Courant 2014, Razer avait distribué une version pour gaucher de sa Naga, une souris d'abord conçue pour les MMO / MOBA du fait de son pavé de douze boutons programmables. Il était alors l'un des seuls à proposer une version pour ces 15% de la population complètement délaissés. Six ans plus tard, il retente l'expérience... en changeant finalement très peu de choses.
Depuis déjà de nombreuses années, plusieurs constructeurs de souris gaming disposent à leur catalogue de modèles dits « ambidextres ». L'idée est d'offrir des souris parfaitement symétriques avec des boutons latéraux dédoublés de sorte que l'on puisse en profiter aussi bien avec une prise en main type « droitier » que type « gaucher ». Bien sûr, les boutons qui se retrouvent alors au niveau de l'auriculaire sont désactivables. Dans ce registre, Razer propose par exemple les Viper quand SteelSeries commercialise ses Sensei. Razer veut toutefois aller plus loin et a décidé de remettre au goût du jour une véritable souris pour gauchers, la Naga qu'il avait déjà commercialisé en 2014.
Design et prise en main
En se penchant ainsi sur le cas des joueurs gauchers, Razer a pris un certain risque. Un risque calculé puisque la souris n'est pas distribuée via les canaux traditionnels : elle n'est vendue qu'au travers de la boutique officielle de Razer, contre 109,99 euros. Il n'en demeure pas moins qu'industriellement et commercialement parlant, c'est un risque. On estime à plus moins 15% la part des gauchers dans la population totale et compte tenu du faible nombre de périphériques dédiés, la plupart d'entre eux - votre serviteur le premier - ont appris à manier les souris de la main droite.
Sans flagornerie aucune, nous aimerions donc tout d'abord remercier Razer de prendre ainsi la peine de se pencher sur cette question, et ce, même s'il a logiquement limité les investissements. Ainsi au niveau du design, c'est pour ainsi dire une copie conforme de la Naga pour gauchers distribuée courant 2014. On retrouve la même forme générale, le même galbe au niveau du dos. Les dimensions semblent rigoureusement identiques (119 x 73 x 43 mm) si ce n'est une différence de quelques grammes (105 g contre 109 g aujourd'hui) et le remplacement du câble.
Ce dernier n'est pas aisément détachable, en revanche, il reprend le concept Speedflex cher à Razer depuis déjà quelques modèles. La souplesse d'un câble type « cordelette » est toujours aussi appréciable, mais c'est bien la seule différence technique, au moins en apparence. Ainsi, la molette reste un modèle non-débrayable qui a toutefois le bon goût d'être cliquable latéralement en plus du clic central. Enfin, on note surtout la présence du pavé de douze boutons placés au niveau du pouce : très pratique pour programmer de multiples fonctions / compétences dans les jeux.
La position de ces boutons est bien pensée, mais compte tenu de leur nombre, ils ne seront pas tous aussi accessibles les uns que les autres : cela dépendra de la taille de votre main / pouce et de votre type de prise. Relativement courte, mais plutôt bombée, la Naga est un modèle qui convient à la plupart des morphologies, mais les petites mains devront privilégier une prise type palm grip (avec la paume) plutôt que finger tip. (du bout des doigts). Notons enfin un décrochage au niveau de l'auriculaire : il n'a rien de neuf, mais permet d'assurer encore un peu plus la prise de la souris.
Capteur 20 000 PPP de grande précision
Côté design, Razer n'a donc pas cherché à réinventer la roue. Il aurait d'ailleurs eu tort de ne pas capitaliser sur l'excellent design d'une Naga qui n'a pas pris une ride. Enfin, si, le modèle de 2014 a pris un coup de vieux côté capteur. Les 8200 points par pouce qui étaient alors plus ou moins la norme font pâle figure face aux chiffres stratosphériques d'aujourd'hui. Razer l'a bien compris et a logiquement intégré son capteur maison, le Focus +, dans la Naga version 2020. Franchement, il faudrait être très mauvaise langue pour y trouver à redire.
D'un point de vue comptable tout d'abord, avec 20 000 ppp au maximum de se sensibilité, ce capteur optique est actuellement parmi les meilleurs sur le marché. Si une telle valeur n'aura d'intérêt que pour une minuscule frange de la population, n'oublions pas l'adage « qui peut le plus, peut le moins » et effectivement, réglable par paliers de 100 ppp, il se plie à tous les désirs. Le capteur est remarquable de précision, de réactivité et tolérant quant aux surfaces utilisées. Puisque nous parlons surface, soulignons d'ailleurs l'excellent travail des patins PTFE : la glisse est agréable, fluide.
Rien à redire non plus au niveau des boutons principaux, ils sont équipés de contacteurs Omron garantis pour 50 millions de clics. Au total, on dénombre donc 16 boutons qui se répartissent de la sorte : deux principaux, douze au niveau du pouce et deux derrière la molette. En tenant compte du triple-clic de la molette, nous arrivons donc à 19 fonctions programmables. C'est plus qu'il n'en faut pour la majorité des joueurs / des jeux, mais nous avons un petit regret : le pavé de douze boutons est immobile : un système de glissière aurait permis de mieux ajuster sa position.
Sans surprise, côté réactivité, il n'y a pas grand-chose à reprocher à Razer avec un modèle qui répond au doigt et à l'oeil... enfin surtout aux doigts. Enfin, notez qu'il s'agit d'un modèle exclusivement filaire et que Razer l'associe évidemment à son logiciel Synapse afin d'ajuster des réglages comme les paliers de sensibilité ou le subtil rétroéclairage. Synapse permet aussi de programmer toutes les fonctions de la souris, de définir des macros et d'associer à toutes les commandes l'Hypershift pour doubler les contrôles : la fonction s'active ensuite avec une touche de raccourci définie par l'utilisateur.
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EN RÉSUMÉ | ||||
UN VRAI MODÈLE GAMING PENSÉ POUR LES GAUCHERS En reprenant le design éprouvé de la Naga version 2014, Razer ne pouvait pas se tromper. La Naga version 2020 n'a pas à rougir de la comparaison avec les modèles du moment et sa forme ergonomique est parfaite pour des jeux typés MMO / MOBA. Bien sûr, la présence d'un pavé de douze boutons autorise la création de multiples macros, l'affectation d'un grand nombre de commandes. Bien sûr également, l'intégration du capteur Focus + est le garant d'une sensibilité « de compétition ». Il n'y a pratiquement aucune critique réelle à formuler à l'encontre de Razer qui prend en plus quelques risques en commercialisation une souris qui n'intéressera qu'une faible portion de la population gaming. Une prise de risque modérée, la souris ne semble disponible que sur la boutique Razer, mais que l'on apprécie d'autant que le constructeur ne s'est pas moqué du monde. |
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ON A AIMÉ : | ON N'A PAS AIMÉ : | |||||
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FICHE TECHNIQUE : | ||||
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