On a beau s'intéresser aux cheminements qui ont fait de Clark Kent et Bruce Wayne Superman et Batman, aux histoires d'amazones de Wonder Woman et à celles galactiques de Green Lantern, une question revient toujours quand il s'agit d'en venir aux mains : c'est qui le plus fort !? Développé par NetherRealm, le studio américain qui a relancé l'engouement pour Mortal Kombat, Injustice : les Dieux sont parmi nous va permettre une fois pour toute aux joueurs de se faire un avis sur la question. En attendant, voici le notre sur ce jeu à travers ce premier aperçu...
Batman, Superman, Green Arrow, Flash, Wonder Woman, Cyborg, Nightwing, Harley Quinn, Catwoman et Solomon Grundy, voici les personnages que nous avons pu prendre en main afin de nous familiariser avec ce titre édité par Warner Bros. Games et attendu pour le mois d'avril sur Xbox360 et PS3. Mais en attendant de revenir sur nos sensations en versus, dressons les grandes lignes du mode scénario auquel nous n'avons pas joué mais dont le début nous a été présenté.
Kingdom Come style
Dans Injustice : Les Dieux sont parmi nous, il ne faut pas s'attendre à des scénarios dédiés à chaque personnage, avec une fin sous forme de vignettes comme dans un Marvel vs Capcom 3, avec lequel, crossover de super stars oblige, le comparatif s'impose d'emblée. Ici, une seule trame narrative donnera à incarner tous les héros selon l'évolution du scénario. Ainsi le jeu proposera-t-il moult scènes cinématiques et racontera-t-il une histoire qui du peu que l'on a vu semble directement inspirée du comic Kingdom Come d'Alex Ross et Mark Waid, avec deux camps qui s'opposent, celui de Superman "le gentil totalitaire" et celui de Batman "le méchant libertaire". En effet, si l'on pouvait voir que Wonder Woman, Cyborg, Green Lantern mais aussi des personnages dont on ne sait pas encore s'il seront jouables tels que Raven et Captain Marvel, travaillaient en bonne intelligence pour tataner gentiment Lex Luthor et cie, après que Le Joker a réduit en poussière Métropolis, le super boy scout Kal-El a un peu pété les plombs et éventré le némésis de Batman, sous les yeux de l'homme chauve-souris. Deux camps vont ainsi se former, dans une formule classique du comic américain, avec d'un côté ceux qui pensent qu'il faut éradiquer le mal et ceux qui préfèrent remplir des asiles.
Kryptonite graphique
Si ces bases convenues de scénario sont tout à fait légitimes pour un titre dont on attend surtout de pouvoir se maraver la tête à coup de souffle glacial et de batarang, la mise en scène de cette histoire unique est assez décevante dans son traitement graphique, pas au niveau des standards actuels. Conjuguez ça à une direction artistique pas vraiment très inspiré (la tronche de Superman et du Joker, le costume de Batman, la poitrine ridicule de Wonder Woman...) et vous êtes déjà assez loin de ce petit bijou de fanboyisme qu'est Ultimate Marvel vs Capcom 3. Si Injustice emprunte bien à Capcom, pour son écran titre, le traitement très classe, façon diorama, de l'intro de UMVC3, pour le reste,esthétiquement c'est très loin d'être aussi léché. Entendons-nous bien : je n'ai rien contre le côté un peu kitch de Mortal Kombat, mais là, l'esthétique de Injustice me semble juste loupée et graphiquement en deçà du dernier MK. Reste à savoir si le coeur de ce jeu de baston, sa prise en main, tient la route.
Mortel ce combat ?
Dans Injustice : Les Dieux sont parmi nous, on trouve une double barre de vie, comme dans Mortal Kombat, on tombe K.O puis on se relève une fois l'une de ces barres vide. On trouve aussi une jauge de super coup et une jauge d'un mode d'attaque spécifique à chaque personnage. Ainsi, sans interruption dans le combat, une fois sa jauge de pouvoir spécifique remplie, Flash pourra passer en vitesse lumière et ainsi donner l'impression que les coups de son adversaire sont au ralenti, Catwoman disposera d'un combo spécial, Batman pourra utiliser des petits batarangs qui volent autour de lui. Ajoutez à ça que la plupart des combattants bénéficient de deux postures de combat. Ainsi Nightwing pourra changer d'armes par la seule pression d'un bouton, passant des tonfas au bâton même chose pour WW qui aura le choix entre son lasso magique, son épée et son bouclier. Les super coups sont à déclencher pour avoir le droit à une petite cinématique, classique. Solomon Grundy sortira alors une pierre tombale de son bide pour la fracasser sur son adversaire alors que Nightwing pourfendra son ennemi, à fond la caisse, sur sa moto. Il n'est pas établi pour le moment si il y aura plusieurs cinématiques pour ces coups spéciaux. Lors des combats joués, on retrouvait toujours les mêmes, bien inégales dans leur démonstration de puissance selon les personnages et surtout moins spectaculaires, encore une fois, que dans un Marvel vs Capcom. Comme le titre n'est pas époustouflant graphiquement et que la mise en scène n'est pas des plus remarquables, un super coup, vu deux fois, lasse déjà. Cependant, on peut voir que NetherRealm a pensé a étoffer son système de jeu avec ces pouvoirs spécifiques et cette double posture, des éléments qui marchent bien. Il est également possible d'interagir avec les décors, en appuyant sur un bouton pour tirer un missile ou d'attraper une voiture volante pour la balancer sur sur son adversaire. Mais avec un style de jeu qui est assez différent de Mortal Kombat, beaucoup "moins lourd", plus "sautillant", un sentiment de malaise demeure. La priorité dans les attaques semble hasardeuse, tout comme les combos, moins techniques à placer que dans MK et surtout, pas vraiment permis par une liste de coups et de combinaisons qui semble assez limitée. Dans l'écran de sélection de personnages, nous comptions 24 cases dont la plupart étaient vides. On espère donc que ces douze méchants et ces douze méchants proposeront un panel de coups conséquents. On sait en tout cas que le jeu sera intégralement doublé en français et espérons que dans sa version finale que l'on aura entre les mains en avril, il nous fera meilleure impression...
A l'image de la représentation foireuse des blessures sur le corps des super-héros DC à la fin d'un combat dans Injustice : les Dieux sont parmi nous, le titre Warner n'a pas l'air au mieux de sa forme. Desservi par une réalisation et une mise en scène de seconde zone, ce jeu de combat ne semble pas tout à fait irréprochable dans son système de jeu non plus... Il sera temps, en avril, de se faire une idée définitive sur ce titre mais c'est pour le moment assez déçus que nous sortons de notre première rencontre avec Injustice qui forcément, en tant qu'amateurs de comics, avait jusque là réussi à capter notre attention.