2019 a eu beau être une année de fin de génération de consoles, elle a tout de même été marquante à plusieurs égards aux États-Unis. Et ce qui s'est passé l'année dernière outre Atlantique semble indiquer de manière explicite le chemin que va prendre le marché du jeu vidéo à plus ou moins long terme.
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Les statistiques du jour nous viennent du toujours très informatif Mat Piscatella, analyste de l'industrie du jeu vidéo nord américaine au sein de The NPD Group. Fin de génération oblige, Mat Piscatella explique que les ventes de consoles ont chuté de 22% aux États-Unis en 2019 par rapport à celles de 2018 (les ventes d'accessoires ont quant à elles diminué de 5%). Les dépenses globales des consommateurs américains ont quant à elles baissé de 1% (pour un total de 41,5 milliards de dollars). Mat Piscatella précise cependant que le constat n'est pas noir partout. Il affirme en effet que la croissance commerciale de la Switch a "stabilisé un marché chaotique."
Des boîtes qui sentent le sapin
Outre les chiffres purs et durs, ses enseignements sur l'état du marché américain en 2019 semblent confirmer la tournure que prennent les choses. Il fut un temps où la hausse des ventes de jeux dématérialisé contribuaient à la croissance du marché du jeu vidéo car elles ne se faisaient pas au détriment des ventes physiques. Mat Piscatella explique que cette période de "croissance organique" du marché est terminée. Les ventes dématérialisées correspondent désormais en grande partie à ce qui aurait été des ventes de jeux en boîtes autrefois.
Mat Piscatella explique en effet qu'en 2019, la croissance s'est faite aux États-Unis du côté des ventes dématérialisées sur consoles (jeux complets, DLC et microtransactions), les abonnements (il parte d'une croissance "nette") et le jeu mobile. La décroissance a quant à elle pu être observée du côté des ventes de jeux physiques sur consoles et dématérialisées sur PC. L'analyste ajoute que les plus grands revendeurs de jeux sont désormais les plates-formes dématérialisées First Party (comme le PlayStation Store ou le Marché Xbox Games). Ce sont ces dernières qui, logiquement, permettent aux éditeurs d'effectuer les plus grosses marges. Pour Mat Piscatella, posséder sa propre plate-forme de distribution et maximiser cette dernière sera la "clé de leurs résultats financiers en 2020."
Steam sinon rien ?
Enfin, pour en revenir aux baisses des ventes de jeux dématérialisées sur PC en 2019 aux États-Unis, l'analyste de NPD explique que la "grande guerre des plates-formes de distribution sur PC" (Steam vs Epic Games Store) a causé du tort aux ventes de jeux sur PC. Selon lui, la concurrence acharnée entre les gestionnaires de plates-formes s'est faite au détriment "de l'amélioration de l'expérience utilisateur ou du choix, et de la minimisation de la confusion générée." Tout cela a contribué à une diminution d'ensemble des dépenses faites sur du contenu PC par les consommateurs américains.
Même si ces remarques concernent le marché américain, les bouleversements dans les habitudes des consommateurs se produisent de manière globale. De plus, les éditeurs cherchent à maximiser les ventes via les plates-formes dématérialisées depuis un moment déjà (via des bonus in-game obtenus en achetant la version dématérialisée d'un jeu par exemple). Si l'on ajoute à ça l'essor des services comme le Xbox Game Pass ou le PlayStation Now, il apparaît clairement que la guerre des consoles va se transformer en guerre des plates-formes et services au cours de la génération à venir.
Voyez-vous dans ce qui s'est passé aux États-Unis en 2019 des similitudes avec l'évolution de vos pratiques de joueur ? Resterez-vous fidèles au jeu physique jusqu'au bout ? Une hypothétique disparition du jeu physique pourrait-elle vous faire arrêter de jouer ? Joueurs PC, le fait qu'un jeu ne sorte pas sur Steam mais sur d'autres plates-formes pourrait-il vous empêcher de l'acheter ? Répondez-nous dans les commentaires ci-dessous.