Les débuts quelques peu chaotiques de Google Stadia nous l'ont rappelé : ce n'est pas parce que la technologie est nouvelle qu'elle va pour autant fonctionner. Ou galvaniser les foules. Ou même, soyons fous, façonner l'avenir de notre petite industrie.
À l'autre bout du spectre technophile, on retrouve une entreprise plus que centenaire, Nintendo, qui ferait généralement preuve d'un conservatisme presque militant. Et pourtant, rappelez-vous : dès le mois de septembre 2018, l'historique constructeur annonçait l'arrivée d'Assassin's Creed Odyssey sur Switch grâce au Cloud, quelques semaines après l'annonce d'un certain Resident Evil 7 biohazard : Cloud Version profitant de la même technologie.
Si ces deux titres sont encore aujourd'hui exclusifs à l'Archipel, le patron de Nintendo Shuntaro Furukawa a très récemment été interrogé par le journal Nikkei à propos du Cloud gaming, et la pertinence d'une console "à l'ancienne" comme la Switch face à cette menace plus ou moins fantôme.
Il est possible que le Cloud gaming capte l'intérêt du public d'ici une dizaine d'années, mais à cet instant précis, je ne pense pas que les consoles traditionnelles disparaissent pour autant. La route est encore longue avant de connaître les résultats définitifs. Ceci étant dit, il serait inutile de se concentrer uniquement sur les consoles telles que nous les connaissons. Une fois que le public peut jouer sur d'autres supports à la place du vôtre, c'est fini pour vous.
Comme à son habitude, Nintendo se positionne donc en spectateur attentif des nouvelles technologies explorées par l'industrie du jeu vidéo. Pour rappel, le Japonais avant attendu 2002 pour abandonner le support cartouche, et 2012 pour doter ses machines d'une sortie HDMI. Si rien n'est évidemment écarté par Furukawa, il faudra sans doute faire preuve de patience avant de voir le Cloud gaming made in Nintendo débarquer chez nous.