La guerre s'annonce âpre. Sony a remporté la première manche. Mais il serait hâtif de se reposer sur ces premiers fragiles lauriers tant de nombreuses batailles attendent encore les deux géants du jeu vidéo. Le nom du vainqueur est encore loin d'être connu...
Nombreux sont ceux qui auront raillé la présentation de la PS4 à New York. Pas assez percutante, pas de console physiquement dévoilée. Il est vrai que la conférence n'avait rien de bien spectaculaire, et il est indéniable que Sony aurait pu faire plus "festif". Pour autant la machine existe. Nous en connaissons désormais le nom, la nouvelle manette, les premiers jeux... et un début de date de sortie : fin 2013 aux USA et Japon du moins. Résultat, pragmatiquement, que constatons-nous ?
Libérer la parole
Avec plus de 26 millions de vues, la vidéo promotionnelle de la PS4 aura été la vidéo la plus consultée sur YouTube lors du mois de février. Devant des compétiteurs de poids pourtant, comme Samsung, les pubs du Super Bowl ou encore le Harlen Shake de Pepsi. Visibilité maximale.
Ensuite, en officialisant la PS4, Sony a permis à tous les éditeurs et développeurs de pouvoir évoquer publiquement leurs projets. Résultat immédiat : la plupart des titres Next Gen sont tous annoncés sur PS4 et les pré-commandes peuvent même d'ores et déjà commencer... ce qui n'est, de facto, pas possible avec la prochaine Xbox, toujours officiellement inexistante.
En libérant la parole, Sony a donc aussi ouvert les vannes du commerce. De nombreux sites commerçants ont ainsi évoqué des volumes de pré-commandes de PS4 déjà très élevés. En France, la FNAC permet d'ailleurs de réserver la machine.
Dans l'art de la communication, il faut savoir créer un feuilleton pour multiplier les prises de paroles. Sony l'a bien compris et joue habilement ses cartes. Ainsi, lors de la GDC, il fut temps de choyer les développeurs indépendants (Sony pousse les indés). La philosophie du "une console par des développeurs pour des développeurs" semble séduire. Un domaine dans lequel la PS3 n'avait pas brillé, contrairement à la Xbox 360.
Microsoft : un mutisme à double effet
De son côté, le mutisme de Microsoft au sujet de sa future console laisse place aux rumeurs et parfois même aux dérapages internes. Résultat : alors que la PS4 semble séduire jour après jour de nouveaux joueurs, alors que Sony distille des infos intéressantes régulièrement... on finit par se demander pourquoi Microsoft s'enferre dans le silence. En attendant, les bad buzz se multiplient...
Attention cependant, il serait bien maladroit d'enterrer trop vite la prochaine Xbox. Microsoft n'est pas n'importe quel concurrent. Son parcours dans l'industrie du jeu vidéo prouve combien le géant de Redmond a su apprendre, bien et vite.
Son silence est aussi une manière de générer une énorme attente. Et de pouvoir frapper extrêmement fort le jour-J. Reste à savoir s'il s'agira de prendre la parole juste avant l'E3, comme semble l'indiquer la dernière rumeur, ou bien de tout concentrer à l'E3 justement, en espérant "voler le show".
Une chose est sûre pour le moment : Sony engrange les points... et s'il lui reste de belles cartouches à l'E3 en juin (design de la machine, prix agressifs, jeux exclusifs, services inédits) la PS4 pourrait faire très mal.
Sony à la recherche de sa killer-app
Méfiance toutefois. En effet, si la mise en orbite de la PS4 se passe pour le moment harmonieusement, n'oublions pas qu'il lui manque toujours ce fameux "Woooow effect". Cet élément différenciant unique qui mettrait tout le monde d'accord.
La PS4 domine les esprits car elle a été officialisée... pas parce qu'elle a convaincu tous les joueurs. Et cette différence est énorme. Il suffirait à Microsoft d'arriver avec une fonctionnalité ou une technologie éblouissante (vous avez dit IllumiRoom ?) pour faire oublier le bon démarrage de Sony.