The Elder Scrolls Online fait-il les choses différemment ou tout pareil ? Difficile de juger après la petite session de jeu à laquelle nous avons été conviés. Je n'en ressors pas avec un point de vue aussi positif que celui de Mimic après son contact avec le MMO de Bethesda à la PAX East, mais impossible de ne pas être curieux.
Ce qui vous frappera le plus si vous essayez un jour The Elder Scrolls Online (TESO, ou ESO pour certains qui n'aiment pas le son de "TESO"), c'est la volonté du studio de Zenimax de coller au maximum au feeling Elder Scrolls. En apparence tout du moins. On retrouve donc les mêmes miches de pain, les mêmes caisses, les mêmes tonneaux, les mêmes plantes, les mêmes statistiques, les mêmes monstres, les mêmes architectures, etc. Pour un paquet de ce contenu, c'est normal : il s'agit d'un univers déjà développé dans les RPG et même si l'action se déroule 1000 ans dans le passé il n'y a pas trop de raisons que tout soit subitement différent. En revanche, on a du mal à comprendre l'intérêt de garder l'interface de Skyrim, conçue pour la version console, sur un MMO PC. Parait-il qu'une nouvelle interface est en route pour nous éviter ce naufrage. On verra ça bientôt en vidéo.
Bonjour, on s'incruste !
Nous voilà donc, mes confrères et moi, perdus dans Daggerfall avec des personnages niveau 6. On part un peu n'importe où, vaguement ensemble, et l'on se rejoint dans un petit donjon que l'on vide de ses habitants (des bandits qui s'étaient installés là). Si on lit les notes écrites qui traînent, on en apprend un peu plus sur leur présence, mais ce n'est pas obligé. Là encore on retrouve un peu ce feeling typique d'un Elder Scrolls. Après tout, cette cave n'était pas instanciée. Tout le monde pouvait y entrer et en sortir comme il voulait, et les ennemis réapparaissaient au bout d'un moment. Ça fait longtemps que je n'avais pas vu ça. Cette petite excursion donnait aussi l'occasion de vérifier la présence d'autres éléments du RPG dans le MMO : les livres que l'ont peut lire, et dont certains augmentent effectivement le niveau de vos compétences. Ou encore les coffres que l'on ouvre avec un mini-jeu de crochetage pas si facile (surtout avec un risque de réapparition des monstres, à tout moment derrière vous). Même le level design "en boucle" était au menu.
Les PNJ ont la bougeotte
Après cette petite mise en bouche, je découvre une mission qui vous affecte un compagnon PNJ. Les autres suivent, mais le partage de quête ne semble pas encore bien marcher et les objectifs ne sont pas validés pour tous. C'est un peu le bazar, mais on s'en sort. Une histoire de chasse aux harpies, avec des mercenaires bossant aveuglément pour un seigneur local plus que louche. Zenimax a eu l'étrange idée de faire bouger les PNJ en phasing entre les étapes de la quête, ce qui déstabilise un peu, mais pourquoi pas ? Le reste est assez classique (tuer des monstres, ramasser des objets...), avec tout de même un petit choix moral dans les dialogues, mais difficile de juger l'impact de vos réponses.
Déjà à l'époque, les prince Daedriques...
Juste après cela, on découvre un des lieux importants au scénario : un autel où le grand méchant de l'histoire, le prince Daedrique Molag Bal, tente d'envahir le monde de Tamriel. Cela ressemble un peu à une invasion dans Rift : il faut éliminer des vagues d'ennemis jusqu'à ce que la magie disparaisse. Ces événements se produisent rarement d'après le staff de Bethesda et on a eu de la chance de tomber dessus. Cela dit, c'était vite torché. Nous avons ensuite poursuivi notre route, effectuant une autre quête croisée en chemin. Là encore, le système s'est montré classique, mais il arrive que le PNJ qui donne la quête soit déplacé à un autre endroit lorsque l'on va la valider, ce qui évite les allers-retours (quand on s'y habitue).
Battlemage me voilà
C'est à ce moment qu'il a fallu libérer la place au PC. Au revoir The Elder Scrolls Online, jusqu'à la prochaine fois. Mais vous pensez bien que j'ai pris des notes sur le fonctionnement du bazar. Tout d'abord, le continent de Tamriel offre neuf races et quatre classes. Oui, des classes, ce qui n'est pas tout à fait dans l'esprit de Elder Scrolls, mais admettons... La customisation reste très présente, car chaque classe n'offre que trois branches de compétences véritablement spécifiques. Les arbres d'armes et d'armures sont communs à tous. Vous pouvez donc sans problème faire un sorcier en armure lourde. Votre niveau général permet de débloquer l'accès à des compétences, mais encore faut-il les acheter par la suite. De plus vous les améliorez en les utilisant, ouvrant ainsi des possibilités de spécialisation. Il va falloir fouiller dans ces principes pour évaluer l'étendue de la customisation dans Elder Scrolls Online, mais vous devriez pouvoir jouer à peu près comme vous aimez.
Mourrez donc plus vite !
Côté combat, nous avons droit à une orientation action, comme pour les RPG. On peut attaquer, parer, esquiver, et lancer des compétences qui ciblent l'ennemi que vous avez dans votre ligne de mire. On peut aussi charger des attaques, en tout cas en ce qui concerne le sorcier et son bâton. Très franchement, je n'ai pas été très impressionné. Les affrontements sont encore mollassons, les animations pas assez nombreuses (peu d'étapes d'un état à un autre) et les effets spéciaux n'exciteront personne. Certains sont même assez laids. Ca manque de pêche quoi ! Il reste du temps avant la sortie, espérons que les devs se secouent un peu les puces. Un conseil : rendez les ennemis plus faciles à tuer, et mettez-en plus.
Un contenu prometteur
En ce moment, il parait qu'il sont en train de tester le contenu JcE (joueur contre l'Environnement) orienté groupe. Il est vrai que The Elder Scrolls Online s'annonce assez solo de manière générale, mais il proposera aussi des donjons et des instances aux combats plus féroces que les autres. Zenimax assure que l'IA vous en voudra à mort et que de larges groupes d'ennemis travailleront ensemble pour défaire votre groupe à vous. On nous promet des stratégies et des tactiques entre vos adversaires pour faire des misères. Curieux de voir ça. Côté PvP, vous ferez partie d'une des trois alliances qui se battent pour le territoire au centre de Tamriel, la province de Cyrodill, normalement sous le contrôle de l'Empire. Ce dernier étant un peu déstabilisé à cette époque, chaque alliance tentera de leur faucher des villes, des donjons, des châteaux-forts, jusqu'à contrôler la capitale au centre. Mais en plus de l'Empire, les alliances affronteront rapidement les deux autres. Si tout cela est bien ficelé, les amateurs du genre devraient être ravis ! Après tout, le gameplay est dirigé par Matt Firor, un ancien de Dark Age of Camelot, probablement le premier MMO à avoir su introduire un RvR (Royaume contre Royaume) assez captivant !
Nul doute que The Elder Scrolls Online sera un MMO, ou plutôt un Elder Scrolls multijoueur comme l'affirme Matt Firor, tout à fait curieux. Il faut garder la vue à la première personne ! Il faut que le joueur compose son avatar comme il le souhaite ! Mais il faut quand même des classes ! Il faut l'interface de Skyrim que tout le monde déteste ! Non, vraiment, je ne saurais dire où tout cela va nous mener. Qu'on nous offre une bêta, et vite ! Une chose est sûre, les fans de l'histoire des Elder Scrolls seront ravis de retrouver tout cet univers enfin réuni en un seul jeu, et de parcourir Tamriel de long en large. Même si je n'ai vu aucun décor qui m'ait vraiment ébahi pour l'instant... Ah décidément, je ne sais que penser de ce titre, si ce n'est qu'il faudra y jouer beaucoup plus pour émettre un avis.