Concernant The Legend of Zelda, au bout du compte, il y a toujours un choix cornélien à faire : quel est le plus grand jeu de la saga Nintendo ? A Link to the Past ou Ocarina of Time ? Le fil de discussion de cet article sera sûrement un terrain privilégié pour que prenne place le débat du choix de l'or ou de la myrrhe, toujours est-il qu'avec cette nouvelle aventure de Link, The Legend of Zelda : A Link Between Worlds, c'est bien aux amoureux de Zelda 3 qu'on offre l'encens. Plus simplement, ce Zelda 3DS semble être un beau cadeau pour tous les possesseurs de la portable à deux écrans...
Tout commence comme dans un bon RPG d'antan, et a fortiori, comme dans un Zelda. Link est réveillé dans son lit, dans sa petite maison similaire à celle de A Link to the Past, par un petit gamin aux oreilles pointues et avec un chapeau vert comme le sien. Le fils du forgeron (Hakim ?), chez qui l'on va bien vite récupérer une épée à apporter au chef de la garde du château d'Hyrule. Bien entendu, on a aura pris le temps sur le chemin d'arracher quelques touffes d'herbes et de remarquer que le masque de Majora est accroché à l'un des murs de la petite demeure de Link...
C'était mieux maintenant
Mais une fois l'épée au côté, on comprend que si ce Zelda 3DS a bien sûr énormément à voir avec l'illustre Zelda Super NES, il s'en écarte pour proposer des mécanismes neufs, depuis longtemps promis par Nintendo. Ainsi, la vaste carte d'Hyrule est librement accessible, et si dans un premier temps il faudra se rendre au Palais de l'Est, faire face à la nouvelle menace Yuga qui s'étend sur Hyrule, par la suite, on pourra parcourir les fameux donjons dans l'ordre de son choix, mais aussi attraper des papillons, collecter des portions de monstres pour en faire des potions, ce genre de choses que l'on faisait déjà dans les épisodes Capcom sur GBA. On remarquera aussi que des points de sauvegarde sont imposés, une nouvelle manière de parcourir ce grand monde féérique un peu plus vite, une fois que l'on aura fait la connaissance d'Irène, une mignonne petite sorcière juchée sur son balais volant et qui pourra nous emmener en un clin d'œil aux quatre coins du pays. Mais pour ça, il faudra déjà faire face au sombre Yuga, capable de transformer n'importe quel individu en dessin. Le premier tableau de son méfait sera d'ailleurs une jeune descendante des Sept Sages, signe que le scélérat n'est pas seulement amateur de beaux arts mais à quelques idées derrière la tête, comme celle de ramener Ganon en Hyrule par exemple...
Fini la lutte pour l'arc
Mais la méchanceté du sorcier aura du bon. C'est en effet lui qui va procurer au vaillant Link, la possibilité de se fondre, sous forme de dessin, de graffiti, sur les murs. Pratique de jouer les passes-murailles quand les donjons regorgent de secrets, conçus avec une habileté et un savoir-faire qu'on ne peut trouver que chez les équipes de Nintendo, pour un potentiel de secrets dans la version finale qui s'annonce colossal. Des petites énigmes en tout genre bien sûr mais surtout un réflexe que l'on prend assez vite, celui de passer en 3D stéréoscopique sur l'écran supérieur, pour mieux appréhender les différents niveaux en perspective de ces petits labyrinthes. Et encore une fois, une nouveauté : dans un donjon, on ne trouvera plus forcément une arme pour le prochain à venir. Tellement inhabituel que quand le petit marchand énigmatique au look de lapin qui squatte la cabane de Link m'a filé l'arc, comme ça, comme si de rien n'était, je n'en revenais pas ! L'utilisation des armes est soumise à une barre de mana, comme la faculté de se métamorphoser en dessin. En fait, certaines armes sont "en location" contre quelques rubis et si l'on se retrouve face à un "Game Over", il faudra les emprunter de nouveau. De quoi dynamiser et rendre bien moins linéaire, le cheminement du petit lutin blond.
D'emblée, la grande force de The Legend of Zelda : A Link Between Worlds, c'est l'hommage qu'il rend au géant A Link to the Past, tout en proposant des idées bien actuelles, nouvelles et intéressantes, rafraichissantes dans une saga comme Zelda aux rouages immuables. En plus, un peu partout, les clins d'œil aux grands épisodes de la série sont nombreux pour le plus grand bonheur des joueurs les plus anciens (et des amateurs de continuité...). Les nouveaux joueurs, eux, découvriront tout ce qui fait l'âme de Zelda depuis toujours, avec ces petites touches de modernité qui font du bien à la série et laissent présager du meilleur pour le futur. Enfin, à quelques semaines de la critique, un petit mot pour le design sonore et les musiques orchestrales (et réorchestrées) du titre : c'est du miel dans les oreilles.
The Legend of Zelda : A Link Between Worlds est attendu sur 3DS le 22 novembre prochain.