Comme de nombreux héros de jeux vidéo avant lui, Sam Fisher a un problème. Roi de l'infiltration/action en son temps, l'agent de Ubisoft nous a déjà tant donné qu'il ne doit pas être évident pour ses créateurs de renouveler la formule. Alors la vraie question est la suivante : comment remanier une recette sans la travestir, le tout en s'attirant les faveurs d'un public toujours large ? La réponse semble tenir dans un savant mélange entre infiltration et grand spectacle.
Avec ses deux millions d'exemplaires vendus sur PC et Xbox 360, la nouvelle formule très orientée action de Conviction a su trouver une partie de son public. Il n'y a donc rien d'étonnant à retrouver le fameux "Mark end Execute" (marquer plusieurs ennemis et les tuer en une seule action) et pas mal d'arrangements que l'on doit au précédent volet dans ce Blacklist, mais pas seulement...
L'oncle Sam
C'est tout d'abord par l'intermédiaire de son histoire que Blacklist va se distinguer. Un groupe de terroristes, les Ingénieurs, menace l'armée américaine et le président fait revenir Fisher sur le devant de la scène en le plaçant à la tête d'Echelon 4. Son rôle de chef, notre héros le mènera à bord d'un avion ultra moderne, le Paladin, dans lequel se déroulera une bonne partie de l'intrigue. Cette dernière sera d'ailleurs distillée au joueur au travers d'une forte interaction entre les héros du jeu, parmi lesquels d'anciens personnages de la saga. Ces derniers donneront par ailleurs leur avis sur vos actions sur le terrain afin de renforcer l'atmosphère. Si on apprécie, nous ne sommes pas encore convaincus par les premiers échanges entre les protagonistes, un peu trop clichés à notre goût. Wait & See du côté narration donc.
Un Paladin pour la rédemption ?
Le Paladin est un avion ultra moderne dans lequel le groupe Echelon 4 prépare ses opérations. Sam pourra y modifier tout un tas de choses dont son équipement, ses armes, mais aussi les différents secteurs du zing qui auront bien entendu tous une utilité. L'infirmerie par exemple, qui servira à se soigner, ou encore le cockpit pour avoir plus de détails sur les missions en survolant les zones de conflits seront autant de secteurs de l'avion à explorer et améliorer. Cette forteresse volante sera finalement une sorte de hub pour les missions solo mais aussi pour celles en coop dont la fonction sera d'étoffer l'histoire dans son ensemble. Bien entendu, c'est aussi dans les airs que l'on pourra jouer en multijoueur compétitif. Afin d'améliorer l'avion, mais aussi son équipement et son équipage, Sam récoltera de l'argent à la fin de chacune de ses missions. Un argent qu'il devra à ses performances, notées en fonction des situations et de son style de jeu : infiltration, assaut ou un peu des deux.
Atterrissage en douceur
Je vous le disais, Sam pourra profiter de son argent pour modifier son avion mais aussi, et surtout, son équipement,. Des différentes parties de sa combinaison de camouflage en passant par ses lunettes de vision ou ses armes, dont certaines seront expérimentales, tout pourra être customisé à loisir. Vous êtes du genre à apprécier les conflits directs ? Pas de souci, vous pouvez laisser de côté l'aspect furtif de votre combinaison pour bénéficier d'une meilleure résistance face aux balles. Mais si à contrario vous appréciez de jouer dans l'ombre, vous pouvez tout autant la modifier pour demeurer indétectable dans le noir. De même, les joueurs qui apprécient les informations sur leur environnement préfèreront améliorer leurs lunettes pour profiter d'un aura temporaire indiquant la position des gardes dans les niveaux (même si cela parait grandement faciliter la donne comme nous avons pu le voir dans la démo). Bref, il y a apparemment pas mal de choses à modifier, customiser, améliorer pour, sans doute, définir son propre style de jeu, chose que nous pourrons juger plus avant une fois la version finale en main.
Action avec conviction
Si Sam semble proposer pas mal d'à-côtés en termes de gestion, d'économie et de modifications d'équipement, dans les faits les joueurs de Conviction ne seront pas surpris. En effet, le feeling est assez identique à l'épisode précédent, l'acrobatie en plus. Sam est devenu un vrai singe, capable de se faufiler et de s'agripper un peu partout en enchaînant les kills mais aussi les cascades avec aisance et style pour un rendu spectaculaire, sans pour autant nullifier la partie infiltration. Finalement, c'est votre style de jeu qui détermine si vous êtes du genre gros bras ou ombre furtive. Quoiqu'il en soit, il faut un peu de temps pour retrouver ses marques manette en mains. Mais une fois que l'on maîtrise Sam, on devient rapidement un loup dans la bergerie en martyrisant facilement ses ennemis. Attention cependant, comme nous le disaient les développeurs, et nous avons d'ailleurs pu le constater lors de notre seconde partie, les gardes agissent de manière imprévisible et profitent de gadgets particulièrement efficaces pour vous détecter. La prudence sera donc de rigueur durant certains passages. Autant vous dire que cela nous a grandement rassuré après une première demi-heure particulièrement facile à jouer.
Si Splinter Cell : Blacklist ne semble pas se distinguer de prime abord par rapport à Conviction, avouons que nous avons constaté des changements majeurs après quelques heures de jeu. Les ennemis sont plus intelligents et ne foncent pas bêtement dans le tas, l'architecture des niveaux est assez retorse et oblige à exploiter tous vos gadgets pour progresser tout en restant discret. Et surtout, sortir les armes dans les niveaux de difficulté élevés semble beaucoup plus ardu que de la jouer discret, preuve que même si Blacklist mixe action et infiltration avec un zeste de film Hollywoodien, il ne semble pas voir perdu son essence. Une bonne nouvelle qui rassure et qui semble promettre le titre à un bel avenir lors de sa sortie prévue pour le 22 août 2013.