New Horizons faisaient forcément le bonheur des financiers de Nintendo, détrompez-vous.
The Trump card
Covid oblige, il s'est avéré plus difficile d'acheminer certains composants essentiels à la fabrication en usine de la console la plus transportable du marché, alors même que la demande explosait littéralement. Le journaliste de Bloomberg Takashi Mochizuki avait d'ailleurs annoncé des pénuries temporaires et printanières, une situation qui aura demandé plusieurs mois de travail avant que le rythme de production ne revienne à la normale.
C'est aujourd'hui le même Mochizuki et sa collègue Debby Wu qui nous apprennent l'ouverture d'une nouvelle usine malaisienne, destinée à soutenir celles situées en Chine et au Vietnam. Gérée par le géant de l'électronique Sharp Corp., cette nouvelle chaîne de production est selon Bloomberg hautement stratégique pour Nintendo, qui prendrait ainsi les devants face à une hausse des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, dont personne ne peut prédire l'évolution :
Sous le mandat de Trump, Nintendo a demandé à Foxconn Tech de lui proposer des sites de fabrication alternatifs, situées en dehors de la Chine, pour se protéger contre une guerre commerciale.
Selon nos informations, le volume de production sur le site d'Asie du Sud-Est est limité et le PDG de Nintendo Shuntaro Furukawa a déclaré que ces chaînes de montage ne fonctionnaient pas encore à pleine capacité, et que le premier lot de consoles serait sur le point d'arriver dans les rayons des magasins.
D'après les estimations de Mochizuki et Wu, le constructeur japonais serait ainsi en mesure de dépasser ses capacités du dernier trimestre 2019, et ainsi produire plus de 11 millions de Switch entre octobre et décembre 2020.
Selon les dernier décompte officiel, la Switch s'est écoulée à plus de 68,3 millions d'exemplaires dans le monde, pour quelque 456 millions de jeux. Rien que ça. Ces chiffres permettront-ils à la console d'exister jusqu'en 2024, comme l'espère Furukawa ? Ça, c'est une autre histoire...