D'ici quelques jours, à condition d'avoir eu de la chance au tirage, et en estimant que le reconfinement ne vous joue pas des tours, vous aurez peut-être une PS5 dans votre salon. L'imposante machine (revoir notre déballage) permettra d'emblée de profiter, après téléchargement, d'un jeu gratuit permettant de se familiariser avec un pad présenté comme révolutionnaire : Astro's Playroom. Nous avons pu commencer à marcher aux côtés du petit robot d'Asobi sur Next-Gen, avec enthousiasme.
Comme The PlayRoom pour la PS4 et The PlayRoom VR pour son PlayStation VR, Astro's Playroom a donc une double vocation : vous amuser, naturellement, et vous faire prendre conscience du potentiel d'un nouveau matériel, en l'occurrence une nouvelle manette qui, pour marquer la révolution claironnée par Sony, s'est affranchie de l'appellation DualShock.
Dans le cadre de notre première prise en mains de ce jeu de plate-forme 3D craquant - les joueurs convaincus par Astro Bot Rescue Mission peuvent être assurés que le charme agit toujours - nous avons pu essayer un des mondes proposés, la très rafraîchissante Station Climatisante, accessible via téléporteur.
L'amour à la plage... et sur la banquise
Au bout d'un temps de chargement plutôt court passé dans un tunnel fait des symboles géométriques de la marque PlayStation, nous voilà arrivé dans le niveau, sur une plate-forme permettant d'avoir une vision d'ensemble de la première zone. Une plage, pas très grande, mais qui semble néanmoins être le théâtre de nombreuses activités. Un toboggan dévalé plus tard, l'atterrissage se fait dans l'eau, et libre à nous d'aller et bondir où bon nous semble pour récolter des pièces et d'autres cadeaux. Des ennemis typiques du héros d'Asobi se présentent, un bon coup de poing (tournoyant, en chargeant, s'il le faut) leur suffit, et si des pointes mortelles surgissent hors de leur carapace, planer, avec projection de laser sous les talons du protagoniste, aura raison d'eux. Puis il y a les plus fourbes, ceux qui se jettent sur vous, vous électrisent, et dont il faut tirer les fils en vue de leur éradication.
Astro's Playroom est un platformer mignon comme pas permis, familial et pas trop punitif.
Rien de bien compliqué dans cette entame assez familière, pour ne pas dire classique. Sans surprise, et personne ne s'en plaindra, nous avons face à nous un platformer mignon comme pas permis, familial et pas trop punitif. Un des grands bonheurs procurés par l'exploration de chacune des zones proposées réside dans des détails, principalement d'autres robots qui s'éclatent de leur côté : sur une bouée, accrochés à un ballon, congelés en arrière-plan, prisonnier d'un aquarium, ou encore en train de filmer des reproductions de scènes d'autres jeux bien connus... On peut dire qu'il y a de la vie et des clins d'oeil. Ne vous étonnez pas d'apercevoir des cosplays de certaines stars vidéoludiques. Cela participe à une ambiance bon enfant, totalement à la gloire de l'histoire de la PlayStation, car ici se planquent des artefacts PS3 à reluquer dans tous les sens - parfois avec un twist-, que les musiques et différents bruitages enrobent avec une grande efficacité.
Monté sur ressorts
Une fois la station balnéaire quittée, en bravant une tempête de sable, les choses évoluent un peu. Après un tour dans une piscine, on enfile une étrange combinaison. La caméra bascule en vue latérale et plus question de bouger librement. Vous êtes une grenouille sur ressorts et ne pouvez plus que sauter en vous orientant à l'aide du gyroscope et en dosant à l'aide de la gâchette droite. Un coup de main à prendre et qui, vous pouvez le voir dans notre vidéo de gameplay, si l'on oublie que l'on peut guider une fois en l'air, peut entraîner un contact avec une eau gelée. Là encore, pièges, contrariétés, et passages secrets ne se montrent pas trop farouches. Puis il y a la glace, sur laquelle on patinera ou, pour terminer, cet iceberg devenu radeau que l'on débloque en soufflant dans le micro dans le DualSense. Jusqu'à la ligne, ou plutôt le câble, d'arrivée, qu'un bug d'affichage étrange n'a pas permis de déterminer immédiatement, on peut dire que si l'on reste dans un sentiment de déjà-vu, avec une Nintendo vibe prégnante, cela reste assez bien conçu pour qu'on en redemande.
En une vingtaine de minutes environ, plaisantes, il est facile de dresser un bilan réel sur les chargements, quasi-inexistants. On peut aussi dire que la technique, si elle n'a rien d'époustouflant, fait preuve d'une grande netteté et permet de vivre cette première excursion colorée et variée dans des conditions idéales de fluidité. Et on imagine que l'aventure, prévue pour durer environ cinq heures, saura nous divertir - probablement sans nous époustoufler comme Astro Bot Rescue Mission. Mais qu'en est-il alors des fonctionnalités de la DualSense, outre le micro, le capteur de mouvements et le pavé tactile, puisqu'il est avant tout question de les démontrer ? Faut-il vous préparer à un game changer ?
Une baignade semble vous secouer la main gentiment, la tempête de sable procure des sensations plus rugueuses avec une sorte de picotement.
Ca se sent que c'est toi
Pour nous immerger au maximum, la DualSense, terriblement agréable à prendre en mains, avec des touches qui répondent bien et des sticks fermes juste comme il faut, fait parler le retour haptique et les gâchettes adaptatives. Dans le premier cas, on peut parler de vibrations très subtiles, qui vont au-delà de ce qui était appelé il y a quelques années "une technologie du passé". Le fait est qu'on en profite en permanence. À chaque pas, suivant la surface - du métal, du sable ou encore de la glace -, le retour diffère. Une baignade semble vous secouer la main gentiment, la tempête de sable évoquée plus haut procure des sensations plus rugueuses avec une sorte de picotement.
C'est assez subtil, et même si cela ne laisse pas aussi pantois qu'à la découverte du Rumble HD des Joy-Con de la Nintendo Switch l'effet est réussi. D'autant plus que les sons sortant du haut-parleur apportent clairement quelque chose : la sollicitation constante de la vue, du toucher et de l'ouïe renforce l'immersion et accentue les différences très convenablement. Peut-être y'a-t-il encore plus intéressant de ce côté pour la suite... À voir.
Concernant les tranches L2 et R2, on fera preuve de plus d'enthousiasme. Qui pourrait croire, en pressant à vide, que ces bouts de plastiques destinés à nos majeurs vont offrir une si belle résistance ? Ressentir la tension du ressort lors des séquences de la grenouille, mettre effectivement plus de force sans avoir de crainte que le bouton pète, ça épate. Les gâchettes adaptatives, à cette échelle laissent entrevoir de très belles choses pour tout un tas de styles de jeux. Il nous tarde de vérifier sur un jeu de courses, par exemple.
ON L'ATTEND... BEAUCOUP !
S'il est question de démontrer que la DualSense peut nous faire, par conjugaison de différentes fonctionnalités, vivre le jeu de façon plus immersive, on peut dire que, sur la base de cet unique monde, Astro's Playroom remplit assez bien son contrat. Par quelques gimmicks bien sentis, un retour haptique bien géré et des gâchettes adaptatives à l'effet saisissant, il parvient à nous étonner, et faire oublier qu'il a des allures, du moins pour le moment, de jeu de plate-forme certes très mignon, joyeux, accessible et sans fausse note, mais aussi somme toute classique. Cela dit, nous n'avons encore rien vu. Toutes les réponses viendront avec le TEST.